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Citoyenne et Engagée! Le blog de Marie-Pierre Barrière-Lallement - Page 10

  • Le Shadow Cabinet du MoDem à la marge

    n10518422347_9044.jpgNous avons appris hier soir que le MoDem se dotait d'un gouvernement fantôme et je m'en réjouis car il me semble que c'est une bonne stratégie pour rendre plus audibles nos idées, pour rendre plus convaincante notre formation politique qui se voit dotée d'une représentation multiple. Ce sera aussi un bon outil pour accompagner des jeunes à la prise de responsabilité dans le cadre de fonctions décisionnelles et communicationnelles.

    Je me souviens de cette vidéo d'un café démocrate de l'automne 2007 auquel François Bayrou avait été convié et qui m'avait incitée à me pencher sur ce dispositif de Shadow Cabinet. En fait, dans l'effervescence de la réflexion sur les statuts du MoDem naissant, c'était l'objet d'une question de MIP qui suggérait avec enthousiasme cette idée à F. Bayrou...  à la suite d'une autre remarque sur la structure très/trop fermée du bureau exécutif dont les membres ne peuvent être nommés que par le président.

    Il a répondu sur la première que le bureau devait être fermé pour éviter les fuites et le foutoir, il a répondu sur la deuxième que c'était une bonne idée.

    Peu de temps après, je me suis inscrite sur facebook, surement via le blog de MIP (?) pour adhérer au groupe: "Pour la création d'un Shadow Cabinet au MoDem"

    Et MIP aujourd'hui, n'est plus au MoDem...

    Ceux qui sèment à la marge ne récoltent pas souvent. Mais trois ans,  pour une impulsion sur l'échelle politique, ce n'est peut-être pas une éternité... De ma campagne champenoise (ex-pouilleuse) j'observe bien que les bandes fleuries dans les champs de culture intensive ne sont  certes pas celles qui sont les plus rentables. Mais elles portent bien la variété des semences et assurent la fertilité de la terre.

    Courage et confiance : le monde change! Gens de bien, où que nous soyons, nous ne faisons qu'accompagner la métamorphose...

  • Vaut mieux être sourd, c’est la rentrée…

    GE blog.jpgJ’aime vraiment beaucoup mon métier. Je me surprends parfois en cours, en circulant dans les rangs d’élèves appliqués, à ressentir des bouffées d’enthousiasme à l’idée de ce qui se construit là dans le cerveau et dans la petite personne des élèves de collège qui sont confiés à mes soins et que je commence, au bout de 12 ans de service, à bien connaître… Certains rament plus que d’autres, mais l’effort, comme dit Sarkozy à Maison-Alfort, c’est bon, l’effort encouragé !

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  • Penser et agir en politique au-delà des clivages : le projet de Générations Engagées

    GE blog.jpg"N'hésitez pas à cliver, les Français nous soutiennent.", déclarait N. Sarkozy à ses ministres en décembre dernier à propos du débat sur l’identité nationale. C’est F. Mitterrand qui avait fait la preuve de l’efficacité de cette méthode : d’abord on accentue les clivages, et puis on rassemble. Il paraît que Sarkozy a gagné la campagne de 2007 grâce à cela. Alors dès que ça va moins bien en Sarkozie, bah, on « clive » à tout va ! (étymologiquement, on découpe le diamant dans le sens du poil!)

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  • F. Fillon, le pape, les Roms, L’Europe et le vivre-ensemble

    GE blog.jpgLundi matin, le 30 Août , F. Fillon était l’invité sur France Inter. Son calme et sa mesure contrastent évidemment avec l’agitation estivale de l’équipe gouvernementale : ils confirment bien, selon les commentaires entendus ici ou là cet été, qu’il a la stature placide, la zen attitude qui convient au présidentiable, mais on ne pouvait pas distinguer le col mao sur les ondes…


    Ce qui m’a particulièrement choquée au point de me pousser à écrire ici, c’est une erreur, une contradiction flagrante dans ses propos qui révèle une grave conception du vivre-ensemble dans notre société. Cette contradiction me choque d’autant plus que F. Fillon appartient à une droite plus sociale, plus traditionnelle dans ses valeurs que celle du bling-bling.

