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  • « La morale est à la politique ce que la philosophie est à la naïveté. »

    GE blog.jpgJ’aime beaucoup cette phrase de Totalité et Infini de Lévinas.


    Il me semble, en effet que les choses les plus difficiles à acquérir en politique ne sont ni la technique, ni la connaissance des dossiers. Et le citoyen, découragé par la complexité apparente des sujets…, rebuté par la difficulté de la maîtrise d’œuvre, par les dédales des structures territoriales… ou carrément noyé dans les rouages techniques du décompte des cotisations liées au montant des retraites…, voire définitivement égaré dans le labyrinthe du calcul du budget de la France et du montant de la dette… Le citoyen, donc, doit bien savoir que ces compétences techniques, à force de travail et d’endurance, s’acquièrent ou se suscitent chez des collaborateurs fidèles et dignes de confiance.

    Par contre, s’il est bien une chose qui ne s’invente ni ne s‘improvise pas en politique, c’est l’ancrage de la formation humaine, philosophique et spirituelle, qui seul permet la fidélité à des valeurs non négociables. Se déterminer en fonction de fondements clairs et cohérents, d’une autre nature que la versatilité des alliances et des arrangements pour le pouvoir, est impossible sans une recherche constante de la Vérité, sans la fréquentation des écrits fondamentaux des penseurs humanistes, sans une solide formation en philosophie morale et politique.

     

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  • Réorganisation intercommunale et principe de subsidiarité

    image_302.jpgJ'ai participé hier soir à la réunion publique animée par Daniel Collard, conseiller général sortant de mon canton (Ecury). Il y a été longuement question de la réforme territoriale, bien évidemment. Et comme nous avions pris la veille en conseil municipal la délibération autorisant notre communauté de communes à déposer la sienne à la préfecture, la question était vive dans tous les esprits...

    De quoi s'agit-il? La réorganisation intercommunale impose que les communautés de communes atteignent prochainement la taille de 5000 habitants et regroupent au minimum  10 communes. Le schéma départemental de coopération intercommunale devait normalement aboutir en décembre 2011, ce qui nous aurait laissé l'année pour nous organiser. Or, l'administration a décrété que le délai de 8 mois d'enregistrement de la nouvelle donne imposait que la carte soit en fait annoncée fin mars 2011. Le renouvellement du conseil général modelant la composition de la CDCI, finalement, ce sera fin avril que la carte sera présentée par le préfet. Nous savons cela depuis le 15 janvier !

    Comment dans ce cadre et en fonction de ces délais s'organiser selon des cohérences de territoires, remettre à plat la fiscalité, mutualiser les compétences? Car les agglo frappent à nos portes, chacune reluque les atoûts économiques des communes proches et bien loties en infrastructures. Ainsi le président de la communauté d'agglomération de Châlons souhaiterait voir tomber dans son escarcelle l'Europort (Vatry) et Matougues (Usine MacCain)...

    Il faut ici saluer la détermination de nos élus ruraux qui ont pris rapidement la mesure du problème et ont réagi dans l'urgence, alors qu'ils pensaient au départ pouvoir négocier les rapprochements sur la durée et construire une coopération en profondeur. Les questions demeurent et nous ne savons pas comment tranchera le préfet au final, mais la coordination qui s'amorce des communautés de communes de l'Europort, de la Vallée de la Coole, de la Guenelle, de la Vallée de la Craie et du Mont de Noix, laisse espérer que nous puissions demain fédérer nos 36-37 communes en fonction d'un vrai et nécessaire projet de territoire. Ce qui ne s'est pas fait avant, peut toujours se construire après!

    La question de la subsidiarité est au coeur de cette réforme. Respecté, le principe de subsidiarité implique qu'on prenne les décisions de gestion au plus près des populations concernées, au meilleur échelon d'action publique. Le redécoupage au pro rata du nombre d'habitants de la carte des circonscriptions, la décision ultime du préfet en matière de constitution des intercommunalités va contre ce principe et ne permet pas l'émergence d'une conscience des territoires. Prétexter une harmonisation européenne pour justifier cette découpe arbitraire, et prendre l'exemple des Länder allemands, c'est occulter l'ancrage historique dans la durée, nécessaire à toute construction territoriale cohérente.

