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Citoyenne et Engagée! Le blog de Marie-Pierre Barrière-Lallement - Page 11

  • J - 3

    A tous mes amis, contacts, relations proches ou lointaines,

    Quelques mots pour informer ceux qui n’en auraient pas été avertis de ma candidature comme deuxième de liste marnaise pour le Modem aux élections régionale de dimanche.

    Quelques mots surtout pour vous convaincre…

    La campagne s’achève. C’était ma première comme candidate et je l’ai vécue avec un bonheur incroyable malgré la fatigue, le temps compté, le stress, le manque de ma famille.

    · J’ai croisé des centaines de visage, engrangé des centaines de phrases, de témoignages, sillonné la Marne à la rencontre des entrepreneurs, agriculteurs, associatifs, simples citoyens. Il y a chez nous, en Champagne-Ardenne, des combats formidables, des détresses profondes et des espoirs incroyables.

    Le politique doit porter tout cela et faire du lien avec humilité car d'autres créent déjà !

    Marre de la politique de salon, d’exposition, de papier glacé ! Marre des affichages, des gros qui écrasent tous les autres parce qu’ils ont l’argent public pour pavoiser en organisant en période électorale des colloques ou des manifestations seulement destinés à les valoriser…

    · Nous avons beaucoup travaillé en équipe pour élaborer notre projet régional que j’ai moi-même synthétisé et rédigé : il émane du terrain et fait des propositions neuves pour que l’homme, en fin, reprenne sa place au cœur des politiques publiques !

    Le politique doit regarder au loin et tracer le chemin !

    Marre des petits projets court-termistes, inadaptés au terrain parce qu’émanant de commissions nationales de penseurs agréés ou de chargés d’assistants parlementaires qui font campagne dans leurs cabinets…

    · Nous sommes révoltés par les chiffres de 60 % d’abstention qu’on annonce pour le scrutin de dimanche. Nous sommes révoltés par le fossé qui sépare aujourd’hui le politique du citoyen…

    Le politique doit rappeler aux électeurs leurs devoirs et se montrer lui-même irréprochable !

    Marre des politiques qui ne se parlent plus qu’entre eux et aux médias, marre du statu quo admis partout : surtout ne pas réveiller l’électeur, au cas où il ne voterait pas pour nous, marre des pratiques de réseaux d’intérêt, marre des prétentions d’ego gonflé aux ambitions ministérielles, marre des petits arrangements entre amis bien pensants…

     

    On ne fait pas de politique avec de bons sentiments seulement, et il y a de la colère dans ce que je vous écris ce matin. Parce que nous avons travaillé d’arrache-pied et en équipe soudée, parce que nous avons donné sans compter pour rendre à la politique sa dignité… et que le sondage de ce matin nous crédite seulement de 4,5%...

    C’est à une métamorphose radicale que notre société est appelée pour briser le chacun pour soi et faire que chacun se sente responsable de soi-même, de sa propre évolution, de celle de la société, des autres !

    Cette métamorphose commence dimanche par le vote des électeurs pour des candidats qui incarnent le renouveau et la volonté de faire bouger les lignes.

    Je vous remercie de m’avoir lue et je vous souhaite un bon dimanche électoral.

    Pour info : Le blog de Nicolas Schmit, tête de liste dans la Marne

    Marie-Pierre BARRIERE-LALLEMENT

  • J - 5

    map.jpgHier soir, top, le meeting de fin de campagne... 80 personnes au Palais des Fêtes d'Epernay!

    Nous avions décidé de poursuivre sur notre lancée de réunion décalée. Il ne fallait pas guinder l'atmosphère d'une campagne qui a été tout entière placée sous le signe de l'élan et du renouveau. Nous avons donc organisé la soirée sous la forme d'un speed dating durant lequel trois tables rondes sur les divers thèmes abordés par le programme se sont enchaînées à raison d'un quart d'heure par échange. Il y avait une dizaine de personnes par table ronde et deux ou trois colistiers, spécialistes de leur domaine pour animer le groupe et indiquer les propositions de notre programme.

    J'étais moi-même avec Anne et Maria en charge de la Table Ronde sur le vivre ensemble: cohésion du territoire et accompagnement du handicap. J'ai été très satisfaite de la façon dont les trois tables rondes se sont déroulées au gré des souhaits et des questions des participants. La première a davantage porté sur le handicap, la seconde sur l'aménagement du territoire et la troisième sur la prise en charge des seniors et leur maintien à domicile dans le monde rural, notamment.

    Il faudrait généraliser sur des thèmes particuliers ce genre de rencontre qui place le citoyen et le politique sur un pied d'égalité sans tribune ni podium. Chacun intervient, propose, alimente, interpelle et fait la richesse des échanges collectifs... Même si le temps est compté (Sylvain a d'ailleurs dû user de toute son autorité pour nous faire suspendre nos discussions) la parole circule et si elle n'aboutit pas à une mise en forme rigoureuse, le désir de prolonger l'échange est garantie d'engagement et de réflexion futurs.

    Et puis, Nicolas a bien parlé (le discours obligé du politique tête de liste) en mettant l'accent sur les points saillants de notre programme et sur l'humanisme qu'il défend. La soirée s'est conclue par la lecture à trois voix de notre slam réglementaire dont je copie-colle ici le texte que j'ai rédigé entre deux boîtages pour rendre compte du plaisir qu'il y a à faire campagne au MoDem :-)

    Et je voudrais faire un clin d'oeil particulier à Antoine, un Monsieur de 80 ans, qui a eu des responsabilités politiques importantes. Son sourire de fin de meeting et cette phrase: "Il a fallu que j'attende d'avoir 80 ans pour vivre une réunion politique comme j'ai toujours eu envie de les vivre."...

    1) Allez, c’est presque terminé,

    Cette campagne on l’aura bien portée.

    Et ce soir, on voudrait rendre hommage

    A ces centaines de visages

    Juste croisés

    Les citoyens lambda qui se demandent bien à quoi

    Sert la politique, ma bonne dame, quand on entend c’qu’on entend

    Et quand on voit c’qu’on voit

    La pratique de la petite phrase

    Du petit projet court-termiste

    Et surtout électoraliste

    Le manque de courage

    L’autocratie, les orages

    La fausse ouverture

    La guéguerre, les armures

    Et puis

    Le chacun pour soi, le quant-à-soi

    La galère tous les mois

    Les petites retraites, les feignants

    Et qu’est-ce qu’il vont devenir nos enfants ?

