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Pourquoi il faut y aller

J'ai accepté d'être la suppléante de Bertrand Courot pour les législatives des 10 et 17 juin prochains.

Je sens l'accusation de "girouettisme", d'oportunisme qui point, et je veux ici m'en défendre et me réclamer de la cohérence qui a toujours été la mienne depuis que je me suis engagée en politique.

Il est vrai que ce choix peut paraître étrange à ceux qui ont lu ma dernière note ou qui me classent parmi les extrême-centristes plutôt de gauche. En effet, Bertrand Courot, maire de Ste Ménéhould est clairement marqué à droite, ancien UMP, on se plaît ici ou là à me le rappeler (il paraît d'ailleurs que circule la rumeur que l'UMP châlonnaise l'empêche d'y revenir alors qu'il ne cesserait de frapper à la porte pour s'y encarter à nouveau. On le comprend presque, tant il est vrai que l'UMP châlonnaise fait envie, comme parti moderne et exempt de pratiques de diffamation douteuses ! ;) 

Mais revenons au thème et cessons de nous égarer dans de l'anti-apparuisme de base, puisque Enfer et Damnation : sa candidature est classée Divers Droite et que tout le monde sait que "La droite, c'est maaaaal !"

Que se passe-t-il donc ?

Evidemment, une candidature exclusivement MoDem rebaptisée "Centre pour la France" (quel malheur !) aurait été beaucoup plus confortable, enfin, je veux dire, aurait posé de façon beaucoup plus claire l'étiquette.

Elle était exclue pour ce qui me concerne, je ne souhaitais pas y aller comme titulaire, je ne m'en sens pas encore l'envergure, voilà tout ! Commencer par reconnaître ses limites, c'est aussi une force en politique.

A condition que la limite devienne une chance !

Cette chance : le vertige, la prise de risque, oser mettre un pied d'un côté de la ligne, et l'autre de l'autre pour tester l'inanité de la frontière droite-gauche !

On me connaît militante active de RESF, opposante, secrétaire générale de La Nouvelle Force (association de centre et gauche créée après les dernières municipales), enseignante engagée. J'ai clairement formulé mon vote "Hollande" au deuxième tour sur ce blog. Ces nombreux handicaps ("La gauche, c'est maaaaal !") n'ont pas dérangé Bertrand Courot, au contraire...

N'est-ce pas le signe d'une certaine ouverture de sa part ? N'est-ce pas le signe que, classé à doite, il puisse laisser poindre sous le vernis parfois brutalement apposé, quelques-unes des caractéristiques de reconnaissance du centriste ?

Il aurait donc été UMP par erreur ? Je rappelle qu'entre 2002 et 2004, on a fait croire aux UDF qu'ils pouvaient entrer à l'UMP en restant UDF, ce qui s'est révélé totalement faux, comme en a heureusement témoigné Philippe Douste-Blazy durant la dernière campagne présidentielle. La fusion était de l'assimilation ; Bayrou l'avait prédit, Courot "a juré, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus". Un peu tard parce qu'il n'y a rien de plus collant qu'une étiquette...

Mais le "sans étiquette" n'est pas plus confortable ! C'est là la merveille en politique, où que l'on soit ou qu'on ne soit pas, on trouve toujours des gens pour nous le reprocher, et dans les deux cas, au nom de la sacro-sainte clarté qui fige toujours et empêche la complexité ! Centriste sans étiquette est donc forcément suspect. Mais que dire aujourd'hui du centriste avec étiquette : "Alliance centriste", "Centre pour la France", "ARES", "AGRID", "Nouveau Centre", "Parti Radical", "Gauche moderne", "Mouvement Démocrate" ? On attend la réforme qui permettra enfin à ces gens de la même famille, éclatée en partis rivaux, de se rassembler au lieu de se disperser pour obtenir les financements liés aux voix obtenues aux Législatives...

Bertrand Courot et moi, nous ouvrons en tout cas cette voix-là ! Nos différences de sensibilités et de parcours ne sont pas des points de blocage, au contraire, nous le testons au quotidien dans l'échange. Nous partageons déjà les valeurs et le souci de tomber d'accord, ce qui simplifie considérablement le travail de collaboration.

Je précise au passage, si le ton de ma note ne l'avait pas encore indiqué, qu'on ne m'a pas sollicitée pour être une suppléante-potiche, ouf ! ;)

Dans ce contexte, c'est pour moi une très grande joie de repartir en campagne et de porter sans être bridée, les idées et les convictions qui m'animent et qui sont celles de la famille centriste. J'ai choisi de le faire d'abord pour que nous ayons une représentation MoDem dans cette campagne au terme de ces 5 années de travail de terrain à Châlons, dans la Marne avec les copains. Je ne pars pas seule (je ne le pourrai pas) mais chargée de tout ce que nous avons mis dans le pot commun, sous la conduite de Nicolas Schmit, pour faire route ensemble, renouveler des pratique, et faire vivre notre voix d'indépendance. Portée par d'autres, c'est tellement plus simple de se sentir légitime !

Ce qui motive notre candidature commune, c'est bien en effet la volonté d'être centraux, libres et indépendants. Bertrand Courot du centre droit, Marie-Pierre Barrière Lallement du centre gauche, nous commençons ici à constituer cette force centrale capable de dépasser la loi du clan contre clan, d'arrimer des passerelles et de construire des ponts : "Nous voulons être utiles à la France, pour qu'elle échappe à ses divisions", disait François Bayrou dans son fort discours du 10 mai dernier ! C'est bien le cas, ici au local, et ce sera le cas à Paris, si nous sommes élus avec suffisamment d'autres candidats centristes pour constituer un groupe capable de peser sur les décisions, de voter avec quand la loi va dans le bons sens, de voter contre quand elle en manque... mais sans logique d'opposition politicienne.

Je reviendrai pour parler du programme, parce que c'est important et parce qu'il y aura encore d'autres objections à lever que j'entends déjà... Mais je tenais à vous rassurer, amis lecteurs ou hôtes de passage un peu curieux ou cherchant la faille, non, non, je ne me sens pas piégée le moins du monde par cette candidature, j'y vais avec confiance et combativité, puisque je sais qu'il faut y aller pour que vive le Centre !

"Qu'allons-nous devenir est une question qui n'a pas de sens. Nous sommes devenus. Je le sais en vous lisant. Nous avons seulement à fructifier, de nos propres fruits, quoique dans l'hiver." Albert Camus à René Char, 18 mai 56

Commentaires

  • Marie-Pierre, je ne crois plus à l'harmonie et à l'union du Modem.

  • Florent, je ne comprends pas ta remarque.
    Le MoDem est uni, c'est le Centre, dont il est une composante, qui ne l'est pas encore...

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