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  • Je suis au MoDem et je ne quitte pas Générations Engagées ;-)

    Ce que je lis sur le départ de mes amis de Générations Engagées pour Europe Ecologie m’agace: quand ils sont critiques, les commentaires les taxent d’opportunisme sans les connaître ; quand ils sont élogieux, c’est en général pour tirer sur l’ambulance et se gargariser de la faillite du MoDem qui continue…

    Je ne parlerai pas ici à leur place. Il suffit de lire la tribune qu’ils ont publiée pour le Post pour se rendre compte que leur démarche est parfaitement réfléchie et argumentée. Ils ont d’ailleurs passé suffisamment de temps à l’expliciter par téléphone à leurs proches tout l’été pour qu’on puisse à tout le moins louer le grand cas qu’ils font des relations humaines qu’ils ont pu tisser au MoDem…

    Je voudrai ici répondre assez rapidement à Guillaume D qui pose une question très directe sur son blog à ceux qui comme moi font le choix de rester au MoDem, et surtout expliquer la cohérence de ces deux engagements à ceux qui pourraient en douter.

    Ensuite, je me tairai sur ces sujets de politique interne qui me fatiguent car ils nous empêchent depuis trois ans de nous consacrer à la construction…

     

    I) Je reste au MoDem auquel j’ai adhéré en 2007 ; je suis même depuis juin 2010 déléguée départementale de la Marne, ce qui me donne un certain nombre de responsabilités d’animation et de communication dans ce mouvement auquel je continue à croire.

    • D’abord il s’agit de l’héritier le plus direct de ma famille de pensée centriste, personnaliste, démocrate et chrétienne. L e Mouvement Démocrate dans sa forme actuelle que l’on peut juger imparfaite est le fruit d’une longue histoire politique qui a rassemblé et fait tenir ensemble des hommes et des femmes animés d’idéaux que ne représente aucun autre mouvement politique sur l’échiquier français.

     

    • Ensuite et comme démocrate citoyenne du XXIème siècle, je suis convaincue du profond renouvellement que doit connaître le militantisme politique et par là même la structuration d’un parti moderne. Le MoDem qui n’a pas encore pris la mesure des changements à venir est, comme les autres mouvements politiques à l’aube de cette évolution, une évolution qui sera et doit être (on connaît la destinée du feu de paille) longue, lente, et qui réclame autant notre patience que notre fidélité. Il ne suffit pas de dire une fois, deux fois, ni même cent fois en la matière. Il faut dire, travailler, montrer, impulser et pouvoir le faire. Si je peux le faire là où je suis ; si on me manifeste la confiance qui peut me permettre de construire pragmatiquement au local et à partir de la base, le mouvement démocrate, citoyen et participatif auquel je crois, pourquoi quitterai-je le MoDem ?

     

    • Enfin, en cohérence avec l’argument précédent, la politique est pour moi une aventure humaine dans laquelle nous sommes en lien et en action avec des compagnons de route qui reçoivent notre confiance et qui nous accordent la leur. Ce n’est pas un candidat, un champion, un prophète qui remporte seul un scrutin, c’est une équipe qui mobilise son énergie collective et fait gagner celui qu’elle juge le mieux à même de le représenter. Aujourd’hui, cette équipe de base existe dans la Marne et je veux en consolider les fondements, l’étoffer et la faire gagner. Rien de plus concret et de moins idéologisant et politicien que cela !

     

    II) Je suis heureuse également de participer au collectif associatif Générations Engagées car il constitue une chance exceptionnelle de faire du neuf en politique aujourd’hui. Il n’existe aucun organe de cette nature à ma connaissance, et nous avons tout à inventer. Nous allons pouvoir déployer notre recherche au moins dans trois directions et soutenus par la richesse de la diversité de nos appartenances politiques (cette diversité est d’ailleurs selon moi la condition sine qua non de nos possibilités d’expérimentation).