     

    2) Et ce soir on voudrait rendre hommage

    A ces dizaines de visages

    plus longuement côtoyés :

    Jacky Hermant et la porcherie Porcibel

    Un éleveur

    qui a mal au cœur

    Quand il voit que son élevage

    N’alimente de Carrefour que les marges

    Thomas Dubois, directeur de l’URIOPSS

    qui fait de l’association de solidarité

    le pivot d’une nouvelle humanité

    Marie-Aude Bur de chez Tansmatik

    Entrepreneuse métallurgique

    Relocaliseuse tonique

    Céline Landragin et Cap intégration

    Qui veut mettre au cœur de la société

    L’attention à la fragilité

    Nathalie Ballu et l’accueil St Vincent de Paul

    En elle l’hébergement d’urgence

    A comme pris nouvelle résidence

    Les salariés de PTPM

    Qui ne se battent pas pour grossir leur prime chômage

    Mais pour maintenir l’emploi

    Et rappeler à l’Etat que quand il s’engage

    Il faut que ça se voie !

    Tous ceux là, tous

    Il nous ont révélé

    En nous disant pour quoi ils se lèvent chaque matin

    Que nous aussi comme politiques on pouvait les porter

    Ces bribes de leurs combats qui ont bel et bien forgé

    Celui que nous mèneront à la Région demain.

     

    3) On voudrait aussi rendre hommage à nos colistiers

    Anne, Laurence C, Laurence D, Jérémy et Désiré

    Guillaume, Maria, Jean-Marie, Marie-France Basselier

    Et tous les autres qu’on ne va pas nommer

    D’avoir boîté, tracté, cogité, répondu, convaincu

    Tous ceux pour qui voter était une cause perdue

    Et puis, il y a ceux,

    Ceux qui n’ont pas de titre, pas de rang,

    Mais qui se sont défoncés

    Parce qu’ils aiment l’énergie qu’on met à se donner

    Ils nous portent, nous conseillent comme leurs enfants

    Yvon, Marie-Christine Berthou, Pierre Dellon, Pierre Castrique

    Merci aussi à M. Vecten, Lallement, Subtil

    Vous transmettez le relais de la famille centriste

    Autrefois incarnée par Bernard Stasi notre grand humaniste.

     

    4) Et à tous ceux qui nous prennent pour des fous

     

    Des doux-dingues, des gentils un peu mous

    Nous invitent au PS ou à l’UMP parce qu’ils ne croient pas

    Qu’au centre il y ait une voix

    On voudrait juste répondre du haut de nos trente ans :

    Est-ce qu’à l’UMP, on aurait appris autant ?

    Est-ce qu’au PS on nous aurait laissés

    Afficher nos poissons, au kébab tenir café

    Inviter Marielle dans un restaurant d’insertion,

    Convaincre même ceux qui n’ont pas de carte pour l’élection ?

    Est-ce qu’à l’UMPS, on l’aurait élaboré

    Ce programme qu’on est si fiers aujourd’hui de porter ?

    La réponse est non, puisqu’on l’a répété

    A l’UMPS en Champagne, on ne fait pas campagne

    On s’invite chez ceux qui nous sont dévoués

    On attend l’abstention comme une panacée

    Pour être sûrs de n’être pas trop mal placés !

    Voilà le vrai scandale, voilà la honte de notre société

    Quand le sens civique lui-même, est dévalué

    Par ceux qui devraient en premier le rappeler…

    Comment voulez-vous qu’à l’UMPS on s’engage

    On aurait fait trop de bruit, tremblé tous ces vieux murs

    Dépoussiéré les planchers, fait sauter les serrures

    Vu la pêche qu’on a, sûr, c’était la voix de garage

    Le mépris, le rejet, "allez, prenez un peu d’âge

    On vous rappellera dans dix ans

    Quand vous aurez un peu plus de cheveux blancs…"  (lu par Nico, ça le fait ;-))

    5) Pour citer Gandhi,

    Nous sommes le changement que nous voulons voir dans le monde

    Pas la révolution, pas la transmutation, la terre est toujours ronde

    Juste une métamorphose lente, et de chaque seconde

    Nous voulons modifier les règles du vieux jeu

    Pour qu’enfin l’humain puisse se porter mieux

    Créer ce qui nous manque, donner envie de croire

    Qu’on est chacun responsable des autres

    Et que le politique ce n’est pas : "les miens contre les vôtres"

    On sait qu’on a raison parce que c’est du bon sens

    On vous remercie tous ce soir de nous faire confiance

    De continuer à porter cette énergie, cette soif de sens

    Vendredi, samedi, dimanche, demain

    Et encore après-demain

    Notre voix est essentielle et le combat que nous menons

    Sans aucune hésitation est le bon

    Il ne s’arrêtera pas quels qu’ils soient (mais nous y croyons ils seront bons)

    Aux résultats de dimanche soir

    Alors ensemble, gardons cœur, cap et espoir

    Merci à tous d’être là au Palais des fêtes ce soir !

     

    Allez courage! Bons boîtages, bons tractages, on continue!

    A demain :-)

     

  • J - 7

    journée de la femme.jpgQuand on a dit: "Il faut faire quelque chose pour la journée de la femme!", j'ai pensé "ouille, aille, aille!" Parce que pour moi... La journée de la femme, c'est un truc un peu superficiel, un peu plus sérieux quand même que la St Valentin ou la Fête des grands mères parce que le but n'est pas de vendre des fleurs et des chocolats... mais quand même... ces journées-ci, journées-ça... les grandes causes et le bla-bla médiatique qui va avec... j'en rafole pas. et puis, je ne suis pas féministe pour deux sous... Elisabeth Badinter me rend folle...

    Alors on a cherché à donner un contenu à cette journée. En plus de Marielle de Sarnez venue nous soutenir, nous colistières champardennaises, on avait invité au restaurant l'Atelier, dans les locaux de l'association d'insertion La Sauvegarde de la Marne, quatre femmes engagées et qui ne sont pas encartées chez nous.

    Nathalie Ballu, responsable d'un foyer d'accueil d'hébergement d'urgence à Epernay; Céline Landragin, permanente de l'association Cap'intégration qui s'occupe de l'accompagnement d'enfants handicapés et la maman de Léo-Paul, membre active de l'association, elle-même confrontée à un combat quotidien pour continuer à mener sa vie de femme tout en assurant sa vie de mère; Marie-Aude Bur, chef d'une entreprise de métallurgie qu'elle a fondée en 2004 et qui a obtenu en 2008 le prix Industrie de Reims Créator.

    Au départ, nous devions écouter le témoignage de ces femmes engagées chacune dans leur domaine et des contraintes, des chances que cet engagement supposait. Et puis Marielle de Sarnez a préféré faire autrement...

    Le tour de table de présentation a duré 1h30... Sur le temps de midi, elle n'avait que deux heures entre deux trains....Il y avait là un certain nombre de colistières des quatre départements qui ont chacune, questionnées par  Marielle de Sarnez, parlé de leurs différents engagements militants et associatifs et des problématiques de tous genres auxquelles elles étaient confrontées, des tourments administratifs aux difficultés de faire reconnaître les acquis de son expérience de femme sans profession, comme on dit :-( et on n'arrivait pas à terminer le tour de table, tant les mots de ces femmes réunies de façon un peu artificielle par le thème de la rencontre et la journée de la femme, s'enchaînaient avec force et cohérence. Une parole tout juste plus longue pour nos intervenantes extérieures, impressionnantes toutes les quatre de détermination.

