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J-17 L'Europe des hommes

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Le 8 Mai 45 appelle une autre date, celle du 8 juillet 62. Ce jour-là, le Général de Gaulle a reçu à Mourmelon puis à Reims le chancelier de l'Allemagne fédérale Konrad Adenauer. Après la revue des troupes des deux armées au camp militaire, De Gaulle et Adenauer participent ensemble à une messe à la cathédrale, dans la ville même où la reddition du Troisième Reich avait été signée le 7 mai 45 au Collège technique et moderne devenu Lycée Roosevelt.

Europe 11.JPGDans son homélie, l'archevêque de Reims déclare que la cathédrale est heureuse de les accueillir « ensemble », « avec le sourire de son ange ». Il prêche « pour le passé : le pardon des brisures » et « pour l'avenir : la volonté de réconciliation », et il appelle à prier « pour toutes les victimes de toutes les guerres ».

Pierre Schneiter, membre du MRP, ancien secrétaire d'Etat aux affaires allemandes et autrichiennes du gouvernement Schuman (47-48), maire de 57 à 59 puis sous-préfet de Reims, était très favorable au rapprochement franco-allemand. Il a sans doute beaucoup fait pour que cette rencontre ait lieu à Reims, entre celle de Colombey en 58 et la signature du Traité de l’Élysée en 63. Par le lien auquel conduit la citation précédente, on peut constater à quel point les oppositions à cette rencontre étaient vives dans la Marne à cette époque.

Plus tard, dans ses mémoires, Monseigneur Marty, archevêque de Reims écrira ceci : «Curieusement, dès les vacances qui ont suivi, les Allemands ont afflué à Reims. Car, en Allemagne aussi, cette cérémonie avait eu un grand retentissement. Je crois que la réconciliation avec les Allemands a fait un pas important ce jour-là... Cette visite a été un signe beaucoup plus efficace que de longues conversations ou de longs entretiens et, je le crois aussi, de longs discours sur la paix.»

Le traité de l'Elysée, signé en 1963, entérine la réconciliation franco-allemande en instaurant une coopération entre les deux Etats en matière de relations internationales, de défense et d'éducation. Le traité de l'Elysée prévoit notamment la création de l'Office franco-allemand pour la jeunesse qui a pour mission de favoriser les liens entre les jeunes des deux pays pour faire évoluer les représentations. Cet office existe encore aujourd'hui et possède un siège à Paris et l'autre à Berlin. Depuis 1963, l'OFAJ a permis à 8 millions de jeunes Français et Allemands de participer à 300 000 programmes d’échanges. Il subventionne en moyenne chaque année 9 000 échanges auxquels participent environ 190 000 jeunes. (source wikipédia)

 

AUJOURD'HUI

Justement, comme l'indique joliment ma collègue d'Allemand dans son mail de mardi dernier : "Les Allemands débarquent." L'échange franco-allemand qui unit le collège où j'enseigne et la Realschule de Löhne verra sa 44ème édition du 14 au 23 mai prochain, en pleine campagne européenne.

J'ai eu la chance de participer au quarantième anniversaire de cet échange en 2009. Je renvoie à la note que j'écrivais la semaine suivante et qui me rappelle mon émotion d'alors lorsque je la parcours.Je me souviens très bien, tandis que je m'apprêtais à vivre cet anniversaire de façon très superficielle, comme une marque de soutien à ma collègue et amie à qui ma présence à ses côtés importait, d'avoir senti de façon aussi surprenante que désarmante le poids l'Histoire dans les retrouvailles de ces deux hommes, les fondateurs de l'échange, Jean Périn et Heinz Böcke, dont la volonté tenace avait été de donner un cadre durable à la paix retrouvée entre la France et l'Allemagne. J'ai pris conscience ce jour-là des efforts simples que des hommes simples avaient déployés en surmontant leurs blessures, pour que l'Europe telle que nous la vivons aujourd'hui soit rendue possible. J'ai su que l'initiateur allemand de l'échange M. Heinz Böcke, dont la grande fragilité m'avait fort touchée en 2010, est décédé depuis ; il restera pour moi le visage de l'artisan de paix, éducateur par-delà les frontières.

1984-verdun.jpgL'Europe que l'on qualifie de technocratique, qui nous semble lointaine et distante, est d'abord une aventure humaine que des chefs d'Etat ont souhaité vivre pour garantir la paix, que des citoyens ont incarnée dans le concret des échanges. Et l'amitié, créée au gré de ces rencontres officielles ou privées est un ferment de paix extrêmement efficace. On la surprend dans les mains serrées de Mitterrand et de Kohl à Verdun, on l'entrevoit dans l'entente pourtant tumultueuse de Sarkozy et de Merkel au coeur de la crise de l'euro. Les jumelages entre pays de l'UE sont également les fruits de ces volontés humaines. Je me souviens de l'effervescence avec laquelle, mon père, maire de Verzy, né en 40, a créé, aidé par le comité, le jumelage entre notre village et Huttigweiller, une commune de Sarre. Je suis touchée de l'amitié qui dure entre lui et l'ancien maire de cette commune, invité à toutes nos fêtes familiales.

 

DEMAIN

"Nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes" écrivait Jean Monnet en 52 définissant le projet européen dans son discours de Washington. L'Europe œuvre à cela en soutenant les initiatives interculturelles ou dans des programmes d'échanges étudiants comme Erasmus ou Leonardo. Faire l'Europe des citoyens qui nous manque aujourd'hui pour recréer la confiance dans le projet européen, implique de multiplier les initiatives dans ce sens afin de favoriser les échanges culturels et humains. Nous devons apprendre à mieux nous connaître dans cette Europe élargie, trop considérée comme un espace uniquement fonctionnel et économique. Cela signifie de miser sur la croissance humaine d'abord !
 
Ci-dessous deux propositions du programme UDI-MODEM qui vont dans ce sens :
 
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Et le programme complet ici
 
 
 

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