    • Nous avons déjà écrit le manifeste qui synthétise ce qui nous rassemble, nous devons encore peaufiner notre base idéologique commune et la faire connaître. L’enjeu est de nous structurer et de nous former mutuellement à partir des cultures diverses qui sont les nôtres.
    • Nous sommes en mesure de travailler en étroite collaboration avec l’associatif qui habituellement se méfie du politique car il craint la récupération. L’enjeu est de promouvoir la connaissance des initiatives, des travaux réalisés par les associations qui peuvent enrichir la réflexion et la décision politique.
    • Nous pouvons nous adresser aux citoyens qui ne croient plus en la politique parce que nous sommes engagés, de partout et faisant la preuve de notre désir de travailler sur un projet commun, plus que nécessaire aujourd’hui et à l’heure où la conscience civique meurt des clivages forcés et des postures politiciennes. L’enjeu est de susciter l’engagement.

     

    Je conclurai simplement en indiquant la complémentarité étroite qui pourrait exister entre ces deux engagements s’enrichissant l’un l’autre, l’un garantissant la solidité de l’assise d’une pensée qui cherche à s’incarner aujourd’hui dans une forme nouvelle de militantisme et de parti, et l’autre permettant la recherche, l’innovation, l’expérimentation. L’un, enracinement ; l’autre, laboratoire…

    Il y a du travail des deux côtés ! Beaucoup de travail de fondation ! J’aimerais être capable de m’investir autant au MoDem qu’à GE… A tout le moins de tenir de front les deux exigences complémentaires de fidélité et d’ouverture.

  • "Donnez-nous beaucoup de Priéto, vous aurez du sens!"

    Jacqueline 2.jpgCe matin, à la résidence Le Village de l'hôpital de Châlons, avait lieu la remise de la décoration de l'ordre de Chevalier de la Légion d'honneur à Jacqueline Priéto. Un moment d'émotion intense (mais retenue!) pour celle dont l'âge exact est un mystère et qui a oeuvré tant d'années dans tous les secteurs associatifs de notre ville. Professeur d'EPS, elle a fait du sport un vecteur de lien social en organisant des manifestations et journées sportives qui se perpétuent encore aujourd'hui... Elle a soutenu les jumelages pour rapprocher les cultures, elle a été militante dans les centres sociaux de Châlons, présidé le CCAS de la ville, ouvert l'Epicerie Sociale, apporté sa contribution dans de nombreux conseils d'administration d'associations dédiées à la jeunesse ou aux retraités, exercé une délégation comme adjointe aux affaires sociales...

    Une vie de bénévole qui méritait d'être récompensée comme l'a rappelé Charles de Courson qui a sollicité lui-même auprès du Président de la République cette décoration pour Jacqueline Priéto. A travers deux mots: caractère et engagement, il a souligné l'importance de l'investissement gratuit au service des autres pour lutter contre l'égoïsme ambiant. J.M. Pinet, le parrain de Jacqueline, a tenté d'énumérer ses différents offices et fonctions. Une page et demi... Non exhaustive... Il a souligné combien la diversité de ces engagements allait de pair chez elle avec l'efficacité. Pas d'activisme vain chez Jacqueline. Chaque oui est accompagné d'actions positives: "Il faut que ça marche!" Il ne s'agit pas de remplir sa carte de visite, mais d'agir! Toujours dans le but de rapprocher les gens, de les relever, de créer du lien social.

    "Donnez-nous beaucoup de Priéto, vous aurez du sens!" a-t-il conclu avant de céder la parole à l'intéressée qui n'a pas  souhaité s'exprimer trop longtemps, les discours les mieux réussis étant, selon elle, les plus concis. Il faut dire que l'humanisme de Jacqueline est à la hauteur de sa modestie, elle qui n'a eu de cesse, selon ses mots de "faire évoluer les mentalités et les actions civiques" sans s'étaler  pour autant sur les premières pages des magazines. La joie de sa décoration, elle a tenu d'ailleurs, à la partager avec tous les bénévoles des associations dans lesquelles elle a oeuvré. De sa voix tonique, dans son regard énergique, Jacqueline transmet le plus grand des présents: l'envie d'agir.