    Engagées, toutes nos colistières sont engagées; et les femmes venues témoigner de leur propre engagement sont resorties enrichies du témoignage de toutes les autres. Une belle expérience de paroles partagées, spontanées, suscitées par l'écoute attentive de Marielle de Sarnez et son habileté à questionner.

    Il y a de la force dans les engagements de femmes, de la pudeur et de l'humilité aussi. La sensibilité est motrice généralement, il s'agit de prendre à bras le corps une cause qui touche à l'enfant ou à la fragilité physique ou sociale, l'envie d'entreprendre, celle de créer pour transformer, pour prouver qu'on peut maintenir une activité économique industrielle, pour lutter contre la fatalité, quelle qu'elle soit. Et comme l'a dit Marie Grafteaux-Paillard interviewée par un journaliste sur la spécificité de l'engagement féminin: "Il y a chez les femmes de la volonté; elle n'abandonnent pas."Elle concilient, elles adaptent, elles se questionnent... Elles embauchent, elles mobilisent, elles encouragent, elles fédèrent...

    J'ai été frustrée, la rencontre est allée bien trop vite. J'aurais eu envie de creuser; sur chacun des thèmes de vérifier mes intuitions sur ce qui constitue pour les femmes les moteurs de l'action... Et d'entendre Marielle de Sarnez sur ce qui l'anime, elle, dans son engagement politique. Avec Nicolas, nous avons prévu de visiter Transmatik qui relocalise la production de verrins en métallurgie, de visiter l'accueil d'urgence à Epernay pour mieux saisir les enjeux des problèmes d'hébergement, de discuter plus longuement avec les associatives de Cap'intégration qui se battent pour que les enfants handicapés soient "accompagnés" et pas seulement "soignés" ou "entretenus".

    Nous avons prévu de prolonger avec tous ceux qui le souhaitent après la campagne, toutes ces rencontres que nous vivons aujourd'hui et de construire le MoDem de la Marne autour de ces rendez-vous, dans l'échange et la diffusion de ce qui marche déjà, de ce que les citoyens créent déjà, de ce que les gens disent déjà... Parce que le métier du politique, c'est la relation (dans les deux sens du terme, récit et lien). Et en cela M. Gauchet a bien raison!

    Merci à toutes ces femmes démocrates et/ou engagées d'avoir donné du sens à cette journée!

    A demain!

  • J - 10

    sextant.jpgAh là, là. Je n'arrive plus à suivre! Et mes lecteurs parlent déjà de ce blog à l'imparfait, hein Hubert ;-)

    Il faut dire que j'ai un boulot et qu'en cette veille de fin de trimestre mes soirées après tractage, boîtage et réunion publique sont fort occupées à la correction des copies amassées depuis quelques semaines (je remercie les élèves de leur patience...) dont il faut rentrer les notes sur sconet pour pouvoir rédiger les appréciations sur les bulletins.

    Depuis hier soir, c'est fait! Je peux donc reprendre le fil de mon récit de campagne.

    Jeudi soir, nous organisions un café démocrate à la Taverne sur le thème de la formation. Jacques Jeanteur nous a fait le plaisir de nous y rejoindre. L'écouter fut passionnant car il nous rappelle d'où l'on vient et les valeurs qui, d'une génération à l'autre, ont construit la famille centriste. Il a d'ailleurs écrit ici un très beau texte dont je recommande la lecture à tous ceux dont le moral flanche.

    Sur la formation, nous déplorons que la Champagne-ardenne accuse un certain nombre de retards culturels qui nuisent à l'installation des jeunes dans notre région: retard culturel lié au faible niveau de qualification des champardennais; la situation s'améliore mais Jacques Jeanteur nous rappelait qu'en 86, c'était 80% des champardennais qui ne possédaient pas le bac, alors même qu'il était question d'y faire accéder 80% d'une classe d'âge. Retard culturel lié également au fait que la sociologie régionale n'a pas encore su révéler une image de diversité, de renouvellement. Les vies urbaines sont mornes et peu attirantes; et les jeunes qui vont faire des études dans d'autres régions bénéficient de l'ambiance estudiantine et vivante d'autres cités et rechignent ensuite à revenir s'installer en Champagne où ils pensent être contraints à l'ennui...

    On voit bien ici à quel point l'offre de formation est prise dans un contexte et qu'il faut réflechir en amont (l'enseignement secondaire et l'orientation) et en aval (les offres d'emploi et la coïncidence des propositions de formation et des bassins d'emploi) pour donner toute sa cohérence à une poitique en matière de formation. Il faut à ce propos savoir gré à Jacques Jeanteur de l'immense travail qu'il a accompli en ce domaine. Dès 86 il s'est emparé du sujet avec passion. Il a formé lui-même dans son entreprise plus de 120 apprentis et a travaillé avec Jean-Pierre Soissons d'abord comme vice-président, puis à la tête d'un organisme national chargé de faire des propositions en matière de régionalisation de la formation. Il a donc beaucoup à nous apprendre en ce domaine.

    Ses constats sont clairs et il déplore avec constance que la Région soit condamnée à remedier aux conséquences de ce retard culturel sans prendre les moyens d'identifier les causes afin de pouvoir les traiter. Nous réclamons donc qu'un audit de grande ampleur soit mené en région par des chercheurs français et européens pour identifier les causes et la nature de ces retards afin de mettre en place les mécanismes compensateurs. A partir d'un diagnostic objectif il conviendrait de remettre l'ouvrage sur le bon chantier plutôt que de colmater sans cesse dans une politique court-termiste qui répare plutôt qu'elle ne prévient...

    Pour ce qui est de l'amont, nous avons d'autres propositions intéressantes qu'il faut lire ici. Simplement, comme enseignante, il me paraît évident que la politique d'éducation à l'orientation est bien insuffisante aujourd'hui. La mssion impossible ;-) de la Région serait dans les prochaines années de pénétrer le collège sur ce sujet... En effet, c'est en 4ème et en 3ème que se jouent des étapes décisives en matière d'orientation professionnelle et les moyens donnés par l'Etat en matière d'éducation à l'orientation et de formation des enseignants sont dérisoires. Il y a beaucoup à faire pour que les jeunes champardennais s'orientent de façon positive, notamment à l'issue du collège qui me paraît une étape plus décisive encore pour de nombreux jeunes en matière de choix d'orientation. Au lycée, en général, il est trop tard... C'est en 4ème et en 3ème que le jeune décroche s'il n'a pas été accompagné dans son projet professionnel, s'il n'est pas capable de donner sens à ses apprentissages. Or, nous personnels de l'Education  Nationale, sommes souvent bien démunis face à l'orientation que l'on n'envisage que sous l'angle du choix des formations, des voeux d'orientation, puisque nous n'avons pas le temps d'accompagner les élèves correctement dans ce domaine. En effet, l'éducation à l'orientation se place autant sur le choix des formations, que sur la découverte de soi, le parcours de découverte des métiers, l'accompagnement en stage, l'analyse de ses résultats, l'apprentissage de l'autonomie...

