Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • J - 14 Le prog est bouclé!

    construire ensemble.jpgComment ça se fait un programme? Il faudra demander aux gens de l'UMP qui distribuaient samedi la liste des 8 propositions nationales pour les Régions de France ou au PS dont nous avons déjà abondamment commenté le tract, quelle méthode ils ont suivie collectivement pour élaborer leur projet régional... En tout cas, pour notre part, nous sommes heureux de le finaliser aujourd'hui au terme d'une longue phase de maturation pour le présenter mardi en conférence de Presse.

    On a commencé par travailler entre nous en commissions internes mais très vite, on s'aperçoit que ce qui alimente le projet, ce ne peut pas être seulement une construction entre soi de bonnes idées compilées. La confrontation au terrain, la consultation des acteurs directs a considérablement enrichi nos propositions, surtout dans les domaines que nous maîtrisions moins.

    Le livre orange du Projet Humaniste, en posant les principes, nous a aidés à discerner les grandes orientations à donner aux différentes compétences de la Région; les 12 propositiosn nationales reçues en Janvier au meeting parisien de lancement nous ont confirmé le cap à tenir...

    Mais surtout, ce qui me paraît intéressant dans l'optique de notre projet et dans celle du renouvellement des pratiques politiques, c'est la remontée de contributions de militants investis et sollicités en fonction de leurs compétences. Nous n'avons pas chez nous de chargés de mission ou d'attachés parlementaires qui sont payés à produire des notes pour alimenter les argumentaires partisans, et nous revendiquons cette spécificité qui rend beaucoup moins technique notre rapport aux politiques publiques... Il est frappant de constater que chacun peut d'une façon ou d'une autre apporter sa pierre à l'édifice et que l'expertise partagée enrichit l'ensemble du projet. Ainsi Laurence a contribué sur la culture, Jean-Marie sur l'agriculture, Bérengère a été sollicitée pour la santé, Anne pour le handicap...

    La synthèse nous revenant en propre est bâtie de ces contributions apportées et remises en perspective avec l'ensemble, ordonnancées en fonction du projet humaniste et de l'expérience de nos conseillers sortants qui finissent toujours par valider les propositions d'après leurs compétences et leur connaissance des dispositifs existants ou à améliorer.

    C'est vraiment passionnant de relier le pragmatique à la philosohie, l'action et la théorie... de constater que du terrain, les solutions existent déjà ou que les spécialistes savent aussi ce qui manque pour que ça marche mieux... L'expertise partagée! Le citoyen associé, la participation érigée comme principe...

    Tout un programme! Justement...

    A suivre et à généraliser dans le fonctionnement de la collectivité... dans le rapport de l'élu à son mandat pour garder le contact  avec les réalités quotidiennes et rester ancré dans le concret du territoire. Les dispositifs de concertation et d'élaboration de projet sont à inventer sur le mode de la résidence d'architecte à la cité scolaire de Revin. Un chantier passionnant, la politique de demain, l'espoir rendu aux citoyens... (mais pas de démago royaliste là-dedans, on est d'accord!! ;-))

    A demain!

  • J - 15

    CETTE FUMÉE QUI NOUS PORTAIT

    "Cette fumée qui nous portait était soeur du bâton qui dérange la pierre et du nuage qui ouvre le ciel. Elle n'avait pas mépris de nous, nous prenait tels que nous étions, minces ruisseaux nourris de désarroi et d'espérance, avec un verrou aux mâchoires et une montagne dans le regard."

    R. Char, Fureur et Mystère


    contresens.jpgCa devient dur mais faut résister, on est des résistants! La minorité qui triomphe au final.

    Cette semaine, pas facile de s"organiser avec la reprise du boulot et toutes les choses à faire...et le fait aussi qu'on se voie moins en équipe, chacun étant bien occupé sur son coin...

    Je ne supporte plus les boîtes aux lettres; d'ailleurs, je ne vais plus chercher mon courrier... ;-) Mais il me semble qu'à parcourir les villages des alentours de Châlons et plus loin, à y user la semelle de mes bottes, la Marne m'entre un peu plus dans le coeur.

    Ca se termine autour de Châlons, les quinze prochains jours, ce sera la CAC, avec une réunion publique prévue le 12. L'agenda est blindé d'une façon presque surréaliste, mais pour nous, pas d'inaugurations, ni de visites ministérielles en prévision... Juste François Bayrou et Marielle de Sarnez...

    J'ai vite vu Sézanne à midi: un café dém très intéressant par la diversité de ses participants, des militants centristes de la première heure (qui s'accrochent!!), des jeunes, néophytes en politique, un prof d'allemand, un autre de philo et des ouvriers viticoles... Quand il s'agit d'écouter, il y a égalité. Mais dans la prise de parole, pas facile de s'entendre ou de se parler sans donner l'impression d'agresser ou de rabaisser, pas facile de passer sur la diversité culturelle, la différence des niveaux de connaissance. C'est la magie des cafés démocrates de bâtir ces ponts-là, qui sont la pièce maîtresse de l'humanisme démocrate. J'ai hâte à ce propos de pouvoir échanger avec des gens de l'association citoyenne Paroles Partagées pour pouvoir me forger des outils aidant à la confrontation sereine.

