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  • L'oeuf et la poule

    Le verdict est tombé, le MoDem n'a pas dépassé les 2% aux dernières législatives : chronique d'une défaite annoncée, disent les uns. De nombreux centristes expliquent en effet, que les alliances multiples et la stratégie à géométrie variable du Modem ont perdu les électeurs qui, manifestement, ont été totalement déstabilisés puisqu'ils ne retrouvaient pas sur l'échiquier la bonne case qui allait bien à cocher, juste à côté du parti traditionnel de droite, un peu plus à gauche, mais de l'autre côté du Rubicon. Ne parvenant pas à cocher comme à l'accoutumée, les électeurs se sont eux-mêmes peu à peu dissipés dans les affres de l'indécision. Conséquence : ils se sont abstenus ou se sont éloignés de leur vote traditionnel pour rejoindre le giron d'une droite à contours moins flous...

    Outre qu'il est compliqué pour celui qui veut explorer des voies nouvelles de mener à bien une entreprise qui n'entre pas dans les bonnes cases, il s'attire forcément les sourires des sceptiques qui lui savonnent la planche, ricanant a posteriori sur l'air du"On lui avait bien dit !"

    La vérité est sans doute aussi que les institutions de la 5ème accentuent grandement les réflexes d'appartenance (éloge et pratique du vote utile) mais également l'abstention générée par de multiples autres facteurs que cette sacro-sainte clarté qu'on a opposée à tous les positionnements qui ont été les nôtres depuis 2007.

    L'indépendance était un risque qui s'est heurté au paradoxe (ça fait beaucoup pour un seul parti !) né du postulat, nécessaire et courageux, que travailler avec tous les modérés non sectaires était possible : ce paradoxe nous a minés. 1) Comment en effet être indépendants dans l'état des institutions, à moins de le choisir radicalement, et de l'assumer jusqu'à l'échéance claire de la présidentielle qui, à condition de la gagner, permet seule de changer les règles du jeu ? Il aurait fallu assumer ce seul pari, mais, quand on est chef de parti, élus d'un parti, peut-on accepter sciemment de tout perdre, tout hormis la crédibilité ! 2) Comment de plus, être indépendants tout en faisant la preuve que le clan contre clan est une aberration et qu'on doit pouvoir travailler avec tout le monde ? Bref, l'indépendance était une plaie et l'alliance par-dessus, une plus grande encore...

    A quoi est liée l'abstention ? Il sera assez évident de poser un autre paradoxe à côté du précédent : ceux qui ne votent plus par leur non-vote protestataire ou résigné, sont les artisans de la pérénisation d'un système à l'agonie, qui n'en finit plus de mourir... En effet, râler contre les privilèges et la corruption irréductible sur lesquels reposent le système pourri de reproduction des élites et le fonctionnement en circuit fermé des gouvernances et des habitudes, devrait, plutôt qu'à s'abstenir, engager à voter pour une offre différente.

    Les partis politiques cherchant à rassurer, à donner des gages et des garanties à leur électorat traditionnel, (celui qui doit être conduit à cocher la bonne case), peinent à convaincre ceux qui, rêvant trop d'autre chose, ne se fatiguent même plus à cocher la moindre case, tant ils sont convaincus que toutes les cases se valent...

    C'est donc la deuxième quadrature du cercle à laquelle s'expose notre mouvement. En faisant bouger les lignes, nous avons perdu l'électorat centriste malheureusement attaché à sa case, mais nous n'avons pas pour autant réussi à convaincre ceux qui rêvaient d'autre chose que de la politique des cases, des castes et des clans. Car dire ne suffit pas en la matière...

    Le prochain chef aura donc la difficile mission de reconquérir les uns et de convaincre les autres. Pour cela, définir un positionnement sur l'échiquier est sans doute important. Mais si nous voulons éviter de passer pour l'idiot qui regarde le doigt au lieu du ciel, nous devons reconnaître qu'aujourd'hui, le sujet essentiel n'est pas celui de la case à cocher !