    Une autre mesure phare de notre programme c'est celle des "stages première embauche" qui étaient en vigueur jusqu'à ce que la gauche prenne la Région. Il s'agit de donner à des jeunes diplômés la possibilité d'effectuer un stage non rémunéré en entreprise, d'obtenir ainsi le statut de la formation professionnelle et d'acquérir une première expérience qu leur facilitera ensuite l'embauche. On connaît bien les objections de la gauche à cette mesure: ils fournissent un travail pour l'entreprise, ils doivent être rémmunérés, c'est de la main d'oeuvre corvéable à merci... Ok, cela nécessite un suivi, un plan de formation particulier et une contractualisation précise. Mais les entreprises ne se précipitent pas pour accueillir des stagiaires, et ce devrait être une preuve que, pour le maître se stage qui veut faire correctement son travail, le stagiaire est aussi une contrainte...

    Lors de ce café démocrate, Jacques Jeanteur a évoqué une initiative prise par un chef d'entreprise ardennais dans les années 80: personnalité respectée et fédératrice, il avait réuni autour de lui les chefs des entreprises d'un bassin d'emplois pour anticiper les évolutions des besoins et mettre en adéquation les formations.  Ils avaient collecté des informations relatives aux départs en retraite et aux perspectives économiques pour envisager les besoins futurs et adapter les propositions de formations. Je manque aujourd'hui d'éléments pour savoir comment les diagnostics sont posés à la Région en ce qui concernent l'identification des besoins, j'imagine qu'ils sont anticipés, mais la collaboration avec le monde de l'entreprise en la matière gagnerait sans doute à être affirmée. On discutait tout à l'heure avec Mme Bur, chef d'une entreprise de métallurgie qui nous expliquait que la bac pro métallurgie disparaissait à partir de l'an prochain, alors qu'elle même avait des besoins dans son entreprise...

    Tout ce que je découvre en travaillant sur les politiques régionales confirme mon idée que le politique est non pas l'homme ou la femme de la situation, mais de la relation, de la mise en relation. Et ça doit être un boulot de dingue, vu comme ça avance mal ;-)

    Après le café dém sur la formation, il y a eu l'after café, c'est à dire le moment où on se déplace dans la salle vers le bar afin d'effectuer notre réglement et, où, du coup, on circule et on discute avec les clients qui n'ont pas participé au caf dém. Je retrouve là, Jonathan, un ancien élève qui me reconnaît malgré mes cheveux blancs, un journaliste de mes amis, et puis les autres, des gens qui ont des choses à dire, sur la République, sur la situation des jeunes, sur la politique... On refile quelques journaux de campagne pour expliquer comment la liste et le programme se sont constitués, mais, sur le moment, c'est pas le plus important, assurément... Je dis quand même en sortant à Nicolas le nombre de voix que je crois qu'on a fait ce soir parce que c'est lui qui tient les comp tes et je suis grave tenue à la rentabilité... Je ne sais pas  encore si mon stage sera validé...;-)))))

    A demain!

  • J - 11

     

    tirelire.jpgHier, rencontre ESS: économie sociale et solidaire, parce que, tout en sentant de façon très intuitive que ce secteur porte un certain nombre de perspectives intéressantes pour une économie plus humaine, je reconnais que la complexité du statut des différentes structures qui composent le champ de l'ESS, n'est pas propre à en faciliter la lisibilité: mutuelles, coopératives,  associations, structures d'insertion par l'activité économique. Et puis, j'ai toujours été meilleure en poésie et en littérature qu'en économie, ça n'étonnera personne... Toujours est-il que le secteur est très divers et que le fédérer par le seul biais du statut ne paraît plus aujourd'hui pertinent: qu'est-ce qui unit en effet Champagne Céréales, le Crédit Agricole et une association comme Petites mains ou La Banque alimentaire...?

    Pourquoi l'ESS me paraît si prometteuse dans les champs d'exploration d'une politique propre à rendre espoir? Grâce aux principes sur lesquels elle repose, porteurs d'un sens accordé prioritairement à l'humain sur le profit et la rentabilité. D'abord la démocratie interne liée à la structure associative, ensuite, le caractère local d'une activité de proximité, enfin, la réinjection du profit dans l'entreprise et le refus de la financiarisation... Philosophiquement, les trois principes sont très proches de ce que promeut le MoDem: coopération et esprit d'initiative, responsabilité, liberté, autonomie.

    Ca c'est pour les principes. Dans les faits, la réalité est parfois beaucoup moins rose car l'économie associative, au début générée par des associations ou mouvements confessionnels est fortement marquée par la pratique bénévole et peine à être reconnue comme un secteur économique à part entière, alors qu'une certaine rentabilité peut être souhaitable y compris dans le cadre d'une activité économique dite sociale. De plus, le monde de l'ESS souffre d'un défaut de professionnalisation qui nuit parfois à l'efficacité de son action.

    La Région, qui a déjà fait beaucoup pour structurer le secteur peut apporter davantage en terme d'aide à la professionnalisation et à l'ingénierie, non par le biais de subventions directes aux associations, mais en s'appuyant sur les têtes de réseaux (organismes fédérateurs) qui sont en charge de monter et d'accompagner les projets d'associations par exemple ou d'apporter à une association uniquement constituée de bénévoles un soutien substantiel en terme de fonctionnement. Formation du salarié, formation du bénévole, les chantiers sont importants...

    Elle peut aussi inciter à des rapprochements entre l'économie dite "classique" et l'économie sociale et solidaire, par le biais de la labélisation (trophée de l'innovation sociale en complément du Prix Gauby Lagauche) en partant de la RSE (responsabilité sociale des entreprises), déclinaison des principes du développement durable au sein de l'entreprise. En effet, il y a sans doute des mutualisations possibles entre les deux secteurs: compétitivité, solidarité. Il serait néanmoins tout à fait illusoire de penser que le rentable est d'un bord politique et le solidaire d'un autre...

    L'ESS, ce n'est pas que du social... Pour preuve, les clients n'aiment pas beaucoup qu'on rogne sur le service et si la rentabilité n'est pas un objectif prioritaire du secteur, il faut quand même que ça tourne. L'ESS est non lucrative mais elle doit porter le souci d'une organisation rationnelle de son activité ainsi que de la gestion de son personnel.