    Bravo Jacqueline: qui écoutes sans plaindre celui qui parle, qui l'engages même sans le dire à se mettre à la tâche, qui gardes l'humour et la distance en toutes circonstances (l'escargot suisse en a fait les frais ;-)) et que le grade et le rang n'impressionnent pas. Napoléon , jugeait que "c'est avec des hochets qu'on mène les hommes", voilà pourquoi il a créa la Légion d'Honneur; assurément, les femmes qui ont accédé bien tard à cette distinction honorifique échappent à cette loi...  Car avec ta triple vie professionnelle, familiale et engagée, tu n'as pas attendu qu'on vante tes mérites et qu'on agite le ruban rouge pour assumer les responsabilités qui te revenaient comme citoyenne! On continue Jacqueline! Longue vie à toi, entourée de tes enfants et petits-enfants à qui tu confies un bel héritage.

  • REALSCHULE DE LÖHNE/COLLEGE VICTOR DURUY LE SENS D’UN APPARIEMENT VIEUX DE QUARANTE ANS…

    img_echange_40ans.pngLe week-end des 1er et 2 mai 2010 a été marqué par diverses manifestations… Mais la nôtre a pris un caractère particulier samedi, lors de la fête du travail ! Même si certains de nous, pénétrant dans les locaux du Conseil Général samedi, se faisaient huer par les manifestants syndicalistes pour oser travailler en ce jour chômé ou béni, force est de reconnaître qu’il n’est pas de meilleure occasion que le 1er mai pour être rappelé tout à coup au sens du métier qu’on fait !

    La démonstration a été éclatante samedi puisque nous fêtions les quarante années de l’appariement franco-allemand du collège Victor Duruy avec la Realshulle de Löhne. Un jumelage entre deux écoles, c’est une affaire de linguistique, non ? Chaque année, des jeunes français partent, des jeunes allemands viennent… Occasions de pratiquer in vivo une langue étrangère, de visites touristiques, de dépaysement… Et alors ? En quoi ça pourrait donner sens à nos boulots de prof d’autre chose que d’allemand ?

    Un anniversaire, ça sert à se souvenir d’où l’on vient !


    Ce jumelage vient de la volonté tenace et forte de M. Heinz Böcke. Après six ans de service militaire, il reprend en 1946 son métier d’enseignant et n’aura de cesse désormais de construire des ponts pour dire aux élèves « que la guerre est insensée et que notre avenir ne peut être fondé que sur la paix. » Conforté par le traité d’amitié signé en 63 entre la France et l’Allemagne et par son engagement dans l’office de la jeunesse franco-allemande, il se rend en France pour fonder un jumelage.


    A force de démarches répétées, il parvient à rencontrer en 1967, Jean Périn, alors professeur d’allemand à Fismes dont l’histoire personnelle s’est tant fondue dans la grande Histoire qu’il ne pouvait faire autrement que d’y prendre part. Né d’une grand-mère française devenue allemande en 1870 et d’une mère allemande devenue française en 1918, il a, gravées dans sa chair, les blessures d’une famille déchirée. Certains de ses cousins ont combattu durant la seconde guerre mondiale, l’un fut fait prisonnier en Russie, l’autre, soldat dans la flotte allemande en mer baltique… Choisir d’enseigner l’allemand en France n’est pas seulement pour lui le choix d’enseigner une langue mais de s’appuyer sur ses racines duelles pour construire la paix.


