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J - 30

poissons rouges cafés démocrates.jpgAujourd'hui un peu de stress. Au petit matin, un article du Figaro titré en substance "F. Bayrou redoute la débâcle du MoDem au Régionales" suffirait-il à nous démotiver? Il est vrai que si, même le chef n'y croit pas et qu'il semble le dire... Qu'allons-nous pouvoir nous-mêmes?

Bon tant pis, il faut y aller. RV 10h30 pour boîter à Fagnières. Il neige, il fait froid, les tracts nationaux vont mal à mettre dans les boîtes aux lettres. Mais Dominique est super courageux et il est là surtout! Pas le droit de se plaindre :-) Juste un fagniérot  à qui je glisse le tract et qui me demande de quel côté Bayrou va pencher avant de tomber, je lui rétorque que ça ne tient qu'à lui de nous empêcher de pencher...

L'après-midi, je galère sur des papiers à rédiger, des coups de fil à passer et le café démocrate du soir à préparer, je ne me sens pas très sure de moi et j'ai surtout l'impression d'être complètement submergée par les choses à faire... Normal, la neige recouvre le paysage tout entier; je prends la couleur du temps, voilà tout!

Mais c'est fou comme une campagne te fait vivre des journées en dents de scie: soudain, le moral s'effondre parce que tu sais que tu ne peux pas arriver à tout faire sur le fond ni sur la forme, puis tu tiens le coup grâce aux autres qu'il ne faut pas démobiliser,  puis ce sont eux qui te portent quand tu es trop crevée, puis ça remonte d'un coup parce que tu fais ce qu'il y a à faire: te retremper dans la vie des gens, écouter, parler, accepter que tu ne saches pas tout mais que tu es prête, y aller...

Ce soir, c'était un moment fort! Organiser un café démocrate est un pari! Qui va venir? Comment seront-ils dans un lieu plus intime qu'une salle impersonnelle de mairie? Qu'est-ce qu'on va y dire? Le piège des questions, des empêcheurs de parler droit... Une alchimie qui ne prend pas...

Il y avait là des militants MoDem ou anciens MoDem de retour ;-), des amis venus me voir... des amis (y compris socialistes) qui trouvent que participer à un débat dans un café, c'est mieux que de rester devant sa télé, un journaliste de RCF,qui est reparti enchanté, des clients du bar et même un ancien élève! Le thème: "A quoi sert le conseil régional?" a donné lieu à des explications un peu techniques et nécessaires (Nicolas est vraiment meilleur que moi, heureusement que c'est lui la tête de liste! ouf!! ;-)), mais par la suite, la discussion à bâtons rompus a été passionnante.

Un jeune homme était là, travailleur en intérim et passionné de politique, maîtrisant des chiffres, des dossiers compliqués (il nous a avoué un peu gêné qu'il regardait le mercredi les questions à l'assemblée...) CE JEUNE HOMME NE VA PAS VOTER!! Car il juge que personne ne le représente. La discussion avec lui est parfois compliquée car il a beaucoup de choses à dire que cette tribune inopinée lui permet d'expulser, mais une fois la confiance installée, on arrive à creuser.

J'explique Benasayag, la territorialisation. Je lui demande cinq fois pourquoi, vu ce qu'il sait et la pêche qu'il a, il ne s'est pas encore engagé! Pas forcément en politique, mais dans une association de quartier. "Moi, je leur dis aux gamins qui se droguent, je fait du bénévolat dans ma vie." Mais il ajoute que les associations ne reçoivent plus de subventions, qu'il a des potes qui galèrent dans le milieu associatif. Et il finit par dire que lui, il n'est pas malheureux parce qu'il gagne plus que ces gens-là qui n'ont que 400 euros par mois. Il nous parle de sa formation qui a été refusée par la MILO il y a cinq ans parce qu'elle était trop chère, et par le conseil régional parce que c'était trop tard...Il s'est rabattu sur un métier qui ne lui plaît pas, il voudrait travailler dans le social ou dans le médical.

"De toute façon j'ai jamais eu de chance!" Je lui explique que la fatalité, c'est un poison, que nous sommes aujourd'hui entretenus dans cet espèce de climat de morosité dépressive qui fait qu'on croit qu'on ne peut plus agir sur notre propre vie. Il peut y arriver, il y a des formations qui lui permettraient de s'épanouir aujourd'hui, il n'est jamais trop tard, la Région peut encore l'aider...

Et quand d'autres parlent de moi comme future élue et que je réponds: "On verra, vous savez, c'est pas gagné!", c'est lui qui me dit: "Moi, je ne vais pas voter pour quelqu'un de pessimiste". Je me dis que j'ai marqué un point mais ce point là, pour moi, ce n'est pas du côté du bulletin de vote que je le situe! :-) Pffffff... Vous croyez vraiment, vous, que je peux être élue?

Allez, on continue!

Une bise en passant à mes amis de Générations Engagées qui étaient eux aussi en café démocrate ce soir à Paris sur le thème de l'hébergement d'urgence.

Commentaires

  • Bonjour Marie Pierre,
    Ardennaise, j'étais à l'Epine. Avec Nicolas, vous nous avez fait rêver. Continuez, nous devons y croire, la tâche est ardue, oui, vos constats sont réels. Il faudra du temps, perséverez et agissez pour ne pas avoir de regrets.
    Je soutiens Jérôme pour les Ardennes.
    Joëlle Picard.

  • Merci Joëlle, votre commentaire me touche beaucoup. Bon courage à vous dans les Ardennes. De tout coeur avec vous.

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