    Nous avons parlé Transports, Mobilité, sujets essentiels dans un bourg isolé qui revendique néanmoins un fort potentiel nodal. Nous avons parlé de la réforme des collectivités territoriales nécessaire, mais décevante comme elle se profile dans la forme avortée qu'on va nous imposer. Il aurait fallu aller jusqu'au bout et fusionner le conseil général et le conseil régional, on se contente du chevauchement qui permettra de donner plus de cohérence au travail des conseillers territoriaux en corrigeant la segmentation, un conseiller territorial pourra en effet siéger au CG ou au CR, en fonction des compétences dont il aura la charge. Mais l'idéal aurait sans doute été de faire preuve d'un courage politique plus fort et de rassembler les compétences  pour les laisser s'exercer dans une même assemblée. Et l'idéal aurait été sans conteste de ne pas revenir sur les acquis de la décentralisation par le fait de priver les collectivités de la ressource de la Taxe Professionnelle. Taxe absurde qui ponctionne l'investissement! Mais argent nécessaire à l'autonomie des collectivités. Avec la CET perçue par l'Etat puis reversée ensuite, pour sûr, le budget sera allégé (pas la première année, faut bien faire croire que la réforme est bonne) et les impôts devront fatalement augmenter.

    Nous avons aussi parlé de ce qui singularise notre proposition politique... Echo fort à ce que Nicolas me disait encore dans la voiture hier soir tandis qu'à minuit, nous allions boîter Vraux...: "L'UMP on sait, le PS, on sait, le FN, on sait, l'extrême-gauche, on sait (quoique là, il y en a deux en concurrence dont on ne distingue pas très bien les différences), mais le MoDem, les gens ne savent pas ce que c'est." J'ai déjà eu l'occasion de dire ici combien il est difficile de réduire le MoDem à l'énoncé de deux ou trois slogans caricaturaux parce que son champ d'action est la complexité, celle de la fondation d'un projet neuf, selon une méthode inédite. Je suis d'ailleurs heureuse de lire aujourd'hui cet article de Benoît Braida sur GE qui reprend si bien les critiques que je formule moi-même à l'égard de la stratégie du chef et les espérances que je continue à porter concernant la possibilité de proposer cette offre un jour... Mais cet après-midi, il a fallu se risquer et avancer les notions fondamentales de RESPONSABILITE et de LIBERTE. Nous n'avons rien d'autre à vous offrir que la proposition de vous prendre en main, pour cela nous mettrons en place les condtions: éducation, correction des inégalités, libération de l'initiative, intelligence collective et donc refus du clanisme, du partisanisme, de l'esprit de système, de l'assistanat, de la valeur fric, liberté de vote et d'expression...

    Nous avons aussi parlé de pourcentage de vote et de deuxième tour... Mais là, je garde pour moi ce que j'ai entendu cet après-midi et qui m'a fait bien plaisir à vrai dire :-)

    A demain!

  • J - 18 Pourquoi on fait tout ça?

    café_23-02(2).jpgQuelques mots très vite du café démocrate Générations Engagées qui s'est tenu hier Mardi 23 à l'Idol bar à Reims et que j'ai été si soucieuse et si fière d'organiser pour mettre en phase un engagement local et un engagement plus "philosophique" et personnel, rattaché à ce collectif qui oeuvre pour rendre aux citoyens la voix au chapitre...

    Parler d'engagement au coeur d'une campagne régionale est destabilisant!! Les réunions publiques ou diverses rencontres ne servent habituellement qu'à l'exposé des propositions du programme constitué et porté par la liste. Les colistiers se transforment progressivement en véritables VRP de leur projet et le vendent auprès de publics très divers. C'est normal et c'est heureux: de constater que d'exposé en exposé, le propos devient plus clair par le fait d'être énoncé, la proposition fait davantage sens en étant confrontée aux réactions, objections, nuances que peuvent lui apporter les gens d'en face...

    La campagne est un temps de formation, et ce blog en témoigne. Tout va vite, et le recul n'est pas forcément facile ... S'arrêter tous les jours ou tous les deux jours pour prendre de la hauteur, relier, penser, en somme, me paraît à moi nécessaire, puisque je ne suis pas une machine ;-)

    C'était aussi le but et la conséquence de ce café dém sur l'engagement hier soir, l'occasion de remettre en lumière les raisons qui nous font tenir dans cette "aventure" parfois rude puisqu'il faut être sur tous les fronts...

    Je ne ferai pas le compte-rendu exhaustif des propos qui opnt été exprimés car la discussion a été très libre et que les prises de parole se sont enchaînées au bon gré des uns et des autres. Quelques idées cependant.

    Nicolas a dit à un moment que 80% des candidats de nos listes tous départements confondus avaient dans leur cursus eu des responsabilités associatives et étaient donc venus à la politique par ce biais. Je trouve cela intéresant et pas seulement parce que cela confirme la sociologie du MoDem. Nous vivons une campagne très originale dans laquelle chacun est capable de susciter un événement, de prendre l'initiative d'une rencontre, d'une parole, ce blog en témoigne; cette richesse vient du fait que tous, nous avons travaillé en équipe, en responsabilité mais aussi en mutualisant des compétences. Il y a une clé de construction du parti politique de l'avenir dans ce fonctionnement "automoteur".

    Grâce à Valérie qui a conclu très sincèrement la discussion en disant qu'elle ne voulait pas adhérer à un parti car elle craignait la discipline et avait peur de devoir cautionner des choix qui n'était pas les siens, nous avons justifié certaines contradictions devant lesquelles nous sommes placés comme "engagés". La discipline de parti en est une, la pratique du compromis en est une autre... Faire que dans nos équipes, l'espace du débat soit préservé et que soit donnée le temps de la délibération qui préside à la discussion...