    L’émotion était palpable au Conseil Général quand les deux hommes se sont exprimés. Et les larmes brillaient dans les yeux de M. Périn samedi soir lorsqu’il a fallu se séparer. Aujourd’hui marqués par le poids des ans, Heinz Böcke a 91 ans, ils restent liés par une indéfectible amitié, celle qui ne se construit que par le travail accompli de concert, celle qui naît du combat commun, le leur : faire participer des enfants à la réconciliation entre deux pays ennemis depuis Napoléon. La tâche n’était pas simple, les réticences persistantes, même à la fin des années 60. La mise en place s’est étalée sur quelques années, Jean Périn a été nommé à Châlons, il a emporté l’échange naissant dans ses bagages. C’est en 1970 que la première promotion de collégiens châlonnais se rend à Löhne.
    S’enraciner, savoir qui nous sommes ! Merci à Heinz Böcke et à Jean Périn de nous rappeler à travers leur engagement que notre boulot, ça peut être autre chose que de passer 18h dans un établissement à alimenter des cerveaux comme on emplit des cruches, que malgré les difficultés et les résistances, les enjeux méritent qu’on tienne le coup, la distance et qu’on prenne comme eux, l’envergure de bâtisseurs.


    Maillons et passeurs


    Claire Cordier est aujourd’hui professeur d’allemand au collège Duruy, elle a eu en charge l’organisation de cet anniversaire. L’image du maillon est celle qui lui vient pour évoquer son expérience. « En tant que prof d’allemand, j’ai senti, lors de cette préparation que j’appartenais à un corps qui se transmet de prof en prof, un cadeau, un trésor : cet échange. Nous sommes reliés par des convictions fondées sur la connaissance de la culture de l’autre, sur l’acceptation des différences. »


    L’Histoire de cet échange est tissée aujourd’hui de petites histoires individuelles et collectives : un papa est parti en 1972, sa fille à son tour en 2007 ; un professeur du collège a participé à l’échange comme collégienne, des parents ont sympathisé grâce à l’échange de leurs enfants, ils se voient régulièrement encore 15 ans après, de nombreux élèves se sont engagés après Löhne dans le programme Sauzay de séjour long en Allemagne, le sourire d’Ingrid, professeur en Allemagne et 20 ans accompagnatrice, lorsqu’elle se réjouit au micro en français « courageux » du relais assuré par ses jeunes collègues… Des histoires humaines de semailles, de transmission, d’amitié… parfois ravivée des années plus tard : un « ancien élève » recherche et retrouve les traces de vie de son correspondant ; 38 ans plus tard le contact est repris, ils ont encore des choses à se dire… Comme le déclarait l’actuel directeur de la Realschule samedi soir : « Les fondateurs ont ouvert la porte. Beaucoup sont entrés par cette porte. La fête doit continuer ! » La chaîne, quand elle n’emprisonne pas, est lien, farandole, à l’image de celle qu’ont dansée nos jeunes élèves, français et allemands mêlés, dans le réfectoire du collège, mardi soir…


    Nous avons offert un cep de vigne à chacun de nos amis allemands présents samedi: « Symbole de notre région », a dit M. Oudin, le principal du collège, « mais aussi symbole de robustesse et de vieillesse» pour porter chance à cet échange et l’inscrire profondément dans la durée du long terme…


    Un anniversaire n’arrive jamais seul !


    Le 9 mai prochain, nous fêterons les 60 ans de  la déclaration Schuman qui appelait en 1950 dans le salon de l’Horloge du Ministère des Affaires étrangères, la France, l’Allemagne et tout pays européen volontaire, à mettre en commun leur production de fer et d’acier pour jeter les premières bases d’une fédération européenne. Une idée un peu folle comme toutes celles qui jaillissent de l’esprit idéaliste de ceux qu’on appelle « fondateurs »…


    Comment ne pas mettre en regard l’anniversaire particulier de notre échange et celui, historique, des balbutiements franco-allemands de la construction européenne dont le projet était d’éradiquer « l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne » ? M. Périn n’avait sans doute pas conscience de cette coïncidence lorsqu’il affirmait samedi soir en privé que si l’Europe manifestait des dissensions, si le couple fondateur était aujourd’hui divisé, c’est parce qu’on faisait l’impasse sur toutes ces années de combats de citoyens européens pour faire naître l’Europe politique fondée sur l’amitié des peuples et leurs valeurs communes.