    Face aux défis qui sont les nôtres, nous avons le devoir de susciter un vote d'adhésion qui correspondra sincèrement à une volonté de changement. Pas "le changement c'est maintenant" à la Hollande qui peut se traduire par : "le changement c'est battre Sarkozy et la droite", mais un changement de fond de nos réflexes et de nos mentalités : sortir de la torpeur, libérer l'initiative, susciter la responsabilité.

    Et si nous-mêmes, comme centristes, nous nous l'appliquions d'abord, peut-être deviendrions-nous enfin crédibles, pas seulement pour ceux qui cochent la case habituelle, s'entend ! A quoi bon s'engager en effet, si c'est pour reproduire ce qui a toujours été (même si la famille existe, loin de moi l'idée de remettre en cause cette idée. Je tiens d'ailleurs pour un fait certain que c'est par méconnaissance de notre histoire familiale que d'aucuns se sont si vite découragés après la fondation du Modem de 2007 à 2010) ? Mais si pour être élu, il n'est qu'à se mettre sur la bonne feuille (ou derrière le bon cheval) et attendre l'automne, alors que fait-on de la mission première du politique, qui est d'entrer dans l'arène pour convaincre les électeurs du bien-fondé de son programme, du caractère judicieux de ses propositions qui ne consistent théoriquement pas seulement à battre la droite ou à empêcher la gauche de gagner complètement... Nous sommes responsables de la constitution d'une offre politique nouvelle et encore inédite, nous sommes responsables de sa diffusion, nous sommes responsables de sa victoire qui ne pourra être obtenue qu'en allant chercher les voix où elles se trouvent : chez les nôtres d'accord, mais surtout, chez les abstentionnistes.

    Deleuze n'était pas centriste mais il écrit là (je cherche toujours la référence exacte de la citation au passsage) quelquechose qui me semble tenir d'un programme politique nécessaire aux temps que nous traversons : " En tout agencement créateur individuel ou collectif, les sourciers sont ceux qui font danser leur baguette sur une ligne qu'ouvre l'époque et non ceux qui se glissent dans les étoffes des prédécesseurs dont ils décalquent le mouvement. La scène du présent, ne se livre pas, ne se dynamise pas, sans que l'on en passe par l'exposition risquée à ces forces, à ces brèches et lignes de fracture. Faire un pas dans l'incorporation tout terrain de concepts et se soumettre à nouveau à l'aventure d'une recréation, c'est ne pas donner prise à la mort, à sa victoire sur l'accueil de l'événement, c'est, opérant une mise à mort de la mort, se reconnaître héritier, mais au sens où René Char disait : "Notre héritage n'est précédé d'aucun testament.""

    Les temps exigent que nous soyons inventifs, à 1000 lieues donc d'un retour au même. Or, la politique telle que nous la vivons est encore bien vieille, il n'est qu'à observer les méthodes de gouvernance auxquelles le dernier quinquennat a recouru, faisant du clivage (diviser pour régner) un sport national ; et que dire de celles qui ont cours dans les collectivités locales où la démocratie collaborative, même en matière d'environnement, reste un vain mot... Dernièrement l'affaire Bricq, catastrophique ! Si les dirigeants se résignent... comment peuvent-ils semer les graines d'un électorat plus éclairé (qu'on ne s'y trompe pas, il l'est déjà parfois, et, paradoxe ultra, c'est pour cela qu'il ne vote pas), ou simplement plus confiant ? Qui est le premier... de l'oeuf ou de la poule ? "Tout le monde semblait croire, en effet, que tout coule du haut vers le bas, de la chaire vers les bancs, des élus vers les électeurs ; qu'en amont l'offre se présente et que la demande, en aval, avalera tout. Qu'il y a des grandes surfaces, des grandes bibiothèques, des grands patrons, ministres, hommes d'Etat... qui, présumant leur incompétence, répandent leur pluie bienfaisante sur les petites tailles. Peut-être cette ère a-t-elle eu lieu ; elle se termine sous nos yeux, au travail, à l'hôpital, en route, en groupe, sur la place publique, partout." (Michel Serres, Petite Poucette)

    Saurons-nous donc prendre de vitesse nos éléphants du Centre empêtrés dans leurs accointances et dans leur contradictions pour favoriser l'émergence de ce qui doit venir ? En d'autres termes, chercherons-nous exclusivement à nous "recaser" pour rendre la sécurité du vote à l'électeur qui était le nôtre et obtenir des postes éligibles, ou serons-nous également capables de tracer enfin la voie nouvelle qui dispensera les autres, les électeurs désespérés, de cocher la prochaine fois, la case extrême...