    La Marne dont une ressource fondamentale est l'agriculture, ne doit pas être coupée en 4 en fonction des agglo et de considérations politiciennes, pour faire le jeu de l'assise des notables de province! A l'heure où les débats sur l'identité invitent chacun à revenir à ses racines, comment envisager de noyer dans le grand tout de l'urbanisation aspirante, des territoires qui pourraient se fédérer autour d'une identité rurale, et conférer ainsi à l'agriculture, aux paysans, à l'environnement, leur place nécessaire au coeur d'une société post-moderne ? Refuser que les territoires ruraux ne soient considérés qu'en fonction des apports financiers qu'ils peuvent représenter pour les agglo, maintenir des solidarités de territoires et reconstruire des projets dynamisant les communes rurales dans un monde qui doit inventer contre vents et marées de nouvelles formes de vivre-ensemble et de produire local... Rudes combats, mais si les élus ruraux s'attachent à les engager aujourd'hui et à en relever les défis dans les prochains mois, ils seront capables de faire entendre une autre voix et de promouvoir une autre logique que celle de la Grande Fusion !

    http://www.lagazettedescommunes.com/46965/la-reforme-territoriale-laisse-les-elus-intercommunaux-sur-leur-faim/

    Au passage, je suis bien contente de ne pas être l'adversaire de Daniel Collard sur le canton. J'ai particulièrement apprécié sa clairvoyance et sa parfaite connaissance des dossiers, sa rigueur et sa sobriété. J'espère bien que la suppléance apolitique de Catherine Pujol, le maire de ma commune, me permettra de me former et de m'enrichir de la réflexion de cet élu local enraciné, qui redoute que la réforme territoriale ne professionnalise irréversiblement les élus, faisant le jeu de la politique politicienne...

    En guise de prolongement : Réforme territoriale, une occasion manquée (note du MoDem). A noter que l'analyse se réjouit de la réforme de l'intercommunalité comme une avancée, ce qui n'est pas contradictoire avec mon propos, je tiens à le préciser... C'est la méthode que je conteste, pas la nécessité du regroupement.

  • « Espérance de vie, retraites, dépendance, quelles perspectives ? » Compte-rendu de la conférence de Robert Rochefort

    193611_10150107319932420_697797419_6287848_5601885_o.jpgLe 2 mars dernier, Robert Rochefort, vice-président du MoDem et ancien directeur du CREDOC est venu Salle Armonville à Reims donner une conférence dont le sujet central était « Espérance de vie, retraites, dépendance, quelles perspectives ? » Sujet particulièrement d’actualité, préoccupant à plus d’un titre pour les pouvoirs publics dans leur mission d’anticipation, et lié aux élections cantonales, puisque le conseil général possède la compétence sociale et notamment celle de la prise en charge des personnes âgées.

    Robert Rochefort a voulu d’emblée placer son propos sous le signe à la fois de la continuité et du renouvellement. Continuité entre la politique locale et la politique nationale : elles ont toutes deux besoin d’une autre parole sur ces sujets de démographie et de dépendance que celle, classique et caricaturale, des partis traditionnels. Renouvellement car l’angle sous lequel il souhaite aborder ces questions, il le dit d’emblée, n’est pas courant. Au cours du temps d’échange qu’il a eu en préalable avec les militants, il avait marqué la spécificité de son positionnement : arrivé tard en politique, il conserve une autonomie de pensée qui le garantit des dérives idéologiques.

    I Prendre acte de la révolution devant laquelle est placée notre société


    Faire de la politique autrement, c’est d’abord s’appuyer sur un diagnostic fiable, savoir et bien dire de quoi on parle, pour éviter une parole intempestive, collée abruptement aux accidents de l’actualité. Faut-il, par exemple, attendre le décès d’une actrice touchante et célèbre pour lancer un plan Alzheimer ?

    Le basculement date de 2005, c’est le début du papy-boom, cumul de deux évolutions : les bébés du baby-boom ont 60 ans et l’espérance de vie progresse de façon continue. Le constat à poser est d’abord optimiste, c’est une bonne nouvelle : il faut se réjouir que, dans nos sociétés, les hommes et les femmes vivent plus longtemps et en meilleure santé. L’âge de la vieillesse est de 78,5 ans aujourd’hui. Il y a 30 ou 40 ans, on était vieux dès 60 ans. Une fille sur deux qui naît en 2011 sera centenaire, elle connaîtra six générations de son vivant, de son arrière-grand-mère à son arrière-petite-fille. Parallèlement, la durée de la vieillesse ne change pas : elle est de dix ans environ. L’âge d’entrée en maison de retraite recule : de 75 ans, on est passé progressivement à 82,5 ans.

