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Châlons 1 : scandaleux refus de faire barrage au FN des candidats de la droite

J'apprends, effarée, que les candidats Divers droite/UDI du canton de Châlons 1, Ludovic Chassignieux et Jocelyne Fargère-Joly (26,64 %), n’appelleront pas à faire barrage au FN au second tour.

 

Je ne peux pas penser qu'il s'agisse, ici encore, d'utiliser un scrutin local pour protester contre les orientations de la politique nationale.

L'appel au Front Républicain cautionne peut-être une part du vote FN, puisqu'il avalise la thèse de l’alliance objective des tenants du système. Mais il est des moments où la stratégie doit s'effacer devant le principe.

Rudy Namur et Dominique Determ qui ont obtenu 32,18% des voix sont loin d'être des élus de gauche sectaires.

Et ils ont besoin de toutes les voix qui leur permettront de creuser l'écart avec le FN.

Cette élection confirme, en effet, la montée inexorable du FN dans la Marne. Cette progression a de nombreuses causes et doit alerter l'ensemble des élus et des citoyens engagés. La mobilisation est nécessaire, elle doit revêtir des formes nombreuses. Mais la première d'entre elle, c'est de placer clairement la ligne du clivage. 

Les mêmes qui ont si souvent reproché au MoDem de manquer de clarté... se fourvoient sur la nature du vrai clivage qui traverse aujourd'hui le paysage politique français.

En refusant d'appeler à faire barrage les candidats vaincus légitiment le FN comme troisième force politique montrant qu'il s'agit bien d'un parti comme un autre.

Je ne l'accepte pas ! et les adhérents MoDem châlonnais non plus !

J'ajoute, en outre, qu'alors que j'étais encore déléguée départementale du MoDem de la Marne, nous avons accepté de soutenir ces candidats et d'apposer le logo du MoDem sur leurs documents de campagne. Si c'était à refaire, nous ne le referions pas. 

L'heure est grave ! Il est urgent que tous les électeurs républicains prennent leurs responsabilités le 29 mars prochain !

 

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Commentaires

  • Je complète ce billet en indiquant que l'UDI a publié ce jour un communiqué de presse appelant au Front Républicain. J'en suis soulagée. Cependant, l'appel émanant des organisations politiques ne peut se substituer à la déclaration des candidats eux-mêmes à qui les électeurs ont fait confiance. L'engagement s'incarne dans des hommes et des femmes ancrés sur le territoire, c'est pour eux que votent des électeurs, avant de voter pour des partis politiques. Il est important qu'ils s'expriment.

    Ceci dit, on m'objecte que les électeurs sont assez grands pour choisir, et j'en conviens aisément. La problématique du Front Républicain, comme excellemment exposée par Joël Gombin dans le dernier numéro du Monde Diplomatique de mars, est intimement liée à la stratégie de positionnement des formations politiques, et révélatrice des latitudes prises avec les principes au nom de fins électoralistes. Il est donc important de placer les formations politiques, par ailleurs en grande partie responsables de la défiance de nos contemporains à l'égard du politique et de la démocratie, devant leur responsabilité de trancher et de poser leurs propres limites. Cela n'obère pas la responsabilité de choix propre à l'électeur. Et cela ne dispense pas les candidats de se prononcer et d'expliquer.

    Dans tous les cas, il est évident que la lutte contre la progression du FN ne se joue pas dans les déclarations d'issue de campagne mais au quotidien, dans un engagement de vie, auquel hélas, les formations politiques aujourd'hui ne donnent plus corps, tant elles désespèrent...

  • Considérations morales

    La pensée en elle-même n’apporte pas grand-chose à la société, bien moins que la soif de connaissance, qui l’utilise comme un instrument pour d’autres fins. Elle ne crée pas de valeur, elle ne trouvera pas une fois pour toutes ce qu’est « le bien » ; elle ne confirme pas mais dissout plutôt les règles de conduites acceptées. Sa signification morale et politique n’apparaît que dans les rares moments de l’histoire où « tout part en miettes », le centre ne peut plus être le soutien, la simple anarchie se répand dans le monde » ; quand « les meilleurs n’ont plus de conviction, tandis que les médiocres sont pleins d’une intensité passionnée ». A ces moments cruciaux, la pensée cesse d’être une affaire marginale aux questions politiques. Cette destruction a un effet libérateur sur une autre faculté humaine : la faculté de juger, que l’on peut appeler justement la plus politique des aptitudes mentales de l’homme. La faculté de juger les cas particuliers (découverte par Kant), l’aptitude à dire « c’est mal », « c’est beau », etc…, n’est pas la même chose que la faculté de penser. La pensée a affaire à des invisibles, des représentations d’objets absents ; le jugement se préoccupe toujours de particuliers et d’objets proches. Mais les deux sont reliés de la même façon que la consciousness et la conscience. La manifestation du vent de la pensée n’est pas la connaissance ; c’est l’aptitude à discerner le bien du mal, le beau du laid. Et ceci peut bien prévenir des catastrophes, tout au moins pour moi-même, dans les rares moments où les cartes sont sur table. »

    Hannah Arendt, Rivages, 1971

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