  • Rio plutôt que Borloo...

    Quelques liens, juste pour relativiser la portée du séïsme qui agite le Centre...

    - Sommet de la terre "Rio+20" : un échec quasi programmé

    - Sommet de Rio+20 : introuvable économie verte

    - «Le scénario de l’effondrement l’emporte»

     

  • Liens fondamentaux et petit point de vue

    Avant de pouvoir écrire moi-même et donner mon sentiment sur cette "page électorale" qui se tourne, je ne peux que conseiller la lecture de ces deux textes auxquels je n'ai, ni pour l'un, ni pour l'autre, rien à ajouter, ni à retrancher :

    Hervé Torchet sur les enjeux de ce qui semble se fermer et de ce qui s'ouvre (arrêtons de prendre Bayrou comme bouc émissaire, au passage, ça permettra un vrai aggiornamento ! Si on doit taper sur qqn, c'est plutôt sur Raffarin !)

     

    L'Hérétique, excellent sur la nécessité de reconstruire l'unité sur un projet et non sur de la stratégie politicarde.

     

    Comme je l'ai commenté hier sur la page Facebook d'Olivier Laurant, centriste ardennais, la reconstruction du Centre à laquelle je souhaite m'associer doit se faire :

    - sur une plate-forme thématique et des propositions claires. On a assez reproché à Bayrou d'avoir un programme flou et insuffisamment concret, pour se donner les moyens maintenant de programmer le "Fabriqué en France" avec toutes les implications qu'il suppose en terme de production, de modification des fonctionnement d'entreprise, de stratégies européennes, d'évolution des modes de consommation...

    De même, pour moi, comme je l'ai déjà écrit, le redressement des finances publiques est un moyen au service d'une fin qui concerne un modèle de société neuf à faire émerger. Notre vivre-ensemble est profondément abimé par les 5 ans de Sarkozysme que nous venons de vivre : la prise en compte des fragilités de notre société est mise à mal, la stigmatisation est dans toutes les bouches et la suspiscion dans de nombreux regards. Notre projet de solidarité ne peut faire l'impasse sur ces questions qui sont bien plus fondamentales que le maintien de la paix sociale : dépendent de cette réflexion nationale les relations et les partenariats que nous allons pouvoir nouer demain avec des régions du monde en voie de développement. Tout est question d'échelle et de changement de représentation. Le projet centriste doit nécessairement être alternatif (et pas seulement économique) !

    - sur la prise en compte qu'un retour au même est exclu, je veux dire, un retour au mode de fonctionnement de l'ancienne UDF. Ce n'est pas ici le positionnement centre-droit que je conteste, il ne me dérange pas, d'abord parce que centre-droit, pour le moment, on ne sait pas très bien ce que ça veut dire, vu les dérives de la droite et l'absence de projet du centre...

    Mais il faut prendre en compte de façon vraiment fine l'évolution du MoDem tel que la définit dans ses travaux de recherches Julien Fretel : nous ne sommes pas un parti de notables, nous étions constitués de la richesse et du foisonnement de la société civile, de militants associatifs compétents dans des domaines divers mais surtout capables de mobiliser et de créer du neuf dans nos modes d'action et d'organisation. Il ne faut pas que le Centre en construction évacue cette dimension essentielle de ce qui a constitué le MoDem à sa fondation et qu'il a progressivement perdu par défaut de structuration interne et défaut de culture politique de ses nouveaux adhérents. Le Centre doit être un parti politique, il doit développer des stratégies politiques d'alliance (et je ne suis pas sure que l'alliance à droite vaille pour toutes les réalités locales, mais je serai collective parce qu'un parti, c'est de la discipline aussi...) et de gouvernance. Mais le Centre doit avant tout être une réponse (et il ne doit pas renoncer à l'être!) à la désespérance de nos contemporains qui ne votent plus, qui ne s'engagent plus, qui ne voient plus le sens du service politique, parce que les politiques se sont laissés déconnecter des citoyens. En effet, comme le dit JFK, en fin d'entretien dans un article publié ce jour, si ce n'est pas le Centre qui crée le dépassement des apories auxquelles se heurtent déjà ou vont se heurter la droite et la gauche, le risque est grand que ce soit le Front National qui s'en charge...