    Aujourd'hui une grande partie des associations n'ont pas de salariés et bénéficient donc des services des têtes de réseaux qui leur apportent un soutien administratif, logistique, gestionnaire; mais parallèlement, les têtes de réseaux sont aussi sollicitées pour faire de la représentation dans de nombreuses instances; parfois même la Région ou d'autres organismes les sollicitent pour leur savoir-faire afin d'animer des sessions de formation ou des séminaires de réflexion. Mais les besoins sont énormes, et les moyens trop peu développés. En plus de leur fonctionnement habituel, les missions de communication, de mutualisation s'accumulent et ne sont pas rémunérées. C'est du temps passé à construire avec d'autres qui n'est pas pris en compte dans le temps de travail. Reconnaître les acteurs associatifs comme partenaires clés d'une politique régionale impliquerait qu'on valorise leur travail et leurs missions. Les aider à se faire connaître, à se développer, à se structurer, donner une tribune à ce qu'elles portent comme énergie neuve... Et les aider à mieux cadrer et encadrer.

    Merci Thomas, merci François, merci Jean... J'ai mieux compris, dégonflé des baudruches aussi car la responsabilité sociale, c'est pas mieux d'un côté que de l'autre apparemment; et il ne faut pas croire que tout est possible dans L'ESS comme le plan Borloo  de cohésion sociale prévoyant la création d'un million d'emplois, a pu le laisser croire aux auto-entrepreneurs d'un jour... malgré son nom l'économie sociale peut le devenir davanatage...mais je sens qu'il faut s'engager plus loin pour pouvoir en parler en connaissance de cause... et je suis toujours intimement convaincue qu'il y a dans ce vivier les forces du changement de modèle.

    Voilà pourquoi notre ambitieux programme propose de soutenir la création d'un pôle de compétitivité régional dédié à l'économie sociale et solidaire, parce que c'est en cherchant qu'on trouve, évidemment!

    Et chacun sait que le fait de porter une question ouvre le champ infini de la connaissance et le met à la portée de n'importe quel novice, pourvu qu'il ait l'humilité et la constance de tenir dans la demande... L'élu régional représente d'accord, mais il peut le faire avec passion et le souci de mettre en actes une vision... ;-)

    A demain!

    PS: Au fait, le sondage de l'Union n'est pas bon. On le sait, et ça ne nous donne que l'envie de nous dépenser davantage pour que notre voix, la troisième!! soit plus audible et mieux comprise. Il faut y passer beaucoup de temps parce que la démocratie le vaut bien et que le Centre, ça ne se comprend pas en trois mots... Cette pédagogie, c'est notre chance, les amis, ne l'oubliez pas! Celle de l'ancrage et de la profondeur. Si ce n'est pas pour demain, ce le sera pour après-demain...

  • J - 12

    puzzle.jpgHier réunion publique à Juvigny. Bon je ne mentirai pas: le boîtage intensif n'a rien donné. J'ai passé une bonne heure à discuter avec Mme la maire de Juvigny, Chantal, qui par ailleurs se trouve être une collègue...

    Nous avons rencontré pas mal de maires de petites communes depuis trois semaines. On commence toujours par leur demander comment ils sont en relation avec la Région. Et le constat est le même systématiquement: ils n'ont pas de relations avec la Région, ne connaissent pas les conseillers régionaux... Le département, c'est plus facile, ils ont leur canton et le conseiller qui y est rattaché et qu'on appelle quand il y a besoin. Mais la Région? On la sollicite par rapport aux dossiers qu'on veut financer... Elle donne ou elle ne donne pas...

    Elle ne finance pas les aménagements durables prévus au centre scolaire de Nuisement Sur Coole, mais elle donne un million d'euros au Parc des Expositions de Châlons qui se verdit seulement après coup... Comment ça se comprend, ça? Manque de lisibilité, de pédagogie, de communication tout simplement, sans aller jusqu'au manque de cohérence, voire un peu plus si on considère l'attribution de subventions à l'aune des échéances électorales. Mais on n'est pas comme ça nous... ;-)

    Or, les élus de petites communes sont aujourd'hui des relais importants car ils portent les problématiques liées à leurs territoires. On se demande comment la Région peut faire l'impasse sur les liens qu'elle doit entretenir avec eux, d'une part pour laisser monter vers elle ce qui anime les territoires et bassins de vie, ce qui s'y passe, ce qui préoccupe; d'autre part, pour associer aux mutations et évolutions nécessaires, les élus relais d'opinion et de transmission.

    En matière de développement durable, il y a fort à faire de ce point de vue. Collectivité formatrice, la Région devrait pouvoir proposer aux élus (maires, conseillers municipaux et communautaires) des formations propres à accélerer des prises de conscience et à faire émerger des projets. L'adjectif "formatrice " est ici une boutade mais, comme démocrates, nous mettons au coeur de toutes nos problématiques, la question de l'éducation et de la formation. D'ailleurs, c'est peut être une des problématiques transversales de notre programme: la formation nécessaire pour l'évolution agricole, viticole, économique, citoyenne... Au même degré, la formation continue des élus est souhaitable car ils sont les premiers aménageurs. A ce propos si nous souhaitons accélérer la déclinaison du Plan Climat Régional en plans climats territoriaux  (trois seulement existent aujourd'hui dans la région), cela ne pourra pas se faire sans une sensibilisation forte des élus  afin qu'ils en comprennent les enjeux et puissent s'associer fortement et conduire des politiques innovantes sur leurs territoires en associant à leur tour les citoyens.

    Ah, là, là, en écrivant ça, je pense à tous ces gens qui me disent que je rêve et que c'est si dur de faire bouger les choses, que les gens n'en ont rien à faire et que c'est chacun chez soi, chacun pour soi...

    Jeudi soir, j'animerai un café démocrate sur le thème de la Formation comme compétence de la Région. Il me semble intéressant d'élargir le propos  à ce sujet : ne pas seulement évoquer les formations professionnelles proposées dans la région et toutes celles que nous allons pouvoir ajouter pour répondre aux défis de demain: emplois qu'on nomme "verts" permettant la transition vers une économie plus soucieuse d'environnement et capable de répondre aux enjeux d'un développement plus juste. Pas seulement la formation au sens premier du terme, mais tout ce qui peut permettre des évolutions. La prise en compte du long terme est une nécessité, et pour voir loin, il faut avoir l'oeil bien ouvert OK, mais aussi élargir ses horizons, échanger, mutualiser, créer des lieux d'échanges de bonnes pratiques et de projets.

    Comment la Région peut-elle porter ce souci-là? Pas mal de réponses dans le programme exhaustif qui sort aujourd'hui. J'ai déjà évoqué le centre de ressources que nous voulons mettre à la disposition des collectivités rurales qui n'ont pas les services pour monter des projets complexes, le bureau d'aide et de coordination pour les agriculteurs, autant d'espaces de mutualisation et de réflexion... Il y a aussi une maison régionale de la jeunesse qui doit faciliter le répertoire des dispositifs en matière d'emploi, de formation, de stages, de santé, de loisirs... Faire travailler ensemble! Ne pas contraindre, poser les conditions pour que l'émergence puisse se produire. Levier puissant pour une politique régionale que ce désir ;-)

    Il faut finir avec René Char. J'ai réussi à faire un saut à la librairie aujourd'hui... J'ai besoin de lire, vivement le 21...

