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J + 3 Finalement les poissons...

poisson qui escalade.jpg...on n'aurait pas dû. Au vu du calendrier, c'etait sûr! Coïncidence fâcheuse que la concomitance de la date de l'élection et de celle de l'ouverture de la pêche... Les poissons sont capables des plus basses vengeances... Un pêcheur averti en vaut deux! Nous changerons d'hameçons, on ne nous y prendra plus!

Maintenant que je n'ai plus l'excuse du temps qui presse, l'écriture va me paraître plus difficile. Mais j'ai quand même quelques petites choses à dire qui le seront vite et toujours sans prétention pour ne pas oublier trop rapidement les soirées de la campagne quand, explosée de fatigue, il fallait encore raconter...

La soirée électorale de dimanche soir n'a pas été un mauvais moment: je ne veux pas dire qu'il a été simple à vivre, mais j'ai eu l'impression d'observer tout cela de l'extérieur comme pour un reportage. Le dépouillement à Mairy sur Marne et mes 32 voix qui m'ont juste procuré la fierté de faire mieux que le FN dans ma commune au moins: ouf! L'ambiance étrange à la mairie de Châlons, avec l'annonce dès mon arrivée des 3,85% de notre liste aux cent premières voix... Les résultats des bureaux de vote égrenés par la voix du maire, la chute progressive du pourcentage total, et surtout l'énormité du taux d'abstention: 25% de votants sur certains bureaux. L'arrivée de Nicolas en écharpe bleu océan, de ses 8% à Epernay. La préfecture et l'agitation fébrile qui y régnait, les écrans que j'avais du mal à lire (décidément je ne suis pas une femme de chiffres) la télé, Frédéric Lefevre en plein délire formaté: "voter socialiste, c'est voter FN"; Rachida Dati qui m'a fait rire en demandant à Manuel Valls de "parler du fond"... Et puis Chantal Jouano que le président a raison de trouver belle, c'est vrai, pour parler du fond ;-)

Bon, c'était fini pour nous et ce soir-là, je ne me souviens pas d'avoir été déçue de ça. J'avais tout dit l'avant-veille dans mon message aux amis que j'aurais pu réécrire le soir des résultats en le transposant au présent et en modifiant le chiffre du sondage comme me l'a gentiment suggéré Olivier dans un commentaire cordial...

Je continue à être révoltée du jeu de dupes dans lequel nous sommes aujourd'hui engagés. JP Bachy a bien raison de ne pas pavoiser. Quant à Benoist Apparu qui se satisfait de la large avance de la droite, il devrait faire preuve d'une grande humilité au regard de la sanction de son action municipale à Châlons. Comment peut-on, en tant que politique installé, tenter d'analyser un score établi sur une base si fragile et gangréné par la force du pourcentage du FN? Comment peut-on parler d'avance ou de recul quand plus d'un français sur deux ne va pas voter?

L'urgence civique est toujours la même, et je ne pourrai pas aujourd'hui, me trouver déçue de n'avoir pas été entendue, puisque je porte en héritage la tare de la fracture que ces générations de politiques ont laissé s'installer entre eux et les citoyens; ce que je n'ai de cesse de déplorer et d'essayer de réparer. Comment pourrais-je être déçue de n'avoir pas construit en deux mois, ce qu'il faudra des années pour rendre aux électeurs: la confiance dans le politique? Comment pourrais- je regretter l'excellente campagne que nous venons de mener, étant si peu responsable au fond du score qui la conclut?

Vous allez me dire: "C'est mieux comme ça, elle n'était pas prête à y aller." Et vous n'aurez pas totalement tort... J'aurais aimé être élue parce que notre projet est bon et que je me serai battue pour le défendre, pour proposer, pour être inventive, constructive dans l'assemblée. Mais cela m'aurait bien ennuyée de faire 6% et de devoir négocier des compromis foireux entre les deux tours pour avoir deux postes sur une liste, peu importe laquelle. Cela m'aurait bien ennuyée de me voir accusée par les citoyens dont la confiance m'importe, de manger au râtelier du plus puissant par opportunisme.

Il nous reste "la liberté des mots", dit Philippe Le Claire de l'Union. Et j'aime bien qu'il dise ça et qu'il ajoute que ça n'est déjà pas si mal. Parce qu'on va s'en servir : des mots pour recréer du lien social, des mots pour faire de la pédagogie, des mots pour donner du sens, pour donner envie... Des mots qui circulent entre les citoyens et d'autres qui fixent des idées sur nos blogs... Des mots de résistance!

Il reste donc maintenant à poursuivre le travail qui n'a été qu'amorcé, à se garder mobilisés en équipe soudée pour travailler au local à convaincre, à associer, à susciter. Pour ne plus nous entendre reprocher de ne sortir qu'en période d'élection, pour nous faire connaître, pour expliquer ce que nous sommes et ce que nous voulons faire sans donner l'impression de draguer sévère, pour soutenir et accompagner ceux qui n'y croient plus, ceux qui n'en peuvent plus... Et il va y en  avoir dans les prochains mois. Ca aussi, ça me fait relativiser pas mal le poids de notre échec...

Il reste aussi à nous assurer sur le fond, à prendre des positions fortes selon nos valeurs, à laisser émerger les deux, trois idées qui nous rendront plus lisibles et à construire un vrai projet de militantisme local. Au terme de cette campagne, nous avons des tas d'idées qui seront faciles à exploiter sur notre lancée.

Le score est bas mais il est sans doute plus facile de reconstruire sur une table rase que sur un score artificiel acquis par l'extinction temporaire des feux qui détruisent la maison de l'intérieur. A ce propos, nous remercions particulièrement Corinne Lepage de n'avoir pas appelé trop tôt les pompiers... :-( Nous n'avons plus de façade, nous, qu'à cela ne tienne!  Sans attendre que l'impulsion vienne d'en haut... Reprendre la construction, retrouver ses fondations et poser une pierre après l'autre... Faire la preuve... que le MoDem ça peut marcher!

Allez, à vite! C'est urgent!

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