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Sénatoriales et Démocratie

106484004.jpgJ'ai participé au scrutin des Sénatoriales comme grande électrice, très flattée d'ailleurs que l'assesseure du bureau n°1 m'accueille en me demandant si j'étais suppléante... Décidément, le féminin de candidat vaut même parfois pour celui d'électeur...

La première réaction qui m'est venue dimanche soir en entendant les commentaires de presse qualifier d'"historique" le grand basculement, c'est : et ben voilà, on est reparti pour un tour d'inertie... Parce que le retour du balancier n'est pas synonyme de mouvement, ni de changement, et que je ne peux tirer aucun plaisir de la claque administrée à Sarko ou à la droite par une opposition en panne presque totale de projet alternatif de société...

Depuis, j'ai lu des choses intéressantes sur les causes réelles de la perte du Sénat : les explications mathématiques classiques de la droite qui ne perd pas la face, les explications ridicules d'Estrosi qui  met dans la balance le triple A et la victoire au Sénat, comme s'ils étaient exclusifs l'un de l'autre... Mais c'est surtout la thèse de l'anti-jacobinisme des grands élus, la force du lobby des départements, la réaction à la réforme des collectivités territoriales désormais probablement enterrée qui me retiennent.

Hervé Torchet (L'échec éthique du sarkozysme) attribue la défaite en dernière analyse à une sanction des grands élus, terreau de la Nation, à l'encontre des fondements de "l'idéologie" sarkozyste.

Jérôme Leroy (Le retour du refoulé jacobin) décale des perspectives en analysant la défaite de la droite au Sénat, chambre girondine par excellence, comme une revanche inconsciente des élus du peuple contre un Etat qui ne garantit plus l'égalité des citoyens.

Alain Lambert (Sénat : La santé de notre démocratie) regrette également la "dégradation des moeurs politiques" et que le Sénat ait été gagné par les luttes de clans, ces trahisons qui autrefois l'épargnaient.

 

Tous les candidats ont fait leur campagne, en effet, au cours des réunions auxquelles j'ai participé sur l'idée première que le Sénat est une chambre préservée des querelles politiciennes et éloignée des ors et des tensions de la médiatisation. Dont acte. Nos deux sénateurs centristes qui ont retrouvé leur fauteuil par la confiance qu'inspire aux électeurs la solidité de leur travail, seront en première ligne pour défendre cette conviction et maintenir le Sénat comme ilot démocratique au sein de notre République, notamment en résistant aux sirènes de la bipolarisation.

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