    C’est par la voie pragmatique de la mise en commun des ressources naturelles que les pères de l’Europe avaient choisi d’initier la fondation ; c’est par la voie culturelle et linguistique que nos fondateurs ont tissé ensemble les fils de la jeunesse européenne. Dans les deux cas, leur discours aurait pu commencer par ces mots : « Il n'est plus question de vaines paroles, mais d'un acte, d'un acte hardi, d'un acte constructif » pour créer une solidarité de fait grâce à des réalisations concrètes.

    Faut-il le dire : ce ne sont ni la monnaie, ni la banque qui parachèveront la construction de l’Europe ! Au-delà des intérêts marchands, seules les initiatives citoyennes et la fraternité née du partage des cultures peuvent la faire exister en profondeur.


    Il faut militer pour que s’instaure la conscience d’une citoyenneté européenne, ce qu’un échange comme le nôtre réalise pleinement. Pour que chaque européen puisse se sentir acteur d’une œuvre qui le dépasse, créateur de paix par son adhésion volontaire à un projet commun ! Claire Cordier et l’actuel directeur de la Realschule le disaient chacun à leur manière : c’est de l’infime mais essentielle contribution de chacun que peut venir la réussite d’une fraternité durable, c’est l’engagement conscient de nombreux militants pacifiques qui peut triompher des replis, des réflexes individualistes, des fermetures. Continuons à être de ceux-là en faisant vivre avec l’humilité qui sied aux artisans d’œuvres majeures, l’échange entre le collège Duruy et la Realschule de Lohne, et le jeune plant  devenu vigne noueuse continuera à porter de nombreux fruits.

  • Générations Engagées : pour éclairer ce que nous sommes et ce que nous voulons être

    Logo-GE_court.gifTout a été dit, surtout ici, pas assez fort ailleurs, sur l’abstention effrayante, ce qu’elle cache comme mépris, comme désespoir, comme passivité…

    Les appareils ont gagné le soir du 14 mars, laminant au passage les challengers. Cette élection n’était pas la bonne pour faire ses preuves, cette élection n’était pas la bonne pour les citoyens non plus.

    Pour autant, devons-nous désespérer ?

  • J + 3 Finalement les poissons...

    poisson qui escalade.jpg...on n'aurait pas dû. Au vu du calendrier, c'etait sûr! Coïncidence fâcheuse que la concomitance de la date de l'élection et de celle de l'ouverture de la pêche... Les poissons sont capables des plus basses vengeances... Un pêcheur averti en vaut deux! Nous changerons d'hameçons, on ne nous y prendra plus!

    Maintenant que je n'ai plus l'excuse du temps qui presse, l'écriture va me paraître plus difficile. Mais j'ai quand même quelques petites choses à dire qui le seront vite et toujours sans prétention pour ne pas oublier trop rapidement les soirées de la campagne quand, explosée de fatigue, il fallait encore raconter...

    La soirée électorale de dimanche soir n'a pas été un mauvais moment: je ne veux pas dire qu'il a été simple à vivre, mais j'ai eu l'impression d'observer tout cela de l'extérieur comme pour un reportage. Le dépouillement à Mairy sur Marne et mes 32 voix qui m'ont juste procuré la fierté de faire mieux que le FN dans ma commune au moins: ouf! L'ambiance étrange à la mairie de Châlons, avec l'annonce dès mon arrivée des 3,85% de notre liste aux cent premières voix... Les résultats des bureaux de vote égrenés par la voix du maire, la chute progressive du pourcentage total, et surtout l'énormité du taux d'abstention: 25% de votants sur certains bureaux. L'arrivée de Nicolas en écharpe bleu océan, de ses 8% à Epernay. La préfecture et l'agitation fébrile qui y régnait, les écrans que j'avais du mal à lire (décidément je ne suis pas une femme de chiffres) la télé, Frédéric Lefevre en plein délire formaté: "voter socialiste, c'est voter FN"; Rachida Dati qui m'a fait rire en demandant à Manuel Valls de "parler du fond"... Et puis Chantal Jouano que le président a raison de trouver belle, c'est vrai, pour parler du fond ;-)