    Depuis le début de cette campagne, je m'approprie certains traits de caractère de cette famille politique centriste que j'ai rejointe tardivement. La méthode de la recherche du consensus, à ce propos me paraît essentielle et propre à faire évoluer des opinions tranchées. Il nous arrive si souvent de nous laisser convaincre au fil de discussion, du bien-fondé des arguments de l'autre, de nous ouvrir à une pensée étrangère et d'en acquérir une richesse nouvelle, née de la synthèse... Perdre du temps pour ne pas braquer et au final pour en gagner... C'est l'inverse exact du sarkozysme qui impose à coups d'effets d'annonces, qui déchire, qui rompt, qui oppose pour faire passer la réforme sur un mode culpabilisant. L'important est qu'ici, nous pouvons "dire"!

    Une participante a insisté sur le besoin de formation des élus; pour elle la politique est un "métier" en ce sens qu'il exige des compétences parfois assez techniques. Comment mettre en place des formations d'élus sur la lecture d'un budget par exemple pour permettre un meilleur exercice de la décision?

    J'ai bien aimé aussi le point de vue de François qui marquait d'une façon particulière l'articulation du politique et de l'associatif dans la mesure où il déplorait que les politiques financent souvent l'associatif sans véritablement le comprendre, ni en saisir tous les enjeux. Le clientélisme, en la matière est monnaie courante et nuit à la vraie reconnaissance de l'importance du secteur dans la vie sociale.

    Et puis, il y a eu beaucoup de paroles fortes sur ce que nous mettions tous derrière notre engagement de jeunes ou de moins jeunes, avec de beaux mots d'Yvon à qui on fait bien plaisir apparemment et  même que ça nous ferait même bien un peu plaisir de lui faire plaisir... ;-)

    Sur l'articulation du citoyen et du politique, le champ est vaste, mais le message principal que nous avons martelé déjà depuis le début de cette campagne, y compris à notre contradicteur d'hier soir, c'est qu'il ne sert  à rien d'attendre les solutions miracles du politique, que les miracles, nous sommes tous en mesure d'en favoriser l'émergence, déjà en nous mobilisant, en nous engageant, nous mêmes.

    Nous avons redit aussi la définition de Sangnier de la démocratie: "porter au plus haut degré la conscience de responsabilité du citoyen", ce qui ne peut déboucher que sur son engagement...

    Virginie nous a parlé comme fondatrice de Générations Engagées de l'intuition qui lui avait fait préférer la mobilisation active à l'attente passive, de l'organisation en réseau que cela supposait avec le site et les café démocrate organisés à Paris sur des thématiques très diverses et pour lesquels sont sollicités des intervenants de tous milieux. Je voudrais ici parler de la validité de cette intuition qui nous a fait nous rejoindre, sur des fondements bien plus beaux que de viles attaches politiciennes. Je voudrais aussi lui redire publiquement à quel point ce qu'elle tient est précieux parce que nous le tenons ensemble. Je voudrais enfin lui rendre hommage pour son courage, sa ténacité à garder la ligne et la lucidité avec laquelle elle mène "le beau combat". Il y a encore beaucoup de travail mais nous avons de l'energie à revendre tous ensemble et nous parviendrons à porter cette voix nouvelle que le MoDem de 2007 annonçait... et à l'incarner dans des pratiques claires.

    Il y avait là, à ce café dém, un monsieur que j'aurais pu croiser sur le marché, un contradicteur formidable qui nous a reproché maintes fois au fil de la discussion de ne pas être concrets, de ne pas donner de solutions précises aux gens. Il était venu à une réunion politique où on parlait de ce qui préside à la politique... Il voulait qu'on lui donne des réponses sur des problèmes très personnels de logement, de taxes, de transport... Et j'entendais à travers ses paroles, toutes celles que je collecte au fil de cette campagne, en essayant toujours de ne pas juger ceux qui les profèrent...

    Pourquoi est-ce si difficile d'entrer dans un autre rapport au politique qu'il faille toujours lui demander des comptes ou l'accuser de tous les maux de la terre?

    J'ai parlé de "la bonne foi" et de "la mauvaise foi" et de "la relation confiante" à ce moment-là parce que pour moi, c'est la clé de lecture des discours du citoyen sur le politique et aussi la clé de réussite de leur partenariat. Il  y a énormément de choses à créer pour que la confiance s'installe, c'est un chantier passionnant et si nous sommes élus... nous réflechirons et nous expérimenterons des dispositifs structurés et évalués de démocratie participative, de confrontation, de collaboration. Ah, quand nous serons élus... ;-)

    Il me reste à remercier avec force la trentaine de participants présents entre lesquels la parole confiante a circulé, à faire une grosse bise à Virginie Votier, venue de Paris, en pleine période de rush (elle est troisième à Paris) pour le plaisir de sentir sur le terrain l'ambiance de notre propre campagne. Une pause bienvenue et bienfaisante dans une course effrénée...

    A demain!

     

     

     

  • J - 19 "Notre projet c'est d'abord notre bilan, ensuite peut-être votre avenir si on a le temps..."

    poisson carnivore.jpgEnfin, j'ai pu découvrir le substantifique tract du PS!

    Et ben, si c'est pas beau l'autocongratulation! D'un côté, la liste de tout ce qui n'est plus à faire en région "tellement que nous avons tout bien tout fait déjà avant"... et de l'autre, le versant national de la campagne: "Bouh, les vilains de droite, y sont méchants!"

