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tirelire.jpgHier, rencontre ESS: économie sociale et solidaire, parce que, tout en sentant de façon très intuitive que ce secteur porte un certain nombre de perspectives intéressantes pour une économie plus humaine, je reconnais que la complexité du statut des différentes structures qui composent le champ de l'ESS, n'est pas propre à en faciliter la lisibilité: mutuelles, coopératives,  associations, structures d'insertion par l'activité économique. Et puis, j'ai toujours été meilleure en poésie et en littérature qu'en économie, ça n'étonnera personne... Toujours est-il que le secteur est très divers et que le fédérer par le seul biais du statut ne paraît plus aujourd'hui pertinent: qu'est-ce qui unit en effet Champagne Céréales, le Crédit Agricole et une association comme Petites mains ou La Banque alimentaire...?

Pourquoi l'ESS me paraît si prometteuse dans les champs d'exploration d'une politique propre à rendre espoir? Grâce aux principes sur lesquels elle repose, porteurs d'un sens accordé prioritairement à l'humain sur le profit et la rentabilité. D'abord la démocratie interne liée à la structure associative, ensuite, le caractère local d'une activité de proximité, enfin, la réinjection du profit dans l'entreprise et le refus de la financiarisation... Philosophiquement, les trois principes sont très proches de ce que promeut le MoDem: coopération et esprit d'initiative, responsabilité, liberté, autonomie.

Ca c'est pour les principes. Dans les faits, la réalité est parfois beaucoup moins rose car l'économie associative, au début générée par des associations ou mouvements confessionnels est fortement marquée par la pratique bénévole et peine à être reconnue comme un secteur économique à part entière, alors qu'une certaine rentabilité peut être souhaitable y compris dans le cadre d'une activité économique dite sociale. De plus, le monde de l'ESS souffre d'un défaut de professionnalisation qui nuit parfois à l'efficacité de son action.

La Région, qui a déjà fait beaucoup pour structurer le secteur peut apporter davantage en terme d'aide à la professionnalisation et à l'ingénierie, non par le biais de subventions directes aux associations, mais en s'appuyant sur les têtes de réseaux (organismes fédérateurs) qui sont en charge de monter et d'accompagner les projets d'associations par exemple ou d'apporter à une association uniquement constituée de bénévoles un soutien substantiel en terme de fonctionnement. Formation du salarié, formation du bénévole, les chantiers sont importants...

Elle peut aussi inciter à des rapprochements entre l'économie dite "classique" et l'économie sociale et solidaire, par le biais de la labélisation (trophée de l'innovation sociale en complément du Prix Gauby Lagauche) en partant de la RSE (responsabilité sociale des entreprises), déclinaison des principes du développement durable au sein de l'entreprise. En effet, il y a sans doute des mutualisations possibles entre les deux secteurs: compétitivité, solidarité. Il serait néanmoins tout à fait illusoire de penser que le rentable est d'un bord politique et le solidaire d'un autre...

L'ESS, ce n'est pas que du social... Pour preuve, les clients n'aiment pas beaucoup qu'on rogne sur le service et si la rentabilité n'est pas un objectif prioritaire du secteur, il faut quand même que ça tourne. L'ESS est non lucrative mais elle doit porter le souci d'une organisation rationnelle de son activité ainsi que de la gestion de son personnel.

Aujourd'hui une grande partie des associations n'ont pas de salariés et bénéficient donc des services des têtes de réseaux qui leur apportent un soutien administratif, logistique, gestionnaire; mais parallèlement, les têtes de réseaux sont aussi sollicitées pour faire de la représentation dans de nombreuses instances; parfois même la Région ou d'autres organismes les sollicitent pour leur savoir-faire afin d'animer des sessions de formation ou des séminaires de réflexion. Mais les besoins sont énormes, et les moyens trop peu développés. En plus de leur fonctionnement habituel, les missions de communication, de mutualisation s'accumulent et ne sont pas rémunérées. C'est du temps passé à construire avec d'autres qui n'est pas pris en compte dans le temps de travail. Reconnaître les acteurs associatifs comme partenaires clés d'une politique régionale impliquerait qu'on valorise leur travail et leurs missions. Les aider à se faire connaître, à se développer, à se structurer, donner une tribune à ce qu'elles portent comme énergie neuve... Et les aider à mieux cadrer et encadrer.

Merci Thomas, merci François, merci Jean... J'ai mieux compris, dégonflé des baudruches aussi car la responsabilité sociale, c'est pas mieux d'un côté que de l'autre apparemment; et il ne faut pas croire que tout est possible dans L'ESS comme le plan Borloo  de cohésion sociale prévoyant la création d'un million d'emplois, a pu le laisser croire aux auto-entrepreneurs d'un jour... malgré son nom l'économie sociale peut le devenir davanatage...mais je sens qu'il faut s'engager plus loin pour pouvoir en parler en connaissance de cause... et je suis toujours intimement convaincue qu'il y a dans ce vivier les forces du changement de modèle.

Voilà pourquoi notre ambitieux programme propose de soutenir la création d'un pôle de compétitivité régional dédié à l'économie sociale et solidaire, parce que c'est en cherchant qu'on trouve, évidemment!

Et chacun sait que le fait de porter une question ouvre le champ infini de la connaissance et le met à la portée de n'importe quel novice, pourvu qu'il ait l'humilité et la constance de tenir dans la demande... L'élu régional représente d'accord, mais il peut le faire avec passion et le souci de mettre en actes une vision... ;-)

A demain!

PS: Au fait, le sondage de l'Union n'est pas bon. On le sait, et ça ne nous donne que l'envie de nous dépenser davantage pour que notre voix, la troisième!! soit plus audible et mieux comprise. Il faut y passer beaucoup de temps parce que la démocratie le vaut bien et que le Centre, ça ne se comprend pas en trois mots... Cette pédagogie, c'est notre chance, les amis, ne l'oubliez pas! Celle de l'ancrage et de la profondeur. Si ce n'est pas pour demain, ce le sera pour après-demain...

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