    Bon, c'était fini pour nous et ce soir-là, je ne me souviens pas d'avoir été déçue de ça. J'avais tout dit l'avant-veille dans mon message aux amis que j'aurais pu réécrire le soir des résultats en le transposant au présent et en modifiant le chiffre du sondage comme me l'a gentiment suggéré Olivier dans un commentaire cordial...

    Je continue à être révoltée du jeu de dupes dans lequel nous sommes aujourd'hui engagés. JP Bachy a bien raison de ne pas pavoiser. Quant à Benoist Apparu qui se satisfait de la large avance de la droite, il devrait faire preuve d'une grande humilité au regard de la sanction de son action municipale à Châlons. Comment peut-on, en tant que politique installé, tenter d'analyser un score établi sur une base si fragile et gangréné par la force du pourcentage du FN? Comment peut-on parler d'avance ou de recul quand plus d'un français sur deux ne va pas voter?

    L'urgence civique est toujours la même, et je ne pourrai pas aujourd'hui, me trouver déçue de n'avoir pas été entendue, puisque je porte en héritage la tare de la fracture que ces générations de politiques ont laissé s'installer entre eux et les citoyens; ce que je n'ai de cesse de déplorer et d'essayer de réparer. Comment pourrais-je être déçue de n'avoir pas construit en deux mois, ce qu'il faudra des années pour rendre aux électeurs: la confiance dans le politique? Comment pourrais- je regretter l'excellente campagne que nous venons de mener, étant si peu responsable au fond du score qui la conclut?

    Vous allez me dire: "C'est mieux comme ça, elle n'était pas prête à y aller." Et vous n'aurez pas totalement tort... J'aurais aimé être élue parce que notre projet est bon et que je me serai battue pour le défendre, pour proposer, pour être inventive, constructive dans l'assemblée. Mais cela m'aurait bien ennuyée de faire 6% et de devoir négocier des compromis foireux entre les deux tours pour avoir deux postes sur une liste, peu importe laquelle. Cela m'aurait bien ennuyée de me voir accusée par les citoyens dont la confiance m'importe, de manger au râtelier du plus puissant par opportunisme.

    Il nous reste "la liberté des mots", dit Philippe Le Claire de l'Union. Et j'aime bien qu'il dise ça et qu'il ajoute que ça n'est déjà pas si mal. Parce qu'on va s'en servir : des mots pour recréer du lien social, des mots pour faire de la pédagogie, des mots pour donner du sens, pour donner envie... Des mots qui circulent entre les citoyens et d'autres qui fixent des idées sur nos blogs... Des mots de résistance!

    Il reste donc maintenant à poursuivre le travail qui n'a été qu'amorcé, à se garder mobilisés en équipe soudée pour travailler au local à convaincre, à associer, à susciter. Pour ne plus nous entendre reprocher de ne sortir qu'en période d'élection, pour nous faire connaître, pour expliquer ce que nous sommes et ce que nous voulons faire sans donner l'impression de draguer sévère, pour soutenir et accompagner ceux qui n'y croient plus, ceux qui n'en peuvent plus... Et il va y en  avoir dans les prochains mois. Ca aussi, ça me fait relativiser pas mal le poids de notre échec...

    Il reste aussi à nous assurer sur le fond, à prendre des positions fortes selon nos valeurs, à laisser émerger les deux, trois idées qui nous rendront plus lisibles et à construire un vrai projet de militantisme local. Au terme de cette campagne, nous avons des tas d'idées qui seront faciles à exploiter sur notre lancée.