    J'ai cherché le volet PROJET mais j'imagine qu'on est en plein teasing, là et qu'un autre tract substantiel est sous presse qui nous dessine pour l'avenir les perspectives d'un projet socialiste d'envergure pour notre région.

    Sur le bilan, "promesses tenues", la liste est impressionnante, il est vrai mais le problème du catalogue, c'est qu'il manque de cohérence et qu'on aimerait que se dessine en filigrane sous ces chiffres égrenés de ligne en ligne, la vision d'avenir d'un projet de société propre à rendre espoir aux champardenais.

    Le saupoudrage d'aides n'est pas un projet d'espoir, messieurs-dames de gauche: la gratuité n'incite pas à la responsabilité, le financement d'infrastructures, ce n'est pas de l'éducation. Quant aux "territoires pauvres qui reçoivent plus que les riches"... qu'en dire?... Sauf à déplorer qu'on y regarde là avec le petit bout de la lorgnette... pas grand chose! Et c'est à Sarkozy qu'on reproche de nous dresser les uns contre les autres! Pensez-vous faire mieux, messieurs-dames socialistes, en vous targuant de distribuer les aides aux territoires pauvres majoritairement?

    Aider ce n'est pas assister! A quel moment parlez-vous de projets soutenus, encouragés, incités? A quel moment valorisez-vous l'initiative et la responsabilité des territoires à se fédérer pour réflechir à une vision à long terme de leur développement? A quel moment parlez-vous de "long terme" dans votre tract?

    Le long terme, c'est ce qui nous manque, ce qui manque aux citoyens desespérés par la politique de la promesse tenue ou non tenue (ils ne voient même plus la différence...) et c'est ce qui manque à votre tract!

    Quant à vos excès de deuxième page????!!!! Et à vos accusations de personnes... A qui croyez-vous donc qu'il faille parler ainsi?

    Etre raisonnable, mesuré, responsable, faire de la pédagogie, expliquer que la Région a des compétences qui intéressent les champardenais, profiter de la campagne pour informer et faire ce que vous n'avaez pas réussi pendant votre mandat: rapprocher la Région des citoyens?

    Non! Trop peu rentable électoralement!

    Alors, on tape, on tape à bras raccourcis sur Sarkozy and Co, comme si c'était lui qui était candidat en région! Quel rapport entre l'EPAD et le Conseil Régional de Champagne-Ardenne? Quel rapport entre l'augmentation des frais de l'Elysée et celle de l'endettement de la Région?

    Et puis, on caricature: "la soif de pouvoir", "l'unique obsession": encore un peu et on reviendrait au bon vieux cliché inversé du bolchevique le couteau entre les dents. Non, mais! Comme si vous-mêmes vous n'en aviez pas une très grosse envie de la conserver votre Région?

    A chaque fois que nous faisons un marché, il y a dix personnes pour nous dire: "ils ne sont pas capables de s'entendre entre eux, et ils veulent nous gouverner"... "Il faut arrêter la guéguerre"...

    Vous et votre mode de communication fondé sur une dialectique facile et simpliste êtes responsables de la désinformation, de la détresse du citoyen qui sait bien qu'on le prend pour un idiot en attisant sa haine sans lui expliquer ce qu'il doit vraiment savoir.

    Rendre espoir, ce n'est pas taper sur les autres, c'est fonder, donner envie, tracer le chemin d'un monde différent, plus juste et moins doctrinaire, plus humain parce que moins doctrinaire.

    Après le catalogue et l'éreintage, vivement le troisième temps du tract, celui qui parle de "perspectives d'avenir", de construction durable et solidaire "dans des équipes pluralistes et ouvertes, avec des candidats et des élus unis, disponibles et proches de nous", celui qui donnerait l'envie de travailler avec vous dans l'intérêt général de la Champagne-Ardenne, Messieurs-dames de gauche!

    Car votre projet, on vous le rappelle, c'est censé être notre avenir!

  • Les poissons qui sortent de l'eau ça s'appelle l'évolution M. Le Claire

    Et sans doute que les requins se sont bien moqués d'eux, il y a cinq cents millions d'années :-D

     

    poissons sauteurs.jpg
  • J - 21

    tracteur.jpgLaurence m'a appelée ravie à 10h pour me dire alors que je m'acquitais de la tâche ingrate de quelques boîtages dans des campagnes éloignées de la capitale administrative régionale que les "tracteurs" de tous partis s'étaient donnés rendez-vous sur le marché de Châlons. Le chaland étant rentré de vacances, il était devenu utile de se montrer... A la bonne heure, une vraie fête politique où chacun se salue et rivalise de séduction pour refiler son tract en papier glacé au châlonnais un peu voire carrément perplexe :-)

    J'ai souffert de ne pas être sur le marché ce matin parce que j'aime rire...

    Nous avons eu encore un article dans l'Union aujourd'hui. Comment ça "peu présent médiatiquement"? Le journaliste de l'Union ne lirait-il pas l'Union? Cette semaine, on nous a gâtés... Merci à la rédaction attentive à ce qui bouge dans la Marne...

    Dans le cadre de la visite de PORCIBEL à St Rémy sur Bussy, nous avons rencontré le journaliste de Ste Ménéhould pour lui parler de nos propositions en matière d'agriculture. Il les a trouvées "légères" sans mentionner par ailleurs que le budget de la Région consacré à l'agriculture est de 1,6%... et que la politique agricole et les aides qui s'en suivent sont surtout définies par l'Etat et plus encore par Bruxelles.

