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  • Le Choix d'Apparu

    photo_82_1.jpgDans 3 jours, nous voterons pour les Municipales. Le MoDem a fait le choix à Châlons de soutenir la candidature de Benoist Apparu et nous avons sur sa liste deux candidates MoDem, Laurence Dandeu et Marie-Pierre Carrillo.A titre personnel, je vote à Châlons et je donnerai ma voix à cette liste.

     


    Pourquoi ce choix ?

    Il peut paraître incohérent voire paradoxal. En effet, en 2008, je m’étais inscrite en soutien fort à la démarche de la Nouvelle Force, une liste composite, constituée de dissidents socialistes, de Verts et de démocrates. Il me semblait à ce moment que cette démarche transpartisane correspondait bien à l’aspiration du MoDem naissant : dépasser les clivages pour instaurer une politique plus citoyenne que politicienne. A ce titre, je n’avais pas vécu du tout comme une souffrance le rejet de l’UMP des sortants UDF passés au MoDem, c'est-à-dire décidant de s’inscrire dans une opposition à la politique du Président de la République, Nicolas Sarkozy.

    6 ans plus tard, les cartes ont été rebattues. Le PS s’est recomposé à Châlons, les dissidents qui se sont révélés bien plus politisés que je ne l’avais appréhendé en 2008, ont rejoint le giron familial, les membres d'EELV, de façon cohérente se sont associés au PS, et le PC a fini par garantir la quadrature du cercle, la gauche unie se fermant sur ses courants traditionnels.De l’autre côté, sortant d’une logique de fusion dans l’UMP, les centristes de droite ont créé l’UDI et il nous a fallu accepter que le MoDem un peu fatigué par les défaites de son chef, ne soit plus le seul centre en lice. Après avoir travaillé un temps sur un programme et une liste indépendante, nous nous sommes laissé entraîner par la création de l'Alternative nationale et rapprochés de l’équipe de l’UDI locale déjà bien décidée à coopérer avec l'UMP, pour aboutir à l’accord validé début janvier. La liste présentée par l’ UMP serait soutenue par l’UDI et le MoDem.

    Que de chemin parcouru qui a suscité la colère de mes amis de gauche ! Comment ne pas passer pour une girouette dans ce va-et-vient, certains disent « grand-écart » entre gauche et droite qui semble être le mien ? Je l’assume humblement ainsi que leurs critiques : pour ma simple expérience personnelle, cette négociation a été fondatrice. Mon cheminement politique est toujours guidé par la recherche, le questionnement et la prudence. Benoist Apparu, bien que ministre sous Sarkozy, n’est coupable d’aucune compromission avec la droite extrême, ni avec ses thèses, et représente un courant de L’UMP modéré et sinon social, en tout cas ouvert. Franchir le Rubicon sans arrière-pensée de pouvoir, m’a permis de travailler sur moi-même, de me débarrasser de certains préjugés et d’assumer la complexité d’une pensée et d’un regard qui cherchent à travailler avec plutôt que contre, à repérer les points de convergence plutôt que d’achoppement, à œuvrer pour le dépassement des rapports de force plutôt que pour leur durcissement.

    Sans doute certains trouveront-ils que je fais de la politique n’importe comment, que lorsqu’on choisit un camp, on s’y tient parce que la vie est faite comme ça : deux côtés, un blanc, un noir, un à gauche, un à droite, et pis c’est logique et cohérent, vlan ! Je rappellerai avant tout autre chose que je suis une centriste duale : historique par ma famille qui compte un grand oncle sénateur UDF et un père, maire et conseiller général étiqueté CDS, FD, UDF, après que son père eut été membre du MRP dans la Marne… Ce n’est cependant pas l’UDF qui m’a fait entrer en politique : la campagne de Bayrou en 2007 a véritablement déclenché en moi l’envie de militer et de m’inscrire dans la vie citoyenne pour participer au bien commun. La phrase de Sangnier que Bayrou aime à citer est une des raisons fortes de mon engagement en politique : « La démocratie est le système politique qui porte au plus haut degré la responsabilité du citoyen. »

    Ce positionnement importe car il fait de moi une personne assez peu encline à l’enfermement dans une case et je ne peux me définir ni de droite, ni de gauche. J’estime, en effet, de façon très pragmatique, que la place du Centre (celui que je représente à tout le moins) ne peut être figée malgré la contrainte des institutions de la Vème République. C’est ainsi qu’on voit en France des candidats MoDem sur des listes de droite et sur des listes de gauche et qu’un certain nombre de mes amis centristes se sentent comme moi clivés, soutenant des listes de droite mais comptant de nombreux amis sur des listes de gauche. La position est inconfortable certes, mais elle permet d'apprendre beaucoup sur soi et des autres...