    "Nous devrions rendre au gage et au défi existence et honneur" in La Nuit talismanique

    Et on attend avec confiance le sondage du 5 dans l'Union! ;-)

    A demain!

  • J - 14 Le prog est bouclé!

    construire ensemble.jpgComment ça se fait un programme? Il faudra demander aux gens de l'UMP qui distribuaient samedi la liste des 8 propositions nationales pour les Régions de France ou au PS dont nous avons déjà abondamment commenté le tract, quelle méthode ils ont suivie collectivement pour élaborer leur projet régional... En tout cas, pour notre part, nous sommes heureux de le finaliser aujourd'hui au terme d'une longue phase de maturation pour le présenter mardi en conférence de Presse.

    On a commencé par travailler entre nous en commissions internes mais très vite, on s'aperçoit que ce qui alimente le projet, ce ne peut pas être seulement une construction entre soi de bonnes idées compilées. La confrontation au terrain, la consultation des acteurs directs a considérablement enrichi nos propositions, surtout dans les domaines que nous maîtrisions moins.

    Le livre orange du Projet Humaniste, en posant les principes, nous a aidés à discerner les grandes orientations à donner aux différentes compétences de la Région; les 12 propositiosn nationales reçues en Janvier au meeting parisien de lancement nous ont confirmé le cap à tenir...

    Mais surtout, ce qui me paraît intéressant dans l'optique de notre projet et dans celle du renouvellement des pratiques politiques, c'est la remontée de contributions de militants investis et sollicités en fonction de leurs compétences. Nous n'avons pas chez nous de chargés de mission ou d'attachés parlementaires qui sont payés à produire des notes pour alimenter les argumentaires partisans, et nous revendiquons cette spécificité qui rend beaucoup moins technique notre rapport aux politiques publiques... Il est frappant de constater que chacun peut d'une façon ou d'une autre apporter sa pierre à l'édifice et que l'expertise partagée enrichit l'ensemble du projet. Ainsi Laurence a contribué sur la culture, Jean-Marie sur l'agriculture, Bérengère a été sollicitée pour la santé, Anne pour le handicap...

    La synthèse nous revenant en propre est bâtie de ces contributions apportées et remises en perspective avec l'ensemble, ordonnancées en fonction du projet humaniste et de l'expérience de nos conseillers sortants qui finissent toujours par valider les propositions d'après leurs compétences et leur connaissance des dispositifs existants ou à améliorer.

    C'est vraiment passionnant de relier le pragmatique à la philosohie, l'action et la théorie... de constater que du terrain, les solutions existent déjà ou que les spécialistes savent aussi ce qui manque pour que ça marche mieux... L'expertise partagée! Le citoyen associé, la participation érigée comme principe...

    Tout un programme! Justement...

    A suivre et à généraliser dans le fonctionnement de la collectivité... dans le rapport de l'élu à son mandat pour garder le contact  avec les réalités quotidiennes et rester ancré dans le concret du territoire. Les dispositifs de concertation et d'élaboration de projet sont à inventer sur le mode de la résidence d'architecte à la cité scolaire de Revin. Un chantier passionnant, la politique de demain, l'espoir rendu aux citoyens... (mais pas de démago royaliste là-dedans, on est d'accord!! ;-))

    A demain!

  • J - 15

    CETTE FUMÉE QUI NOUS PORTAIT

    "Cette fumée qui nous portait était soeur du bâton qui dérange la pierre et du nuage qui ouvre le ciel. Elle n'avait pas mépris de nous, nous prenait tels que nous étions, minces ruisseaux nourris de désarroi et d'espérance, avec un verrou aux mâchoires et une montagne dans le regard."

    R. Char, Fureur et Mystère


    contresens.jpgCa devient dur mais faut résister, on est des résistants! La minorité qui triomphe au final.

    Cette semaine, pas facile de s"organiser avec la reprise du boulot et toutes les choses à faire...et le fait aussi qu'on se voie moins en équipe, chacun étant bien occupé sur son coin...

    Je ne supporte plus les boîtes aux lettres; d'ailleurs, je ne vais plus chercher mon courrier... ;-) Mais il me semble qu'à parcourir les villages des alentours de Châlons et plus loin, à y user la semelle de mes bottes, la Marne m'entre un peu plus dans le coeur.

    Ca se termine autour de Châlons, les quinze prochains jours, ce sera la CAC, avec une réunion publique prévue le 12. L'agenda est blindé d'une façon presque surréaliste, mais pour nous, pas d'inaugurations, ni de visites ministérielles en prévision... Juste François Bayrou et Marielle de Sarnez...

    J'ai vite vu Sézanne à midi: un café dém très intéressant par la diversité de ses participants, des militants centristes de la première heure (qui s'accrochent!!), des jeunes, néophytes en politique, un prof d'allemand, un autre de philo et des ouvriers viticoles... Quand il s'agit d'écouter, il y a égalité. Mais dans la prise de parole, pas facile de s'entendre ou de se parler sans donner l'impression d'agresser ou de rabaisser, pas facile de passer sur la diversité culturelle, la différence des niveaux de connaissance. C'est la magie des cafés démocrates de bâtir ces ponts-là, qui sont la pièce maîtresse de l'humanisme démocrate. J'ai hâte à ce propos de pouvoir échanger avec des gens de l'association citoyenne Paroles Partagées pour pouvoir me forger des outils aidant à la confrontation sereine.

    Nous avons parlé Transports, Mobilité, sujets essentiels dans un bourg isolé qui revendique néanmoins un fort potentiel nodal. Nous avons parlé de la réforme des collectivités territoriales nécessaire, mais décevante comme elle se profile dans la forme avortée qu'on va nous imposer. Il aurait fallu aller jusqu'au bout et fusionner le conseil général et le conseil régional, on se contente du chevauchement qui permettra de donner plus de cohérence au travail des conseillers territoriaux en corrigeant la segmentation, un conseiller territorial pourra en effet siéger au CG ou au CR, en fonction des compétences dont il aura la charge. Mais l'idéal aurait sans doute été de faire preuve d'un courage politique plus fort et de rassembler les compétences  pour les laisser s'exercer dans une même assemblée. Et l'idéal aurait été sans conteste de ne pas revenir sur les acquis de la décentralisation par le fait de priver les collectivités de la ressource de la Taxe Professionnelle. Taxe absurde qui ponctionne l'investissement! Mais argent nécessaire à l'autonomie des collectivités. Avec la CET perçue par l'Etat puis reversée ensuite, pour sûr, le budget sera allégé (pas la première année, faut bien faire croire que la réforme est bonne) et les impôts devront fatalement augmenter.

