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J - 27

Faux-de-Verzy-109.JPGC'était dimanche, un jour béni. J'ai tracté à Verzy :-) Verzy, c'est chez moi, le village de mon enfance dont je connais chaque rue. Même si je n'avais pas le droit de "traîner", on marchait beaucoup. Verzy, c'est un paradis: un village perché dans la montagne de Reims, les rues en pente raide parfois; entre les vignes et la forêt célèbre pour ses "faux".

J'ai donné mon tract de la main à la main à quelques habitants pour lesquels je suis : "la fille à Pierre", enfin "une des filles à Pierre", on sait plus trop si c'est la première, la deuxième, la troisième ou la cinquième... Parfois, je suis "la soeur à Jean"... Une rue du village porte le nom de mon grand-père, mon père a été maire pendant pfiiiuuuu... (Euh, je ne sais plus, c'était avant ma naissance) et mon frère y est conseiller municipal depuis 2008, c'est à dire depuis que son père n'est plus maire... L'engagement est une valeur dans notre famille et il s'agissait bien pour moi de reprendre le flambeau, en quelque sorte. Mais, à aucun moment je ne m'y suis sentie contrainte. Il faut toujours du temps pour accepter simplement d'être la fille de quelqu'un. C'est une des raisons qui me tenaient éloignée de la politique jusque là... Mais "on devient ce qu'on est" déjà, et il ne devrait pas me sembler si étonnant que dans notre famille élargie, ça n'étonne personne que j'en sois là!

Tracter à Verzy, c'est faire un saut quelques années en arrière, reprendre racine, se sentir reconnue et liée à un territoire. J'ai lu cette phrase chez mes parents hier. "Plus je m'engage, plus je suis libre." J'y ajouterai: "Plus j'accepte d'être de quelquepart et plus je suis libre."

Benasayag que j'aime bien, dit qu'il faut reterritorialiser la vie. On est dans le sujet des Régionales là! L'univers "concentrationnaire" du capitalisme nous uniformise, nous deshumanise, nous mécanise. Reprendre appui, se réapproprier son patrimoine est une bonne façon de se définir en tant que personne singulière, d'accepter son destin, de l'habiter pour réaliser ce qu'il nous est demandé d'être... Donner à la Région la mission d'être un terreau pour tous les champardennais, les rendre fiers de se sentir liés à cette terre. De nombreux jeunes quittent la région pour s'établir ailleurs alors même qu'ils y ont reçu une formation satisfaisante et qu'ils pourraient y rester. Ce n'est pas la même question que celle de l'identité nationale, soyons clairs. Le terroir n'est pas une nation, c'est seulement la conscience ancrée d'avoir grandi quelquepart, dans un lieu qui fait sens et qui donne cohérence. Il n'y a pas de définition, ni de critères à poser, ou alors ils sont purement subjectifs, comme ceux des listes des groupes facebook: "Tu sais que tu viens de Reims quand..." ;-)

On dit que le MoDem est le plus régionaliste des partis, je ne suis pas sure que l'expression soit très heureuse, mais je pense que c'est pour cet attachement au lieu, au paysage que je suis démocrate. Notre programme n'est pas une déclinaison régionale de principes nationaux; nous l'avons construit en tenant compte des spécificités de la région et de l'expérience que nous en avons. Il est donc "territorialisé", plutôt que "régionaliste". Les prochaines réunions publiques et cafés démocrates vont nous permettre de le décliner petit à petit, et nous pourrons ainsi montrer comment nous mettons en valeur la notion de "territoire" dans ce projet.

Parlons d'idées à présent que la campagne s'achemine vers ses plus belles heures et on ne nous reprochera pas d'en manquer...

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