    Je participerai dans ces deux directions conjointes à la reconstruction du Centre.

  • Entre-deux tours

    Quelques points d'analyse à l'issue de ce premier tour :

     1) Pas de triangulaires avec le FN. L'affaire du tatouage nazi largement relayée par la presse locale, la droitisation de l'UMP ont délesté sans doute le vote FN des voix suffisantes pour passer le cap du second tour. Mais le vote FN progresse considérablement en Argonne (+10 points par rapport à 2007) ce qui révèle une profonde désespérance de ces populations, et la responsabilité morale des élus qui laissent s'installer cette désespérance...

    2) L'abstention terrifiante encouragée par l'absurdité du système institutionnel : 40% des électeurs (Bayrou/Mélenchon/Le Pen) à peine représentés à l'Asemblée : à quoi cela sert-il d'aller voter ? La réforme devra voir le jour et inclure une dose de proportionnelle dans cette élection : cela permettra aux différents courants de pensée d'être représentés sans que les débats fratricides auxquels nous assistons cette semaine à droite, savamment récupérés par la gauche pour secouer des chiffons bruns, ne soient plus nécessaires... Cela permettra surtout qu'on fédère les candidatures au lieu de les disperser, que des pôles de courants de pensée voient le jour et rendent plus lisible la politique tout en lui restituant une certaine forme de complexité : fin du bipolaire, d'autres familles existent que la droite et la gauche...

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    3) On n'a pas passé les 5% : 4,40 (pas banal pour le patron d'un syndicat de PME, ça nous a fait rigoler dimanche soir!) On a été victimes de plusieurs facteurs agravants : partis tard, mal connus, lestés d'une étiquette encombrante ou délestés de toute étiquette favorisante (c'est selon) Apparemment l'électorat MoDem s'est abstenu sur la circonscrjption : incompréhension du choix de Bayrou entre les deux tours de la présidentielle, perplexité devant la disparition du label et de la couleur orange sur nos affiches...

    Mais comme dit Bertrand, on ne perd jamais quand on se bat pour ses idées. On n'était même pas tristes dimanche soir, sauf du fait que ça se termine ("Le Bonheur en campagne"). Et puis, quand on voit les scores des copains ailleurs en France, plus proches de 0 que de 5, on s'estime pas trop mal lôtis ici...

    Une seule envie : poursuivre, confirmer l'essai : pour lui, faire tomber le FN en Argonne : mission de salut public (entre nous pour ça, je pense que la méthode Courot est meilleure que d'autres : cf les disparités entre cantons du point de vue du vote FN!) Pour moi : 3,22% à Châlons... M'engager plus encore (j'ai en tête la réflexion d'un électeur lundi soir : "Je ne comprends pas, on vote MoDem, on est plusieurs à le faire, on s'en parle, et on a l'impression que ça ne sert à rien...") ! et refaire ce p... de Centre qui nous manque ! Pas l'UDF, non, un Centre agrégé de ce que le MoDem a permis de faire avancer. Sinon, je n'en serai pas.

    4) La pauvre représentation du Centre qui s'annonce est un handicap majeur pour Hollande qui ne pourra pas compter sur une majorité centrale lorsqu'il faudra voter des réformes que les gauchistes ni les droitiers ne voudront assumer. Il a choisi, il a laissé choisir de plomber Bayrou sur Pau, il en assumera donc les conséquences (et la France aussi) : merci Martine !