    Cette bonne nouvelle n’en génère pas forcément une mauvaise : celle d’une société de vieux. Le vieillissement est en effet une donnée relative, on commence à vieillir dès la naissance ! Qu’est-ce qu’être vieux ? On s’appuie sur une série de facteurs pour définir cet état : des facteurs médicaux, ceux liés à la sociabililité (insertion effective dans un réseau de relations, de connaissances), enfin ceux qui concernent la capacité de projet. On peut être en mauvaise santé, mais continuer à faire des projets…

    Il ne faut donc pas parler d’une société de vieux, ce qui est pessimiste et péjoratif, mais d’une société différente, car les gens de 60 et 70 ans ne sont plus des vieux ! Les générations vont devoir de plus en plus vivre ensemble. Cela suscite des angoisses et des peurs, mais pas forcément là où on les attend.

    II S’appuyer sur la solidarité générationnelle comme valeur qui fonde l’action


    193760_10150107326877420_697797419_6287908_3931467_o.jpgUne fois qu’on a posé le diagnostic, la deuxième opération consiste à établir clairement les principes sur lesquels on devra s’appuyer pour trouver des solutions. Ces principes sont de l’ordre des valeurs parmi lesquelles, au premier plan pour ce qui nous concerne, la solidarité intergénérationnelle. Elle cimente le modèle européen, même si les déclinaisons en sont différentes (modèles bismarckien, beveridgien, mutualiste). Elle est à l’origine de la création du système des retraites. A ce propos, R. Rochefort regrette que sur ce sujet, on n’ait pas pris le temps d’instaurer un vrai débat réinterrogeant cette valeur, au-delà de la seule question financière, pour aboutir à une autre réforme, née du consensus. Car la question aurait alors été de définir comment, dans le cadre du défi démographique, le système des retraites peut continuer à vivre parce qu’il est l’expression d’une de nos valeurs fondamentales.

    Le défi de la solidarité intergénérationnelle nous place aujourd’hui devant d’autres types de réformes : prise en charge de la dépendance, transmission du patrimoine, fiscalité… Mais il faut éclairer ce débat d’un jour neuf pour sortir des caricatures : on est en effet passé en quelques décennies de quelque chose de prégnant porté par des fondateurs à quelque chose qui est devenu une question de droits acquis, de presse-bouton, on a perdu le sens. Les militants fondateurs portaient un idéal qui a été à l’origine de la création de la Sécurité sociale par exemple. Dans les années 70 : les outils se sont technocratisés, les liquidateurs de dossiers qui se formaient sur le tas dans les centres de sécu sont sortis des écoles, on a perdu l’idéal humain. La vocation sociale n’a plus été envisagée que sous l’angle de l’emploi rémunéré.

    III Proposer un pacte intergénérationnel


    Il s’appuierait sur le recensement de tous les échanges intergénérationnels qui existent aujourd’hui et qui sont de plusieurs natures :


    1) d’argent :
    Les retraites sont le plus connu des échanges, mais il existe aussi les successions (héritages et donations). Les exonérations de charge sur les donations ne sont acceptables que si ce sont de vrais dons et non une transmission de la propriété sans l’usufruit. Cette question de la transmission ne concerne pas seulement les riches (83% des gens vivent en ville, 60% sont propriétaires).
    Les échanges d’aides courantes sont une autre part importante des échanges d’argent. Aujourd’hui, le niveau de vie moyen des retraités est le même que celui des actifs. On donne 4 à 5% de ses revenus à ses enfants quand on a 60 ans, on en donne 10% quand on a 80 ans. Les jeunes ont besoin de cet argent car ils sont souvent dans des situations plus difficiles par rapport à l’ensemble du niveau de vie général. Il est impossible aujourd’hui d’acheter sans aide une voiture à 20 ans, difficile de se loger également, dans la galère de la précarité des études, des petits boulots…


    2) de services :
    On peut échanger des services au sein de la famille : les gens de 40-50 ans aident leurs propres parents, les grands-parents et les petits-enfants ont parfois des liens beaucoup plus forts qu’autrefois. Certains enfants vivent comme un véritable drame la mort du grand-père. Les services rendus le sont aussi plus largement, au sein de la société, à travers les différentes formes de bénévolat.