    Le score est bas mais il est sans doute plus facile de reconstruire sur une table rase que sur un score artificiel acquis par l'extinction temporaire des feux qui détruisent la maison de l'intérieur. A ce propos, nous remercions particulièrement Corinne Lepage de n'avoir pas appelé trop tôt les pompiers... :-( Nous n'avons plus de façade, nous, qu'à cela ne tienne!  Sans attendre que l'impulsion vienne d'en haut... Reprendre la construction, retrouver ses fondations et poser une pierre après l'autre... Faire la preuve... que le MoDem ça peut marcher!

    Allez, à vite! C'est urgent!

  • Quand des candidats usent et abusent de leur statut et de l’argent public en pleine période électorale…

    poisson carnivore.jpgPar Nicolas Schmit


    Nous en avons assez !! C’est inacceptable !

    Depuis deux semaines (tiens, tiens il s’agit d’un simple hasard… justement les deux dernières semaines de la campagne électorale des régionales où soit disant tout se joue…), on nous arrose d’annonces en tout genre, plutôt « border line » sur le plan du fair play politique. Explication de texte...

    Ça a commencé avec le lancement de la campagne de communication de la plate-forme de renseignements sur la mobilité en Champagne ardenne, VITICI. On aurait d’ailleurs dû l’intituler « VOTICI » (vote ici) tellement la campagne est à la hauteur des moyens investis. Je ne suis pas un expert en budgets publicitaires mais quand on retrouve cette pub sous tous les abris bus, dans tous les magazines de sorties en tous genres, je me dis que ça sent le gros budget, alors que nous sommes en pleine période de campagne électorale ! En effet, la plate-forme de mobilité existe depuis plus de 6 mois et voila seulement que la Région, et donc son Président, décident enfin de lancer cette campagne de pub… C’est un peu comme si on organisait un colloque sur l’intermodalité en pleine campagne électorale, et au cours duquel on vanterait tout ce que la majorité en place a fait de magnifique sur le sujet pendant les six dernières années….Oups ! Effectivement, je me souviens que ce colloque a bien eu lieu lui aussi en février ! Et qui l’a payé ? On peut en dire autant des différentes aides et autres subventions régionales distribuées à grand renfort de médiatisation dans la presse locale, comme par hasard dans les deux ou trois semaines qui précèdent l’élection. Qui paye ?

    Mais si on peut reprocher à la gauche de faire de l’excès de zèle qui n’est pas sans arrière pensées électoralistes, la droite ne fait pas mieux ! C’est ainsi que nous avons tous appris que Monsieur le Secrétaire d’Etat au Logement a organisé une grande rencontre à Châlons (ça n’est qu’un hasard, toutes les salles des autres villes de France étaient occupées ce jour là…) pour présenter sa stratégie nationale pour les mal-logés. C’est vrai que ça ne pouvait plus attendre… A J-6 avant le 1er tour des élections régionales et alors que les expulsions vont reprendre bientôt…Sans parler de la présence de Monsieur le Préfet, en pleine période de réserve, nous le rappelons au passage, et devant un parterre – entre autres – d’associations champardennaises travaillant dans le domaine de l’hébergement d’urgence. Voila une occasion de leur dire tout le bien que pense le Gouvernement de leur action…Le subliminal devrait s’occuper du reste pour les régionales…

    C’est cette manière de faire de la politique qui nous excède aujourd’hui. Nous, au Mouvement Démocrate, nous voulons mettre fin à ces vieilles pratiques qui manipulent nos concitoyens. Car l’abus de ces prérogatives en pleine période électorale, c’est l’abus de la force des plus gros contre les plus petits.

    C’est l’utilisation abusive des biens publics à des fins électorales. C’est entretenir le désaveu voire le dégoût du citoyen à l’égard du politique.

    Et cela, ni la gauche ni la droite, à elles seules, n’en paieront les pots cassés !

    C’est avant tout la démocratie, et elle seule, qui en paie le prix fort !