    Je voulais donc nous justifier collectivement sur ces propositions que nous avons à faire en matière d'agriculture et qui ne peuvent pas hélas sortir intégralement et d'un coup de baguette magique l'agriculture marnaise de la surenchère productiviste dans laquelle elle est engagée. Changer de modèle, c'est à dire revenir à une agriculture raisonnée et raisonnable, cela ne peut pas se faire sans une volonté politique forte des pouvoirs publics en France, de la PAC et des agriculteurs eux-mêmes. Les leviers d'action de la Région sont limités mais le fait de s'intéresser à ces questions, comme le dit Jean-Marie et de porter un regard aigü sur les problématiques agricoles peut permettre de faire avancer nationalement des réflexions et des initiatives quand on est élu... Voilà pourquoi il faut l'être!!

    Les agriculteurs sont confrontés à des situations ubuesques en matière administrative: quand on discute avec eux, c'est pitoyable de constater à quel point les "papiers" envahissent leur vie professionnelle. Et quand ils ont rempli les formulaires de déclaration sanitaire, comptable, salariale... il leur reste un peu de temps pour travailler dans les champs et pas du tout pour réflechir à d'autres façons de cultiver, de s'équiper.

    Voilà pourquoi nous proposerons deux outils importants: d'abord la création d'un bureau de conseil et de coordination en  matière d'environnement et d'économie agricole pour aider les agriculteurs à monter des projets innovants. Lorsqu'ils souhaitent recevoir une subvention de la Région pour un achat de matériel visant  à l'exercice durable de l'agriculture, les critères sont parfois si complexes qu'on la leur refuse et qu'ils se découragent. Le bureau pourrait aider au montage pour vérifier les conditions et faire évoluer les critères en fonction des besoins locaux. Nous proposerons aussi de prendre en charge une part de la cotisation importante au GEDA (groupement d'étude et de développement agricole) au sein duquel les agriculteurs peuvent mutualiser leur pratique, recevoir des conseils techniques et finalement bénéficier d'une formation continue en matière d'agriculture durable. Cette adhésion ferait partie des critères d'attribution de certaines subventions.

    La Région n'est pas très puissante mais elle peut jouer son rôle de fédération et d'impulsion, y compris dans le domaine agricole. Cela ne résout pas le problème de la filière porcine, il est vrai. Il faudra encore approfondir la réflexion et favoriser des prises de conscience globales. On pourrait imaginer que la Région s'investisse dans une campagne régionale d'éducation à la consommation et se donne les moyens de faire évoluer certaines pratiques qui nuisent à la rentabilité de l'agriculture. On pourrait aussi imaginer que la Région impulse la relocalisation d'un abattoir pour éviter de faire voyager des porcs jusqu'à Orléans simplement pour leur porter le coup de grâce...

    "Légères" nos propositions? C'est à dire que pour expliquer tout cela et surtout le fait que quand on touche à un maillon c'est toute la chaîne qui se déplace... il faut un peu de temps et beaucoup de recul. Les métamorphoses en agriculture comme en politique sont nécessaires et des mutations profondes doivent être opérées, d'abord dans les modes de pensée. Pour les engager, on compte sur la vision juste et le courage politique de nos élus. Attendons que les programmes des différentes autres formations politiques puissent nous permettre de juger des perspectives qu'ils dessinent dans ce domaine...

  • J - 22

    PTPM.jpgHier visite de l'entreprise PTPM à Ay. PTPM (Production De Textiles Et Plastiques De La Marne) est une filiale du groupe Trèves, équipementier automobile. Au départ, ça m'a un peu gênée cette visite... Parce que c'est facile d'aller rendre visite à des salariés victimes d'un plan social quand on est en campagne électorale, d'autant plus que tout le monde y va. Jean-François Kahn lors de la campagne européenne, Martine Aubry, lundi prochain... Ca fait défilé, attraction, c'est à la limite de l'impudeur d'aller questionner encore une fois ces salariés sur la brêche. Bref, une visite de politiques de plus: qu'est-ce que ça change pour eux?

    Pour eux, pas grand chose mais pour moi, beaucoup... Ce que j'ai saisi d'essentiel en discutant avec les représentants du CE qui nous ont reçus, c'est qu'ils se battent pour l'EMPLOI, que cela leur demande beaucoup d'énergie parce qu'ils doivent régulièrement depuis sept mois remotiver les salariés pour ne pas perdre de vue cet objectif. Les gens que nous avons rencontrés sont plutôt jeunes mais il y a dans cette entreprise des seniors qui ne retrouveront pas d'emploi et qui n'auront pas leurs années de cotisation si la fermeture du site aboutit. Ils pourraient collectivement décider de se battre uniquement pour augmenter les prestations touchées en cas de licenciement économique mais, ils ne veulent même pas en entendre parler. Pour eux, l'usine ne doit pas fermer. Je n'entrerai pas dans les détails précis du dédale juridique dans lequel sont pris ces salariés: simplement rappeler que le groupe a touché une dotation de 55 millions d'euros par le FMEA (fonds de modernisation des équipementiers automobile constitué d'argent public et privé) qui investit des fonds propres dans des entreprises importantes pour le maintien de la compétitivité dans la filière. A ce titre, les salariés ont porté plainte contre le groupe en août dernier car il l'accusent d'utilisation frauduleuse de bien public; ce fonds ayant pour objectif également de maintenir l'emploi, aurait été en réalité utilisé pour organiser la restructuration de l'entreprise...