    Nous avons aussi parlé de ce qui singularise notre proposition politique... Echo fort à ce que Nicolas me disait encore dans la voiture hier soir tandis qu'à minuit, nous allions boîter Vraux...: "L'UMP on sait, le PS, on sait, le FN, on sait, l'extrême-gauche, on sait (quoique là, il y en a deux en concurrence dont on ne distingue pas très bien les différences), mais le MoDem, les gens ne savent pas ce que c'est." J'ai déjà eu l'occasion de dire ici combien il est difficile de réduire le MoDem à l'énoncé de deux ou trois slogans caricaturaux parce que son champ d'action est la complexité, celle de la fondation d'un projet neuf, selon une méthode inédite. Je suis d'ailleurs heureuse de lire aujourd'hui cet article de Benoît Braida sur GE qui reprend si bien les critiques que je formule moi-même à l'égard de la stratégie du chef et les espérances que je continue à porter concernant la possibilité de proposer cette offre un jour... Mais cet après-midi, il a fallu se risquer et avancer les notions fondamentales de RESPONSABILITE et de LIBERTE. Nous n'avons rien d'autre à vous offrir que la proposition de vous prendre en main, pour cela nous mettrons en place les condtions: éducation, correction des inégalités, libération de l'initiative, intelligence collective et donc refus du clanisme, du partisanisme, de l'esprit de système, de l'assistanat, de la valeur fric, liberté de vote et d'expression...

    Nous avons aussi parlé de pourcentage de vote et de deuxième tour... Mais là, je garde pour moi ce que j'ai entendu cet après-midi et qui m'a fait bien plaisir à vrai dire :-)

    A demain!

  • J - 18 Pourquoi on fait tout ça?

    café_23-02(2).jpgQuelques mots très vite du café démocrate Générations Engagées qui s'est tenu hier Mardi 23 à l'Idol bar à Reims et que j'ai été si soucieuse et si fière d'organiser pour mettre en phase un engagement local et un engagement plus "philosophique" et personnel, rattaché à ce collectif qui oeuvre pour rendre aux citoyens la voix au chapitre...

    Parler d'engagement au coeur d'une campagne régionale est destabilisant!! Les réunions publiques ou diverses rencontres ne servent habituellement qu'à l'exposé des propositions du programme constitué et porté par la liste. Les colistiers se transforment progressivement en véritables VRP de leur projet et le vendent auprès de publics très divers. C'est normal et c'est heureux: de constater que d'exposé en exposé, le propos devient plus clair par le fait d'être énoncé, la proposition fait davantage sens en étant confrontée aux réactions, objections, nuances que peuvent lui apporter les gens d'en face...

    La campagne est un temps de formation, et ce blog en témoigne. Tout va vite, et le recul n'est pas forcément facile ... S'arrêter tous les jours ou tous les deux jours pour prendre de la hauteur, relier, penser, en somme, me paraît à moi nécessaire, puisque je ne suis pas une machine ;-)

    C'était aussi le but et la conséquence de ce café dém sur l'engagement hier soir, l'occasion de remettre en lumière les raisons qui nous font tenir dans cette "aventure" parfois rude puisqu'il faut être sur tous les fronts...

    Je ne ferai pas le compte-rendu exhaustif des propos qui opnt été exprimés car la discussion a été très libre et que les prises de parole se sont enchaînées au bon gré des uns et des autres. Quelques idées cependant.

    Nicolas a dit à un moment que 80% des candidats de nos listes tous départements confondus avaient dans leur cursus eu des responsabilités associatives et étaient donc venus à la politique par ce biais. Je trouve cela intéresant et pas seulement parce que cela confirme la sociologie du MoDem. Nous vivons une campagne très originale dans laquelle chacun est capable de susciter un événement, de prendre l'initiative d'une rencontre, d'une parole, ce blog en témoigne; cette richesse vient du fait que tous, nous avons travaillé en équipe, en responsabilité mais aussi en mutualisant des compétences. Il y a une clé de construction du parti politique de l'avenir dans ce fonctionnement "automoteur".

    Grâce à Valérie qui a conclu très sincèrement la discussion en disant qu'elle ne voulait pas adhérer à un parti car elle craignait la discipline et avait peur de devoir cautionner des choix qui n'était pas les siens, nous avons justifié certaines contradictions devant lesquelles nous sommes placés comme "engagés". La discipline de parti en est une, la pratique du compromis en est une autre... Faire que dans nos équipes, l'espace du débat soit préservé et que soit donnée le temps de la délibération qui préside à la discussion...

    Depuis le début de cette campagne, je m'approprie certains traits de caractère de cette famille politique centriste que j'ai rejointe tardivement. La méthode de la recherche du consensus, à ce propos me paraît essentielle et propre à faire évoluer des opinions tranchées. Il nous arrive si souvent de nous laisser convaincre au fil de discussion, du bien-fondé des arguments de l'autre, de nous ouvrir à une pensée étrangère et d'en acquérir une richesse nouvelle, née de la synthèse... Perdre du temps pour ne pas braquer et au final pour en gagner... C'est l'inverse exact du sarkozysme qui impose à coups d'effets d'annonces, qui déchire, qui rompt, qui oppose pour faire passer la réforme sur un mode culpabilisant. L'important est qu'ici, nous pouvons "dire"!

    Une participante a insisté sur le besoin de formation des élus; pour elle la politique est un "métier" en ce sens qu'il exige des compétences parfois assez techniques. Comment mettre en place des formations d'élus sur la lecture d'un budget par exemple pour permettre un meilleur exercice de la décision?

    J'ai bien aimé aussi le point de vue de François qui marquait d'une façon particulière l'articulation du politique et de l'associatif dans la mesure où il déplorait que les politiques financent souvent l'associatif sans véritablement le comprendre, ni en saisir tous les enjeux. Le clientélisme, en la matière est monnaie courante et nuit à la vraie reconnaissance de l'importance du secteur dans la vie sociale.

    Et puis, il y a eu beaucoup de paroles fortes sur ce que nous mettions tous derrière notre engagement de jeunes ou de moins jeunes, avec de beaux mots d'Yvon à qui on fait bien plaisir apparemment et  même que ça nous ferait même bien un peu plaisir de lui faire plaisir... ;-)

    Sur l'articulation du citoyen et du politique, le champ est vaste, mais le message principal que nous avons martelé déjà depuis le début de cette campagne, y compris à notre contradicteur d'hier soir, c'est qu'il ne sert  à rien d'attendre les solutions miracles du politique, que les miracles, nous sommes tous en mesure d'en favoriser l'émergence, déjà en nous mobilisant, en nous engageant, nous mêmes.

    Nous avons redit aussi la définition de Sangnier de la démocratie: "porter au plus haut degré la conscience de responsabilité du citoyen", ce qui ne peut déboucher que sur son engagement...

