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J - 24

verzy réu.jpgQu'est-ce qu'on bosse! Nicolas a des cernes visibles, le médecin a dit à Laurence qu'il fallait qu'elle dorme et moi, mes courbatures s'estompent après mes deux jours de tractage intensif dimanche et lundi. Il paraît qu'une bonne campagne vaut tous les régimes, je crois que je veux bien le croire.

Réunion publique à Verzy ce soir, bon, on ne peut pas dire que mon tractage invitatoire n'ait pas porté de fruits, il y avait foule dans la salle de la mairie ;-) Nous avons poursuivi notre cycle d'interventions sur la ruralité devant un public fort attentif. Le volet aménagement du territoire dont je parlais hier n'a pas semblé susciter de contrariété: il faut dire que l'intercom fonctionne bien sur ce territoire sur l'impulsion de notre président du Modem départemental, Jacques Douadi, qui mène le syndicat dans une culture de recherche du consensus qui l'honore.

Sur le volet transport, quelques crispations... C'est le maire, Christophe Corbeau, qui commence en parlant du bus scolaire qui arrive plein et qui repart vide. On pourrait imaginer que d'autres gens que les enfants montent dedans pour se rendre à Reims. J'explique alors que dans notre programme, nous avons prévu d'organiser des assises régionales de la mobilité pour mettre autour de la table tous les acteurs du transport, usagers, collectivités, entreprises. Et que ces assises devraient déboucher par la concertation sur l'élaboration d'un schéma régional de la mobilité afin qu'on trouve des alternatives au "tout-voiture" (je fais bien du Nicolas, hein? ;-)) et qu'on puisse envisager tous les modes de transports qu'il est possible de prendre pour couvrir les trajets quotidiens ou de loisirs. Ouais, mais tant que les gens pourront prendre leur voiture... Une ligne de bus régulière, le pedibus avec les enfants sur le chemin de l'école (qui a tellement plu à Jacques Douadi qu'il a inventé un néologisme hilarant :-D), ça ne marchera pas.

En attendant que le prix du litre monte jusqu'à 3 euros, il faut bien que le politique anticipe et imagine une organisation possible pour que le moment venu, les gens ne soient pas "plongés dans la détresse" c'est mon fan Paul-Jean qui dit ça. Il a une conception fondamentale du rôle du politique qui prépare, anticipe les évolutions. Il ne le dit pas mais je sais qu'il pense aussi que cela doit se faire sans culpabiliser les gens qui ne sont pas toujours prêts. Le politique a une longueur d'avance, comme le prof, mais son rôle est d'entraînement. Motiver, donner l'envie, faire comprendre que c'est du perdant-gagnant... Le pedibus consiste à pratiquer une sorte de relais de ramassage des enfants sur le chemin de l'école, c'est plus long que de les emmener en voiture, mais les parents s'organisent, ils se prennent en main, ils discutent  sur le trajet et ça crée du lien.

J'aime bien la définition de Paul-Jean, je crois qu'il a raison et que Jacques Douadi, quand il explique pourquoi il  a passé la main, rejoint son point de vue. Il y a une autre culture chez les gens de ma génération: nous sommes davantage sensibilisés au développement durable, nous savons que nous n'avons pas le choix d'attendre comme nos aînés. Mais surtout, nous n'avons pas la culture du mouvement descendant. Nous savons bien que ce que nous gagnerons, il faut l'amener, le "vendre", séduire, emporter l'adhésion par la négociation et non par l'imposition. L'éducation n'est plus la même, les citoyens de notre génération n'ont pas appris à obéir...

C'est pour ça que j'aime bien travailler avec Nicolas. Il a une bonne expérience de la concertation pour l'avoir pratiquée dans le cadre de la mise en place de l'agenda 21, démarche participative par excellence, sur Epernay. Il faut des portes d'entrée pour favoriser la prise de conscience et la responsabilité. Il ne s'agit pas pour nous d'être dans une logique de dramatisation ou de culpabilisation; il faut expliquer, convaincre, associer, faire réflechir, donner l'envie de changer. Le transport peut être une de ces clés, la réflexion sur les habitudes de consommation peut en être une autre. Une fois que la mécanique est mise en route...

Voilà pourquoi, je ne suis pas d'accord avec le commentaire de Florent ici, à la suite de ma  note sur le démocratie participative. Le déficit d'éducation existe sans doute mais l'utopie n'est pas une menace pour le bon sens au contraire... Il y a des expériences fortes d'entraînement par la participation qui portent leur fruit aujourd'hui. On n'est jamais prêt à changer si on n'est pas interpellé. Le rôle du politique est d'interpeller avec courage, et de donner des moyens à la parole citoyenne de déboucher sur une mise en acte. On ne peut pas demander aux gens de s'investir et de créer du neuf si on ne va pas ensuite jusqu'au bout de l'accompagnement du projet. C'est tout le débat sur la démocratie de proximité dans les conseils de quartier ou les CESE qui fait polémique à Reims en ce moment et que nous dénonçons à Châlons depuis les Municipales.

Quand nous serons élus, nous pourrons travailler à l'élaboration de dispositifs participatifs régionaux à expérimenter, financer et évaluer.

Le site de l'ADELS, mais surtout la revue TERRITOIRES sont une mine d'idées riches dans ce domaine: abonnement obligatoire pour tous les conseillers régionaux! ;-)

A demain!

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