    Les différentes actions engagées par le CE de l'entreprise manifestent la détermination des salariés mais je n'ai pas senti chez eux la crispation caractéristique des syndicalistes durs. Il ne sont pas tous syndiqués en fait mais ils ont été élus au CE pour défendre les intérêts de l'ensemble du personnel de l'entreprise. J'ai trouvé leur lutte juste et les moyens qu'ils ont décidé d'utiliser, raisonnables. Pas de casse, pas de violence, juste le maintien de la présence dans l'usine alors qu'il n'y a plus de travail, et l'utilisation de la voie juridique et légale pour porter leurs revendications. Un expert doit rendre son rapport la semaine prochaine pour vérifier la légalité de la procédure et si la restructuration s'accompagne comme le suspectent les salariés de délocalisation en Turquie et au Maroc de l'activité de l'entreprise. Presque simultanément, le ministre de l'industrie Christian Estrosi a souhaité recevoir les dirigeants du groupe mardi pour leur demander des éclaircissements sur la situation de l'entreprise PTPM. il semble donc que la semaine qui vient soit particulièrment décisive pour l'entreprise.

    Je me suis permis d'intervenir pour leur dire combien je sentais que leur position collective et leur résistance était proche des valeurs que nous défendions au MoDem, d'une part parce qu'ils étaient très clairement victimes d'une forme d'économie que nous ne voulons plus cautionner, d'autre part, parce qu'ils avaient pris l'initiative d'un mouvement visant à responsabiliser collectivement les salariés dans un but d'intérêt général reposant sur une idée noble de l'entreprise comme pourvoyeuse d'emploi et comme noeud de relations et d'échanges humains. Je n'ai pas parlé pour récupérer, juste pour joindre au combat juste la parole sincère...

    En sortant de cette entreprise gardée depuis 10 jours par des agents de sécurité, destinés à prévenir les violences inexistantes sur le site... je pensais à cette boulangère châlonnaise, croisée lors d'une visite de commerçants la semaine dernière, qui reprochait aux profs (parce que je lui avais dit que je l'étais) de ne pas connaître la vie...

  • J - 23 bis

    BD1233-001.jpgA la demande de Jérémy qui je le lui rappelle est colistier ;-)

    Message à destination de tous les médias nationaux de droite, de gauche et d'ailleurs qui ne cessent de rabacher qu'au MoDem, c'est la cata et que la Bayrouthe est annoncée...

    Chez nous, en Champagne-Ardenne, puisqu'on ne nous le demande pas, ça va, merci!

    On fait une campagne sérieuse, on tracte, on boîte, on s'active pour comprendre ce que la Région peut faire pour la région, on stresse un peu à l'occasion et on ne dort pas beaucoup.

    Mais on rigole bien entre nous et avec les citoyens qui veulent bien nous parler. On observe, on considère avec amusement la comédie humaine de la politique des gens importants ;-) Il n'y a aucune tension d'équipe, pas de défection, pas de trahison...

    On fait du terrain, on interroge, on écoute, on relaie, on propose et on voit si ça marche. On bosse pour conquérir notre électorat par autre chose que des belles promesses... La pédagogie nous passionne!

    On a l'impression d'être un peu seuls à faire ce qu'on fait, mais à vrai dire ça ne nous gêne pas vraiment... On profite de la presse et des espaces d'expression qui nous sont donnés en attendant que les autres se sentent enfin en campagne. Alors, on ne manquera pas de créer des événements pour continuer à exister. Parce que nous, au MoDem, on a des idées, on regorge d'idées: on en a des bocaux entiers rangés sur des étagères dans nos placards et qui n'attendent que l'occasion de jaillir en "salve d'avenir"!

    Petit message annexe à l'occasion des charmants UMPS qui se permettent de venir faire la leçon à notre ami restaurateur qui a eu la gentillesse de nous accueillir pour le kébab démocrate de ce soir: laissez la politique revenir au citoyen volontaire et retournez vous-mêmes à vos tripatouillages d'appareil et autres inaugurations copieusement bilantées... Nous vous souhaitons une campagne aussi exaltante que celle que nous sommes en train de mener, même si le temps de plaisir risque d'être plus concentré :-)

    Message final à destination des lecteurs de ce blog: A demain mais sur un ton plus sérieux, on fait de la politique quand même, mince! ;-)

  • J - 23

    truie.jpgDans notre série: découverte de l'agriculture dans la Marne, nous avons visité ce matin une maternité porcine, la SCEA Porcibel qui ne compte pas moins de 600 truies pour la production de porcelets. La filière porcine est en danger dans la Marne. A l'origine la SCEA située à St Rémy sur Bussy a été créée par huit agriculteurs qui se sont rassemblés pour mutualiser le naissage des porcs qui nécessite une technique pointue. Après le sevrage, ils reprennent ensuite les bêtes dans leurs exploitations propres pour les engraisser. La Région avait subventionné l'équipement en contrepartie d'une prestation de formation: la SCEA doit recevoir les visites des scolaires et des lycées agricoles.

    C'est devenu difficile de faire fonctionner l'élevage porcin: l'établissement n'équilibre pas ses comptes, un jeune associé est sur le point de reprendre sa mise et de quitter le groupement. Jacky, qui nous reçoit explique que certains associés en ont assez, qu'il faut les remotiver systématiquement. Il n'y a actuellement aucune aide pour soutenir la production porcine, ils ne vivent que des prix du marché et une fois que les abatteurs et les supermarché ont pris leur marge, il ne reste pas grand chose!