    5) On a dit et écrit qu'on ne donnait pas de consigne de vote parce que notre électorat est assez grand pour choisir. Mais parce qu'on est ouverts et non sectaires, on accepte de rencontrer ceux qui veulent nous voir. Je ne sais pas si Bertrand a vu quelqu'un, on avait besoin d'un break, on ne s'appelle plus ;-) mais pour ce qui me concerne j'ai accepté de déjeuner avec Rudy Namur, le candidat du PS, mardi midi, pour lui redire que nous ne choisirions pas. Néanmoins cette marque de considération pour mon 3,22 m'a beaucoup touchée ! Trêve de plaisanterie, même si la rencontre qu'il a sollicitée était intéressée (pas de bisounourserie), il est indéniable que Rudy Namur est quelqu'un d'ouvert, qui écoute et avec qui les élus de son canton nous ont confirmé qu'on pouvait travailler. Ne tirer aucune conclusion de ce qui précède au sujet de mon vote personnel. Je fais mon coming out : par le plus grand des hasard du découpage territorial et administratif de ces circonscriptions qui n'ont aucun sens, je vote sur la 5ème ! :-D

     

  • Communiqué de presse à l'issue du premier tour

    Tout d’abord nous souhaitons remercier les 1 956 électeurs qui nous ont accordé leur confiance et qui rendent possible notre score de 4,40% pour le scrutin de ces élections législatives pour la 4ème circonscription de la Marne. Nous sommes heureux qu’ils aient reconnu les valeurs qui sont les nôtres et qu’ils aient soutenu le programme que nous défendons, à la fois volontariste et apaisé, éloigné des clivages artificiels et de l’agitation médiatique.
     
    Notre score exclut que nous puissions nous maintenir au second tour, nous nous retirons avec la conviction d’avoir mené une campagne honnête et sérieuse, sur des thématiques liées au développement du territoire de notre circonscription ; territoire qui a besoin d’un nouvel élan par la création de richesses et d’emplois qui sont les seuls facteurs capables de déterminer un partage plus juste.
     
    Nous avons conscience que le vote d’adhésion du premier tour ne nous permet pas de nous sentir propriétaires des voix qui se sont portées sur notre candidature. De plus, nous estimons que nos idées ne sont que partiellement représentées par les programmes des autres candidats. Nous laissons donc nos électeurs librement se déterminer en fonction de leur conscience et des projets des candidats finalistes, à qui nous adressons nos félicitations.
     
    Nous terminerons en formulant un vœu pour cette circonscription et ses habitants : qu’ils soient accompagnés dans leurs projets par un député responsable et à l’écoute, qui saura donner des impulsions aux dynamiques territoriales tout en votant des lois propices à tirer notre pays de la crise dans laquelle il est durablement plongé.
     
    Bertrand COUROT, Marie-Pierre BARRIERE LALLEMENT

  • Off

    C'est fini ! Trois semaines de travail intense, un tremplin... des rencontres, des mots échangés, des thèmes, des luttes, des défis à retenir, l'euphorie de la campagne.

    Une pensée spéciale ce soir pour tous ceux qu'on a rencontrés et qu'on n'a pas réussi à convaincre d'aller voter, parce qu'ils ne voient pas l'intérêt , qu'ils ont autre chose à faire ou parce qu'ils sont écoeurés... On n'a pas réussi encore cette fois-là, il faudra donc persévérer et remettre ça, et travailler plus en profondeur et sur la durée.

    Pour l'heure, je pense aussi à tous ceux qui n'ont pas encore fait leur choix : votez ce que vous jugez le meilleur, mais surtout votez et faites voter autour de vous. La démocratie ne s'use que si on s'en sert pas ! Et elle est précieuse, ne l'oublions pas !

     

    http://bertrandcourot2012.blogspot.fr/

  • A mes plus fidèles (et bienveillants) lecteurs...

    On était bien ce soir à Châlons, la réunion publique était pleine d'amis et chaleureuse... On a beaucoup écouté et partagé, confronté parfois, et on n'est presque pas rentrés dans la politique... Enfin, j'ai temporisé ;-)

    C'était bien, presque à nous faire oublier les attaques de la journée, ce talentueux article de presse dans lequel mon blog est cité, citation évidemment partielle, partiale, qui déforme le propos, la vision, le contenu, la complexité de l'observation du voir, au juger, à l'agir...

    Pourtant, c'est étonnant : on accorderait d'emblée au journaliste de presse écrite le bénéfice de l'intelligence ; il peut lui, grâce aux mots, se garder des travers faciles du montage pratiqués par nombre de journaliste TV...

