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J-16 Journée de l'Europe

6a00d8341c80d353ef01a3fd040121970b-500wi.jpgAujourd'hui, 9 mai, journée de l'Europe. Je laisse la parole à d'autres :

- Thomas Friang préside Youth Diplomacy un think-tank transpartisan qui réunit des jeunes s'intéressant aux questions internationales, et les forme notamment pour participer aux sommets internationaux. Il propose aujourd'hui dans une très belle tribune publiée sur le site du Huffington Post de réconcilier Robert Schuman et Charles de Gaulle. Il suggère en préambule de supprimer les jours fériés qui servent à commémorer les guerres pour instaurer celui qui marque une construction pour la paix : que le 9 Mai devienne férié dans toute l'UE et qu'on consacre ce jour-là à l'Europe quelques manifestations citoyennes, culturelles et politiques d'ampleur, voilà une façon festive de promouvoir l'idée d'Europe et le temps qu'il faut pour la concevoir et la vivre ensemble !

- Adrien Oster publie un autre article intéressant dans le Huffington Post où il montre à travers 24h de la vie d'une femme française combien l'Europe imprime sa marque, dans les normes qu'elle édicte qui peuvent protéger les consommateurs mais aussi faire évoluer leurs conditions de travail et leur pouvoir d'achat.

Je ne peux m'empêcher de le dire : la campagne des Européennes 2014 m'attriste... Elle manque d’énergie, d'allant, d'enthousiasme ; elle manque tout court d'ailleurs. Quand on sait que c'est à Bruxelles que se décident une grande partie des lois qui régissent nos vies* l'implication pour comprendre, peser, influencer par son vote, devrait s'imposer !

51% des français seulement sont favorables à l'appartenance de la France à l'Union, nous apprend un sondage du Parisien ce matin. C'est bien peu, en 2004 nous étions 67% ! La menace de l'explosion du vote frontiste et la perte de confiance dans le projet européen, voilà qui devrait nous galvaniser, nous, les europhiles, et nous mener par monts et par vaux, que nous soyons candidats ou pas, à nous faire les ambassadeurs de l'Europe constructive. Cessons de prédire seulement la catastrophe qui suivrait si nous sortions de l'euro ou de Schengen puisque c'est le terrain d'attaque constant des populistes. Il faut le dire, certes, mais ne pas se laisser enfermer dans ce débat, dans la petitesse du discours politique qui pinaille et se recroqueville, dire plus et autre chose aussi.

Car, j'en suis convaincue, en plus de l'évidente nécessité d'Europe pour faire face ensemble aux défis de l'avenir dans une économie mondialisée, réfléchir à l'échelle européenne est un moyen essentiel de prendre de la hauteur, de dépasser nos querelles de village franco-français qui grèvent les débats de vaines polémiques, et même une façon de regagner l'enthousiasme que les difficultés économiques et sociétales présentes mettent à mal. Pour moi, l'Europe est le seul chemin d'avenir pour la France, et je dirai même pour la politique française aujourd'hui dans l'impasse, les partis peinant à être forces de propositions. Sortir de l'impasse, reprendre la route, rebâtir une pensée, un discours, un projet... Merci aux think tank européens de nous y aider : Europa Nova et le Mouvement Européen France notamment.

Exigeons que l'Europe cesse d'être l'oubliée des débats, refusons qu'elle dédouane les gouvernants de leurs responsabilités en servant de bouc-émissaire facile alors que ce sont eux qui orientent ses décisions, revendiquons notre devoir d'être instruits et formés comme citoyens électeurs. A constater la pauvreté des retombées médiatiques de cette campagne aux enjeux énormes, je vous recommande particulièrement pour marquer cette journée de l'Europe 2014, de soutenir la pétition qui circule afin qu'on parle davantage d'Europe à la télévision. Il est inadmissible que France Télévision ait renoncé sous de fallacieux prétextes à diffuser le débats des candidats à la présidence de la commission le 15 mai, débat qui permettrait à tous les Français de mieux percevoir les différences de projets politiques et de faire leur choix de vote en mettant en relation les listes et les programmes. Il est regrettable que les pages consacrées aux Européennes dans les quotidiens ne servent qu'à démontrer en s’excusant presque, 15 jours avant le vote, que l'Europe vaut quand-même le coup qu'on s'y attache. Il est urgent, de faire la pédagogie nécessaire à la compréhension des mécanismes de décision et à la connaissance des enjeux et des choix politiques en cours. Il est nécessaire que les médias fassent leur travail de médiation pour rapprocher l'Europe des citoyens français qui la rejettent aussi parce qu'ils ne la comprennent pas.

Pour signer, c'est ici : Plus d'Europe à la télé, c'est moins de populisme dans les urnes

 

*(Elles ne deviennent des lois que lorsque le Parlement français les adopte, avant cela on les appelle des directives. A ce propos, connaissez-vous la différence entre un règlement et une directive?)

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