    Pour lui l'avenir de l'agriculture champenoise si on n'inverse pas la tendance c'est l'américanisation! On retourne déjà toutes les prairie sur lesquelles on avait de la vache laitière ou de l'élevage bovin. L'Europe est trop libérale, elle pratique l'orthodoxie pour que les frontières soient ouvertes alors que la Chine et les pays du Nord sont protectionnistes. L'Allemagne, pays traditionnellement attaché à l'industrie développe à nouveau son agriculture en bénéficiant de l'ouverture à l'est et de la main d'oeuvre bon marché et son agriculture souffre moins sur les marchés car elle n'est pas soumise à la grande distribution.

    La politique française pourrait faire davantage mais le discours du gouvernement actuel, même si le ministre de l'agriculture semble vouloir défendre l'agriculture, n'est que de façade: il n'y a rien de neuf dans la projet de modernisation agricole. L'articulation de la politique gouvernementale et de la préférence communautaire se fait mal: cette dernière n'est pas tenable avec des productions issues des pays comme la Roumanie, l'Espagne; il faut rétablir la protection aux frontières.

    Jean-Marie, colistier qui participe à la visite insiste sur le fait que l'année qui vient est décisive en matière de réorganisation du marché agricole. En effet, si la passerelle ne se fait pas entre Paris et Bruxelles, dans l'anticipation de la réforme de la PAC, des centaines d'exploitations ne percevront plus d'aides européennes et seront contraintes de déposer le bilan. Il insiste sur la nécessité de revenir à une vision humaine et à long terme de l'agriculture.

    La Région ne peut pas faire grand chose: son budget en matière agricole est de 1,5% environ... Mais elle se soucie de l'aménagement du territoire et les exploitations qui périclitent influent sur la désertification rurale. Comme en outre, il n'est plus compliqué de travailler seul 250 hectares en plaine céréalière, on risque de perdre encore des habitants, d'autant plus que certaines fermes commencent même à faire de la sous-traitance (prestation de service pour 700 à 800 hectares) sans que l'agriculteur chef d'entreprise ne vive lui-même sur place. Jacky dit que c'est un sujet de dispute avec certains amis qui rachètent toute la terre qui se libère, ce qui engendre une hausse du prix du mètre carré de terre agricole.

    Dans le cadre de la PAC, les aides sociales se sont reconverties en aides économiques, les agriculteurs ont dû faire de la productivité mais la grande distribution en confisque tous les gains. Les agriculteurs ont accepté d'entrer dans la surenchère: pour percevoir des aides, il faut grossir, et plus on grossit, plus on perd de l'argent. Le centre d'abattage des porcs est à Orléans, celui de découpe à Cormontreuil! Celui qui veut s'extraire du système et revenir à un élevage classique est considéré par ses pairs comme un extraterreste, mis à l'écart. La vente à la ferme ne fonctionne pas pour la production porcine. Le veau a pu s'engager sur des démarche de labellisation; pour le porc, ce n'a pas été possible, alors que des critères de qualité environnementale et sanitaire devraient entrer en ligne de compte pour définir les coefficients de prix et déplacer les prix de vente en fonction de la qualité. Le porc est devenu de la salaison qui ne coûte rien... (elle ne contient que 51% de porc au minimum), c'est un marché énorme. Il faut faire comprendre au consommateur à quel prix il consomme!

    L'agriculture a un immense potentiel de création d'emplois mais aujourd'hui, on ne travaille plus que pour payer le personnel... et quand il  a perçu son salaire, il ne reste plus rien... "A 52 ans, je suis lavé. S'il n'y a pas de jeunes pour reprendre derrière moi, à quoi ça sert tout ça?" conclut Jacky. Et Jean-Marie déplore que leurs pairs ne soient pas plus conscients des mutations agricoles nécessaires: "On a à faire à des enfants gâtés de la PAC qui croient que ça va durer toujours." Or, il rappelle que la PAC a été créée par des visionnaires qui ont su anticiper les évolutions. Du traité de Rome à celui de Lisbonne, il y a peu de changement des traités européens en matière d'agriculture. Or, le phare de 57 n'est plus celui d'aujourd'hui. Il y a un défaut d'anticipation et de vision du politique, on n'a pas su faire évoluer les traités... et la France ne peut plus rivaliser avec des pays comme le Danemark ou les Pays Bas qui défendent leurs propres intérêts et n'ont pas les mêmes normes de qualité.

    Merci à Jacky d'avoir pris le temps de nous faire faire cette visite et de nous recevoir si longuement. Nous nous sommes un peu émus devant ces pauvres truies compressées et transformées en usines à produire du porcelet... Nous avons bien compris devant quels choix cornéliens vous étiez placés en terme de survie économique mais aussi de conscience professionnelle. L'agriculture est sinistrée, pas tant par sa situation économique, que par toutes les compromissions auquelles on oblige les agriculteurs qui sont contraints de produire toujours plus dans des conditions qui ne respectent pas toujours l'environnement et la nature...

    La marge de manoeuvre des élus régionaux est limitée mais la Région peut favoriser certaines initiatives innovantes en matière d'économie agricole... Seulement, il est tard, et comme demain, nous retournons au cochon oups! au charbon, je poursuivrai ultérieurement cette réflexion sur ce que peut faire la Région pour aider l'agriculture. Je rappelle au passage que l'emploi lié à l'agriculture dans la région représente 50% environ du nombre total des actifs, ce qui justifie qu'on s'en préoccupe!