    Là, c'est raté ! faudra recommencer... Le parti pris de l'article est évident : mais la presse indépendante, ça se gagne avec le reste, c'est pour ça qu'on est dans la course d'ailleurs.

    J'écris, je publie. Je m'expose. Donc j'assume ! Et je remercie les journalistes politologues de traîner par ici parfois, cela m'honore...

    Et même de faire jusqu'ici des recherches hallucinantes sur ce que Courot aurait pu voter au second tour de la Présidentielles (c'est dingue ce qu'un blog peut enregistrer comme info : faudrait voir à faire bosser un peu la CNIL, hein ?) ;-)

    Je conclurai par ces simples mots pour rassurer ceux qui pourraient me prendre pour le boulet de la campagne Courot (personne ne dit cela, juste moi qui anticipe, comme souvent !) - (mieux vaut une suppléante qui ne fasse rien gagner qu'une suppléante qui fasse perdre des voix : j'ai déjà entendu ça quelquepart ;-)

    Voici ces mots : il n'y a pas une longueur, ni une largeur d'étiquette entre lui et moi ! Il voulait notre soutien, il l'a eu. Il ne le renie pas, c'est courageux (parce que je rappelle que le Modem est donné à 4 et pas à 7 pour cette élection). Mais très franchement, sur cette campagne, si on nous a parlé deux fois de Bayrou, c'est déjà beaucoup. Les gens s'en moquent, ce qu'ils veulent, c'est arrêter avec ces stupides guerres de clans et qu'on prenne au sérieux, enfin, le développement économique, social, touristique de notre territoire, qu'on le fasse compter et rayonner. Et pour ça, pas besoin de bla-bla, Courot, c'est le député qu'il nous faut !

  • Brèves de campagne

    1) J'ai demandé à des amis arméniens de boîter AVEC moi cet après-midi, on a constitué deux équipes. Ils se sont fait contrôler parce que quelqu'un, trouvant louche que ces deux types passent trop près des maisons dans un lotissement de campagne, a appelé les gendarmes. En voyant la voiture de gendarmerie descendre la rue principale, j'ai eu le pressentiment que c'était pour eux, je ne m'étais pas trompée. Ils ont dit qu'ils étaient les amis de la dame qui est sur le tract, les gendarmes ont relevé le numéro de leur titre de séjour pour vérifier : ce ne sont pas des sans-papiers et ce sont bien mes amis, et je ne leur donnerai pas un kopeck ni un rouble pour le service qu'ils m'ont rendu !... L'insécurité culturelle, ce n'est pas du pipeau par chez nous. Je ne veux pas juger, juste préciser qu'on est prêts à travailler là-dessus, sans en faire un argument de campagne comme certains, sans laisser penser que ça n'existe pas, comme d'autres. On en a parlé longuement hier à Givry en Argonne et on était d'accord pour dire qu'il n'y a pas grande loi à édicter pour le dépassement des préjugés, chacun doit s'engager personnellement, c'est tout ! Ensuite, il y a beaucoup de choses à faire pour que chacun trouve sa place et pour gérer les conflits : c'est affaire, d'éducation, d'association, de police, de justice, d'une certaine vision de la société d'inclusion, donc.

    2) Nous avons été vertement accueillis par un maire au demeurant très sympathique, et nous avons pris l'engueulade qui n'était due qu'à Bayrou seul, ce social traître, ce vendu à l'ennemi, ce fossoyeur de parti... qui a tapé sur Sarko pendant 5 ans et a voté contre lui pour de mauvaises raisons. Bon, ben, voilà, c'est fait ! C'était marrant que ce soit Bertrand qui soit la cible de cette critique comme "représentant de Bayrou dans la 4ème circonscription" puisqu'il est divers droite et pas centriste indépendant. Moi, j'ai bien essayé de dire que oui, j'étais au MoDem mais que je n'étais que la suppléante..., cependant il paraît que l'argument ne fait pas l'affaire, qu'il dédouanne d'assumer ce que Bayrou, ce nul, cet opportuniste, ce social-traître, ce vendu... etc. (pas faux sur le dédouanement) Cela dit, en filigrane, il y a l'idée que le centre ne devrait pas varier : les fondamentaux et le programme et c'est tout, et on les répète, et on ne s'en éloigne pas, et le reste n'est que littérature politicienne... (peut-être)