    3) de savoirs :
    Sur ce sujet, il semble assez démagogique de dire qu’il peut y en avoir autant dans les deux sens. L’aide en informatique du petit-fils ne compense pas le véritable échange qui porte sur la façon de comprendre le monde, le rapport à la nature et au temps, né de l’expérience.

    Ce pacte intergénérationnel, une fois posé, devrait être synthétisé dans une charte pour encourager les pouvoirs publics locaux à tout mettre en œuvre pour favoriser ces échanges.


    IV Mettre en en œuvre une politique


    195058_10150107326027420_697797419_6287903_7873772_o.jpgAvant d’envisager la prise en charge de la dépendance qui n’est que le dernier étage du dispositif, on doit s’attacher à deux chantiers fondamentaux : prévention et adaptation.


    1) La prévention pour reculer le seuil de vieillissement

    La première des politiques est celle qui favorise le vivant. Il s’agit d’abord de mettre en place un programme de recul du vieillissement pour favoriser qu’on devienne vieux plus tard, ce qui décale d’autant le problème de la prise en charge collective. Prévenir le vieillissement, c’est jouer sur les trois facteurs définis précédemment : médecine, sociabilisation, capacité de projets. Seuls 25 à 30% des jeunes retraités ont actuellement une vie associative effective.


    2) L’économie par rapport aux dépenses collectives

    Au sein d’une conception plus globale, toute transformation de la société peut être facteur de croissance, de développement économique. Les métiers à créer, la politique de l’urbanisme, les logements, les transports sont des secteurs qui vont devoir s’adapter à la révolution sociale : ils sont dans la dynamique économique. Il faudra que s’inventent de nouvelles formules de vie collective (collocations pour retraités par exemple) mais il faut laisser les gens qui en ont envie inventer et les aider par le biais de la juridiction ou de la fiscalité ou par le biais des collectivités locales. Ce n’est pas aux pouvoirs publics à prendre en charge l’intégralité des démarches.


    3) La prise en charge familiale de la dépendance

    On doit bien évidemment tenir compte de la progression inéluctable de personnes dépassant le seuil de vieillissement sans enjoliver le passé d’une prise en charge par le voisinage ou par la famille qui n’était pas toujours très glorieuse. La première solution serait de s’appuyer sur le maintien à domicile et l’aide aux solidarités familiales : cela implique de trouver au local comme au national des réponses satisfaisantes pour soutenir ceux qui aident des personnes dépendantes à rester chez elles. Mais attention aux formules intergénérationnelles plaquées qui ne fonctionnent pas très bien. Par exemple, placer une crèche à côté d’une maison de retraite ou l’exemple à Mulhouse d’habitats intergénérationnels conçus pour accueillir à la fois une famille et un aïeul. Quand l’aïeul décède, difficile pour la famille de louer l’appartement à un étranger…


    4) L’adaptation du temps de travail et le bénévolat

    L’allongement de la durée du temps de travail est nécessaire. On devrait néanmoins favoriser une certaine souplesse dans la fin de carrière. Certains seraient prêts à perdre 40% de leur salaire pour pratiquer parallèlement à un emploi devenu trop fatiguant, du bénévolat dans une association. Il faudrait pouvoir proposer un contrat de bénévolat dans un dispositif qui permette la validation normale des droits à la retraite. Cela coûtera et rapportera en même temps à la société car le travail bénévole n’aura pas besoin d’être financé collectivement.

    On pourrait reprendre une formule du temps du giscardisme et l’adapter : on n’a pas de pétrole, mais on a des séniors, qui représentent une ressource humaine très forte. Sans aller jusqu’au service civique obligatoire pour les retraités, il faut prendre conscience du potentiel énorme qu’ils représentent. Il faudra peut-être inventer d’autres formes de bénévolat, il y a beaucoup de choses à creuser, notamment pour dépoussiérer et démocratiser la pratique associative et donner envie de s’engager.
    Dans ce cadre, dépasser le vieux schéma selon lequel le bénévolat empêche le travail salarié semble nécessaire : on chasse les bénévoles pour créer de l’emploi formé. Nous ne pouvons plus raisonner besoin collectif égal emploi collectif. Comme on a inventé les partenariats public-privé, il faudrait envisager une complémentarité entre salariat et bénévolat. Réinventer ce rapport permettrait de retisser du lien social. La société existe par le lien informel, de voisinage. Le contrat de bénévolat entre dans cette logique intermédiaire.