  • J - 24

    verzy réu.jpgQu'est-ce qu'on bosse! Nicolas a des cernes visibles, le médecin a dit à Laurence qu'il fallait qu'elle dorme et moi, mes courbatures s'estompent après mes deux jours de tractage intensif dimanche et lundi. Il paraît qu'une bonne campagne vaut tous les régimes, je crois que je veux bien le croire.

    Réunion publique à Verzy ce soir, bon, on ne peut pas dire que mon tractage invitatoire n'ait pas porté de fruits, il y avait foule dans la salle de la mairie ;-) Nous avons poursuivi notre cycle d'interventions sur la ruralité devant un public fort attentif. Le volet aménagement du territoire dont je parlais hier n'a pas semblé susciter de contrariété: il faut dire que l'intercom fonctionne bien sur ce territoire sur l'impulsion de notre président du Modem départemental, Jacques Douadi, qui mène le syndicat dans une culture de recherche du consensus qui l'honore.

    Sur le volet transport, quelques crispations... C'est le maire, Christophe Corbeau, qui commence en parlant du bus scolaire qui arrive plein et qui repart vide. On pourrait imaginer que d'autres gens que les enfants montent dedans pour se rendre à Reims. J'explique alors que dans notre programme, nous avons prévu d'organiser des assises régionales de la mobilité pour mettre autour de la table tous les acteurs du transport, usagers, collectivités, entreprises. Et que ces assises devraient déboucher par la concertation sur l'élaboration d'un schéma régional de la mobilité afin qu'on trouve des alternatives au "tout-voiture" (je fais bien du Nicolas, hein? ;-)) et qu'on puisse envisager tous les modes de transports qu'il est possible de prendre pour couvrir les trajets quotidiens ou de loisirs. Ouais, mais tant que les gens pourront prendre leur voiture... Une ligne de bus régulière, le pedibus avec les enfants sur le chemin de l'école (qui a tellement plu à Jacques Douadi qu'il a inventé un néologisme hilarant :-D), ça ne marchera pas.

    En attendant que le prix du litre monte jusqu'à 3 euros, il faut bien que le politique anticipe et imagine une organisation possible pour que le moment venu, les gens ne soient pas "plongés dans la détresse" c'est mon fan Paul-Jean qui dit ça. Il a une conception fondamentale du rôle du politique qui prépare, anticipe les évolutions. Il ne le dit pas mais je sais qu'il pense aussi que cela doit se faire sans culpabiliser les gens qui ne sont pas toujours prêts. Le politique a une longueur d'avance, comme le prof, mais son rôle est d'entraînement. Motiver, donner l'envie, faire comprendre que c'est du perdant-gagnant... Le pedibus consiste à pratiquer une sorte de relais de ramassage des enfants sur le chemin de l'école, c'est plus long que de les emmener en voiture, mais les parents s'organisent, ils se prennent en main, ils discutent  sur le trajet et ça crée du lien.

    J'aime bien la définition de Paul-Jean, je crois qu'il a raison et que Jacques Douadi, quand il explique pourquoi il  a passé la main, rejoint son point de vue. Il y a une autre culture chez les gens de ma génération: nous sommes davantage sensibilisés au développement durable, nous savons que nous n'avons pas le choix d'attendre comme nos aînés. Mais surtout, nous n'avons pas la culture du mouvement descendant. Nous savons bien que ce que nous gagnerons, il faut l'amener, le "vendre", séduire, emporter l'adhésion par la négociation et non par l'imposition. L'éducation n'est plus la même, les citoyens de notre génération n'ont pas appris à obéir...

    C'est pour ça que j'aime bien travailler avec Nicolas. Il a une bonne expérience de la concertation pour l'avoir pratiquée dans le cadre de la mise en place de l'agenda 21, démarche participative par excellence, sur Epernay. Il faut des portes d'entrée pour favoriser la prise de conscience et la responsabilité. Il ne s'agit pas pour nous d'être dans une logique de dramatisation ou de culpabilisation; il faut expliquer, convaincre, associer, faire réflechir, donner l'envie de changer. Le transport peut être une de ces clés, la réflexion sur les habitudes de consommation peut en être une autre. Une fois que la mécanique est mise en route...

    Voilà pourquoi, je ne suis pas d'accord avec le commentaire de Florent ici, à la suite de ma  note sur le démocratie participative. Le déficit d'éducation existe sans doute mais l'utopie n'est pas une menace pour le bon sens au contraire... Il y a des expériences fortes d'entraînement par la participation qui portent leur fruit aujourd'hui. On n'est jamais prêt à changer si on n'est pas interpellé. Le rôle du politique est d'interpeller avec courage, et de donner des moyens à la parole citoyenne de déboucher sur une mise en acte. On ne peut pas demander aux gens de s'investir et de créer du neuf si on ne va pas ensuite jusqu'au bout de l'accompagnement du projet. C'est tout le débat sur la démocratie de proximité dans les conseils de quartier ou les CESE qui fait polémique à Reims en ce moment et que nous dénonçons à Châlons depuis les Municipales.

    Quand nous serons élus, nous pourrons travailler à l'élaboration de dispositifs participatifs régionaux à expérimenter, financer et évaluer.

    Le site de l'ADELS, mais surtout la revue TERRITOIRES sont une mine d'idées riches dans ce domaine: abonnement obligatoire pour tous les conseillers régionaux! ;-)

    A demain!