    3) La juxtaposition d'opinions sur l'agriculture (pour ne pas dire débat) organisée dans le cadre du premier tour par la FDSEA avait lieu ce soir à Suippes. J'y ai participé comme spectatrice. J'ai trouvé que c'était très intéressant d'entendre parler d'agriculture, mais, comme c'était conçu comme un truc très technique (plan phyto 2018, réforme de la PAC, régime spécial des agriculteurs, etc.) j'aurais préféré que ce soient des agriculteurs qui en parlent parce que les candidats sont sympa mais quand ils improvisent ou récitent leurs fiches, ça se voit (1). J'aurais préféré aussi que la soirée ne soit pas organisée sous la forme d'un examen de passage pour tester les candidats afin de déterminer voire vérifier, voire enfoncer le clou d'un vote uniquement corporatiste (2) et déjà plus ou moins déterminé à l'avance puisque l'inégalité d'expertise technique entre un ministre sortant et les autres était prévisible... (3)

    Je voudrais rendre hommage à Jean-Brice Demoulin de l'Alliance Ecologiste Indépendante qui est venu parler ce soir en écologiste devant un parterre d'agriculteurs raisonnés et attachés à la notion de productivité. C'était courageux de sa part, les autres représentants des mouvements écolo candidats sur le scrutin ne se sont pas déplacés. Eloignée de tout sectarisme, sa vision est intéressante, responsable, compatible avec celle qui vise à libérer l'initiative... Un peu rêveuse et pas très politique, mais c'est son job dans cette élection, si j'ai bien compris... ;-)

     

  • Les étiquettes ont la vie dure

    Quelqu'un dit à Bertrand Courot en parlant de moi : "Ah mais tu sais, elle est quand même de gauche..." Et lui: "Et alors ?"

    Et de nombreux parmi mes amis me disent en parlant de lui : " Mais quand même, tu sais, il est de droite..." Et moi : "Et alors ?

    Si la politique se définit par le traitement co-opératif des affaires de la Cité, dans cet "Et alors ?" se tient peut-être la clé d'une politique en capacité de réussir, non ?

    (Rq : ne pas confondre co-opération et constitution d'un espace politique à des fins personnelles. En la matière, seule l'expérimentation sur le moyen terme renseigne...)

    En tout cas, ça repose et ça relance de faire campagne sur le fond, sur une politique de projet et de développement territorial partagé, et pas sur de l'étiquette (même si fatalement de temps en temps, ça émerge, j'assume totalement mon statut de femme d'appareil du MoDem, le meilleur pour se hisser en haut de l'affiche :-D)

    Rapport avec le boulot d'un député ? Il fabrique et vote les lois. Et quand il le fait librement, sans discipline de vote ni de parti, s'entend... son intérêt personnel d'une part (qui vise la réelection par des manoeuvres d'apparatchik) et d'autre part l'intérêt de son parti (qui vise au passage systématique ou au blocage systématique) sont dans une plus grande probabilité d'être relégués au second et au troisième plan, en tout cas après celui des Français (et celui de ses électeurs notamment)... (illustration du fait stylistique : la construction de la phrase en accompagne le sens '-_- C'est tard...)

    Je précise qu'une des particularités des partis centristes (le pluriel s'impose dans l'espace comme dans le temps...), c'est la liberté de vote (sauf dans quelques cas extrêmement rares, néanmoins liés au retour au premier plan des deux intérêts secondaires refoulés sus nommés, dans certaines commissions parlementaires décisives ou dans le soutien négocié pour certaines élections ; retour brutal parfois et fâcheux toujours, qui prouve que l'éthique sied mal à l'étiquette, qu'elle la gêne aux entournures - ou aux soudures - pour retomber sur le titre...)

    Mais nous, on est des tout petits politiques, on est encore très très loin de la soudure !

    Rappel : il y a des réunions publiques toute la semaine ! N'attendez plus... Déjà deux manquées ! (cf infra)