    En 2008, il était impossible de soutenir la liste de BBB, il avait mis dehors les compagnons centristes par sectarisme. La vie politique française semblait plus réceptive qu’aujourd’hui à l’alternative possible d’une liste porteuse d’aspirations neuves. Le projet que nous défendions était intéressant et partagé, un peu techno, mais formateur. En 2014, la conjoncture n’est plus la même, les deux grands partis sont à la dérive, les citoyens sont totalement écœurés et démobilisés. Il faut aller, non pas au plus offrant, mais peser là où on peut le faire et atténuer le poids du FN. Entre temps, il est vrai, je me suis confrontée à quelques scrutins malheureux et j’ai perdu pas mal d’illusions quant à notre réel pouvoir de changer la donne de l’extérieur, les électeurs préférant jusqu’ici, se réfugier dans l’abstention que d’essayer une autre voix. Et au niveau de la politique nationale, si on m’affirme à gauche qu’Hollande fait du Bayrou, je considère, pour ma part, qu’il le fait bien tièdement et peu librement, et que les réformes structurelles déjà repoussées par Sarkozy peinent à venir dans le débat… En outre, le PS depuis 2012 n’a fait que peu d’efforts pour s’ouvrir aux centristes et aux démocrates que nous sommes. Et la politique d'immigration a si peu changé...

     

    Peser

    L’heure est grave. Face aux turpitudes de politiques ignobles exposées chaque jour dans la presse et au péril du repli sur des solutions extrêmes, nous ne pouvons pas jouer dispersés. A ce propos, je voudrais dire avec force à tous ceux qui seraient tentés de s’abstenir à cause de votes nationaux de Benoist Apparu sur des questions sociétales notamment, qu’il est important de distinguer les niveaux d’engagements et de ne pas pratiquer soi-même le vote de rejet qui n’aurait pour effet que d’augmenter le pourcentage du FN au premier tour. Cette attitude responsable  a été la nôtre, en tant que représentants de parti modéré, elle doit être celle de tous les électeurs républicains. Pour ma part, j’ai dû surmonter de forts scrupules et des préjugés assez ancrés avant de consentir à la rencontre. Je suis une antisarkozyste convaincue, je milite au Réseau Education Sans Frontières et nous continuons de nous battre avec acharnement contre la politique migratoire autrefois mise en place et aujourd’hui poursuivie, j’ai déjà rencontré le secrétaire d’Etat au logement dans ce cadre, et au sortir de l’entrevue, je n’ai pas pensé que je ne pourrai un jour avoir envie de le soutenir.

     

    Aujourd’hui, je pense que Benoist Apparu, comme leader capable d'entraîner notre territoire, peut faire gagner Châlons. Ce ne sont évidemment pas le bilan ni le passif qui me poussent à l’affirmer : j’ai milité contre le Parc des Expos tel qu’il a été conçu, j’ai milité contre la municipalisation des CSC, j’ai regretté la gouvernance ultra-centralisée de BBB.

     

    a)      Projet : L’énergie que jette Benoist Apparu dans le combat de la métropolisation, je veux dire du rapprochement des trois villes de la Marne est une nécessité. Il est indéniablement porteur d’une vision qui est nourrie d’un diagnostic profond, étayé par l’Histoire, ce qui le protège du projet un peu techno sorti d’un carton. Il se trouve que pour ma part, je suis champenoise, que ma famille l’est bien depuis des générations et qu’ayant grandi sur la Montagne de Reims, l’idée d’un développement concerté à l’échelle d’un territoire plus vaste que le seul bassin de vie de Châlons me paraît non seulement crédible mais souhaitable. Que Benoist Apparu ait choisi d’être la locomotive de ce projet, que pour cela, il renonce à son mandat national en 2017, suffit à me convaincre du goût d’entreprendre qui est le sien. J’aime ce risque, j’aime cet optimisme.

     

     b)      Emergence : Nous savons que notre modèle de société et d’économie est à bout de souffle, nous savons qu’il va falloir faire de la place à d’autres formes, et que l’innovation est nécessaire dans diverses directions : création d’emplois, limitation de l’empreinte écologique, revitalisation de l’économie locale au local, économie circulaire et solidaire, économie collaborative. Il faut pousser toutes les formes innovantes ici à Châlons, afin d’entrer dans la société du XXIème siècle que l’économie numérique impose. Pour favoriser cette émergence, il faut être libre de certains schémas ou réflexes idéologiques. Je crois que Benoist Apparu est avant tout un pragmatique et qu’il est sensible à l’innovation qu’elle soit économique ou sociale. Au MoDem, nous avons eu envie de le suivre et de le soutenir pour porter cela.

     

     

    Pour finir, je souhaiterais attirer l’attention sur un détail de campagne que j’ai eu plaisir à observer. Sur les panneaux d’affichage depuis lundi, on peut comparer les affiches officielles des candidats. Je suis très heureuse que la mise en valeur de l’équipe soit l’apanage de la liste où figurent les candidates du MoDem. C’est peut-être de la communication destinée à montrer que Benoist Apparu n’est pas l’homme seul, hautain et carriériste qu’on suspecte. Mais je préfère me dire que la mise en valeur des talents et compétences des membres de cette liste est de bon augure pour la suite et pour le prochain mandat. J’y ai en effet des amis de grande valeur : Laurence Dandeu et Marie-Pierre Carrillo, nos candidates MoDem, mais aussi des centristes de l’UDI, notamment Antoine Gerbaux et Christophe Guillemot dont je connais l’engagement. Il me semble qu’en s’appuyant sur de telles personnes et en fédérant au mieux cette équipe constitués de talents divers et complémentaires, le peut-être futur maire de Châlons aura de belles chances de réussir ses paris et, en tirant parti de cette interdépendance en interne, de faire gagner Châlons en interdépendance avec la Marne et la Champagne !

     


    Voir ma vidéo de soutien sur http://jaimechalons.fr/ :

    http://www.youtube.com/watch?v=sDNgYHG8_yM