    Virginie nous a parlé comme fondatrice de Générations Engagées de l'intuition qui lui avait fait préférer la mobilisation active à l'attente passive, de l'organisation en réseau que cela supposait avec le site et les café démocrate organisés à Paris sur des thématiques très diverses et pour lesquels sont sollicités des intervenants de tous milieux. Je voudrais ici parler de la validité de cette intuition qui nous a fait nous rejoindre, sur des fondements bien plus beaux que de viles attaches politiciennes. Je voudrais aussi lui redire publiquement à quel point ce qu'elle tient est précieux parce que nous le tenons ensemble. Je voudrais enfin lui rendre hommage pour son courage, sa ténacité à garder la ligne et la lucidité avec laquelle elle mène "le beau combat". Il y a encore beaucoup de travail mais nous avons de l'energie à revendre tous ensemble et nous parviendrons à porter cette voix nouvelle que le MoDem de 2007 annonçait... et à l'incarner dans des pratiques claires.

    Il y avait là, à ce café dém, un monsieur que j'aurais pu croiser sur le marché, un contradicteur formidable qui nous a reproché maintes fois au fil de la discussion de ne pas être concrets, de ne pas donner de solutions précises aux gens. Il était venu à une réunion politique où on parlait de ce qui préside à la politique... Il voulait qu'on lui donne des réponses sur des problèmes très personnels de logement, de taxes, de transport... Et j'entendais à travers ses paroles, toutes celles que je collecte au fil de cette campagne, en essayant toujours de ne pas juger ceux qui les profèrent...

    Pourquoi est-ce si difficile d'entrer dans un autre rapport au politique qu'il faille toujours lui demander des comptes ou l'accuser de tous les maux de la terre?

    J'ai parlé de "la bonne foi" et de "la mauvaise foi" et de "la relation confiante" à ce moment-là parce que pour moi, c'est la clé de lecture des discours du citoyen sur le politique et aussi la clé de réussite de leur partenariat. Il  y a énormément de choses à créer pour que la confiance s'installe, c'est un chantier passionnant et si nous sommes élus... nous réflechirons et nous expérimenterons des dispositifs structurés et évalués de démocratie participative, de confrontation, de collaboration. Ah, quand nous serons élus... ;-)

    Il me reste à remercier avec force la trentaine de participants présents entre lesquels la parole confiante a circulé, à faire une grosse bise à Virginie Votier, venue de Paris, en pleine période de rush (elle est troisième à Paris) pour le plaisir de sentir sur le terrain l'ambiance de notre propre campagne. Une pause bienvenue et bienfaisante dans une course effrénée...

    A demain!

     

     

     

  • J - 19 "Notre projet c'est d'abord notre bilan, ensuite peut-être votre avenir si on a le temps..."

    poisson carnivore.jpgEnfin, j'ai pu découvrir le substantifique tract du PS!

    Et ben, si c'est pas beau l'autocongratulation! D'un côté, la liste de tout ce qui n'est plus à faire en région "tellement que nous avons tout bien tout fait déjà avant"... et de l'autre, le versant national de la campagne: "Bouh, les vilains de droite, y sont méchants!"

    J'ai cherché le volet PROJET mais j'imagine qu'on est en plein teasing, là et qu'un autre tract substantiel est sous presse qui nous dessine pour l'avenir les perspectives d'un projet socialiste d'envergure pour notre région.

    Sur le bilan, "promesses tenues", la liste est impressionnante, il est vrai mais le problème du catalogue, c'est qu'il manque de cohérence et qu'on aimerait que se dessine en filigrane sous ces chiffres égrenés de ligne en ligne, la vision d'avenir d'un projet de société propre à rendre espoir aux champardenais.

    Le saupoudrage d'aides n'est pas un projet d'espoir, messieurs-dames de gauche: la gratuité n'incite pas à la responsabilité, le financement d'infrastructures, ce n'est pas de l'éducation. Quant aux "territoires pauvres qui reçoivent plus que les riches"... qu'en dire?... Sauf à déplorer qu'on y regarde là avec le petit bout de la lorgnette... pas grand chose! Et c'est à Sarkozy qu'on reproche de nous dresser les uns contre les autres! Pensez-vous faire mieux, messieurs-dames socialistes, en vous targuant de distribuer les aides aux territoires pauvres majoritairement?

    Aider ce n'est pas assister! A quel moment parlez-vous de projets soutenus, encouragés, incités? A quel moment valorisez-vous l'initiative et la responsabilité des territoires à se fédérer pour réflechir à une vision à long terme de leur développement? A quel moment parlez-vous de "long terme" dans votre tract?

    Le long terme, c'est ce qui nous manque, ce qui manque aux citoyens desespérés par la politique de la promesse tenue ou non tenue (ils ne voient même plus la différence...) et c'est ce qui manque à votre tract!

    Quant à vos excès de deuxième page????!!!! Et à vos accusations de personnes... A qui croyez-vous donc qu'il faille parler ainsi?

    Etre raisonnable, mesuré, responsable, faire de la pédagogie, expliquer que la Région a des compétences qui intéressent les champardenais, profiter de la campagne pour informer et faire ce que vous n'avaez pas réussi pendant votre mandat: rapprocher la Région des citoyens?

    Non! Trop peu rentable électoralement!

    Alors, on tape, on tape à bras raccourcis sur Sarkozy and Co, comme si c'était lui qui était candidat en région! Quel rapport entre l'EPAD et le Conseil Régional de Champagne-Ardenne? Quel rapport entre l'augmentation des frais de l'Elysée et celle de l'endettement de la Région?

    Et puis, on caricature: "la soif de pouvoir", "l'unique obsession": encore un peu et on reviendrait au bon vieux cliché inversé du bolchevique le couteau entre les dents. Non, mais! Comme si vous-mêmes vous n'en aviez pas une très grosse envie de la conserver votre Région?

    A chaque fois que nous faisons un marché, il y a dix personnes pour nous dire: "ils ne sont pas capables de s'entendre entre eux, et ils veulent nous gouverner"... "Il faut arrêter la guéguerre"...

    Vous et votre mode de communication fondé sur une dialectique facile et simpliste êtes responsables de la désinformation, de la détresse du citoyen qui sait bien qu'on le prend pour un idiot en attisant sa haine sans lui expliquer ce qu'il doit vraiment savoir.

    Rendre espoir, ce n'est pas taper sur les autres, c'est fonder, donner envie, tracer le chemin d'un monde différent, plus juste et moins doctrinaire, plus humain parce que moins doctrinaire.

    Après le catalogue et l'éreintage, vivement le troisième temps du tract, celui qui parle de "perspectives d'avenir", de construction durable et solidaire "dans des équipes pluralistes et ouvertes, avec des candidats et des élus unis, disponibles et proches de nous", celui qui donnerait l'envie de travailler avec vous dans l'intérêt général de la Champagne-Ardenne, Messieurs-dames de gauche!

    Car votre projet, on vous le rappelle, c'est censé être notre avenir!