    Si l’emploi des seniors ne fonctionne pas en France, c’est parce qu’on ne le favorise pas de la bonne manière. C’est lorsqu’il a 40 ans qu’il faut mettre en place le plan de carrière d’un senior. En Finlande, le gouvernement a refusé les seuls allègements de charges fiscales à l’embauche d’un senior, il a impulsé une vaste campagne d’information nationale sur le sujet, en montrant l’utilité des seniors et a aussi formé les patrons sur le sujet.


    5) Le financement public de la dépendance

    La dépendance réelle concerne une minorité de gens mais il faudra quand même trouver des milliards pour l’assurance sociale de la dépendance. Aujourd’hui, l’APA représente 22 milliards, dans les 10 ou 15 ans, il faudra trouver 8 à 10 milliards, 20 sur 20 ans. L’effort de solidarité est nécessaire.
    On pourrait imaginer une CSG moindre pour les retraités que pour les actifs. Il faut promouvoir l’invention d’une sécurité sociale moderne en maintenant tout du long les solidarités. Les actifs cotisent pour les retraités, les anciens pourraient cotiser pour les plus anciens. De 60 à 80 ans, une cotisation supplémentaire pourrait être envisagée pour financer les besoins des plus de 80 ans. Cela aboutira à des décisions qui ne seront pas populaires mais il faut s’engager à ce que l’argent dégagé ne soit pas placé dans des caisses anonymes pour servir on ne sait qui ; l’allocation dépendance doit vraiment servir à de gens qui en ont besoin.

    Nous avons considéré que la caisse unique de solidarité était un grand principe républicain pour lutter contre les corporatismes. Cela a fonctionné pendant un certain temps mais mériterait d’évoluer. Si on crée un nouvel impôt, comme la vignette par exemple, il faut inventer parallèlement la traçabilité de l’argent dans nos finances publiques, ne pas le faire tomber dans le pot commun.

    La journée de solidarité n’est pas une mauvaise idée, elle renvoie à une analyse globale de la place du travail et du non-travail dans notre société. Un impôt de temps peut avoir un sens. La journée déjà mise en place n’a pas marché, l’argent récolté n’était pas fléché, elle a été mal expliquée et la solidarité ne se porte pas bien. Si on crée une deuxième journée, il faudra éviter ces différents écueils. En tout cas, elle fait partie des réformes qu’on a faite pour faire plaisir et que les administrations centrales ont bloquée…

    La reprise sur succession pour compenser le coût de la prise en charge a été évacuée par la mise en place de l’APA, mais la refuser de façon systématique dénote une conception fragile de la solidarité. Les familles refusaient de toucher l’APA pour ne pas être lésées sur l’héritage et la transmission du pavillon des parents…


    Conclusion


    La soirée s’est achevée à près de 23h, après quelques dédicaces de Vive le Papy-boom et La retraite à 70 ans, deux essais de R. Rochefort. Les questions ont fusé (NDLR : Les réponses ont été introduites dans le corps du développement qui précède). Précis et disponible, R. Rochefort n’a pas hésité parfois à indiquer de façon peut-être un peu abrupte l’impossibilité de revenir sur certaines décisions de réductions des dépenses publiques (notamment celle concernant la fermeture des centres de long séjour). Il n’a pas pu développer longuement l’impact de l’immigration sur la démographie globale ; son discours n’a pas non plus mis en valeur le volet environnemental lié à la thématique. Mais l’échange fut formateur et passionnant, et l’angle sous laquelle est envisagée la question ne manque pas de l’originalité nécessaire à recréer l’espoir. Dans le droit fil de la réflexion générale de R. Rochefort, Jean-Marie Beaupuy a conclu l’échange en délivrant ses propositions pour le département : guichet unique du bénévolat, maintien à domicile, évolution de l’habitat, conseils de sages… Reste à présent à être suffisamment entendus pour convaincre du bien-fondé de cette vision optimiste et participative de la société que nous voulons construire.