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Citoyenne et Engagée! Le blog de Marie-Pierre Barrière-Lallement - Page 12

  • Les poissons qui sortent de l'eau ça s'appelle l'évolution M. Le Claire

    Et sans doute que les requins se sont bien moqués d'eux, il y a cinq cents millions d'années :-D

     

    poissons sauteurs.jpg
  • J - 21

    tracteur.jpgLaurence m'a appelée ravie à 10h pour me dire alors que je m'acquitais de la tâche ingrate de quelques boîtages dans des campagnes éloignées de la capitale administrative régionale que les "tracteurs" de tous partis s'étaient donnés rendez-vous sur le marché de Châlons. Le chaland étant rentré de vacances, il était devenu utile de se montrer... A la bonne heure, une vraie fête politique où chacun se salue et rivalise de séduction pour refiler son tract en papier glacé au châlonnais un peu voire carrément perplexe :-)

    J'ai souffert de ne pas être sur le marché ce matin parce que j'aime rire...

    Nous avons eu encore un article dans l'Union aujourd'hui. Comment ça "peu présent médiatiquement"? Le journaliste de l'Union ne lirait-il pas l'Union? Cette semaine, on nous a gâtés... Merci à la rédaction attentive à ce qui bouge dans la Marne...

    Dans le cadre de la visite de PORCIBEL à St Rémy sur Bussy, nous avons rencontré le journaliste de Ste Ménéhould pour lui parler de nos propositions en matière d'agriculture. Il les a trouvées "légères" sans mentionner par ailleurs que le budget de la Région consacré à l'agriculture est de 1,6%... et que la politique agricole et les aides qui s'en suivent sont surtout définies par l'Etat et plus encore par Bruxelles.

    Je voulais donc nous justifier collectivement sur ces propositions que nous avons à faire en matière d'agriculture et qui ne peuvent pas hélas sortir intégralement et d'un coup de baguette magique l'agriculture marnaise de la surenchère productiviste dans laquelle elle est engagée. Changer de modèle, c'est à dire revenir à une agriculture raisonnée et raisonnable, cela ne peut pas se faire sans une volonté politique forte des pouvoirs publics en France, de la PAC et des agriculteurs eux-mêmes. Les leviers d'action de la Région sont limités mais le fait de s'intéresser à ces questions, comme le dit Jean-Marie et de porter un regard aigü sur les problématiques agricoles peut permettre de faire avancer nationalement des réflexions et des initiatives quand on est élu... Voilà pourquoi il faut l'être!!

    Les agriculteurs sont confrontés à des situations ubuesques en matière administrative: quand on discute avec eux, c'est pitoyable de constater à quel point les "papiers" envahissent leur vie professionnelle. Et quand ils ont rempli les formulaires de déclaration sanitaire, comptable, salariale... il leur reste un peu de temps pour travailler dans les champs et pas du tout pour réflechir à d'autres façons de cultiver, de s'équiper.

    Voilà pourquoi nous proposerons deux outils importants: d'abord la création d'un bureau de conseil et de coordination en  matière d'environnement et d'économie agricole pour aider les agriculteurs à monter des projets innovants. Lorsqu'ils souhaitent recevoir une subvention de la Région pour un achat de matériel visant  à l'exercice durable de l'agriculture, les critères sont parfois si complexes qu'on la leur refuse et qu'ils se découragent. Le bureau pourrait aider au montage pour vérifier les conditions et faire évoluer les critères en fonction des besoins locaux. Nous proposerons aussi de prendre en charge une part de la cotisation importante au GEDA (groupement d'étude et de développement agricole) au sein duquel les agriculteurs peuvent mutualiser leur pratique, recevoir des conseils techniques et finalement bénéficier d'une formation continue en matière d'agriculture durable. Cette adhésion ferait partie des critères d'attribution de certaines subventions.

    La Région n'est pas très puissante mais elle peut jouer son rôle de fédération et d'impulsion, y compris dans le domaine agricole. Cela ne résout pas le problème de la filière porcine, il est vrai. Il faudra encore approfondir la réflexion et favoriser des prises de conscience globales. On pourrait imaginer que la Région s'investisse dans une campagne régionale d'éducation à la consommation et se donne les moyens de faire évoluer certaines pratiques qui nuisent à la rentabilité de l'agriculture. On pourrait aussi imaginer que la Région impulse la relocalisation d'un abattoir pour éviter de faire voyager des porcs jusqu'à Orléans simplement pour leur porter le coup de grâce...

    "Légères" nos propositions? C'est à dire que pour expliquer tout cela et surtout le fait que quand on touche à un maillon c'est toute la chaîne qui se déplace... il faut un peu de temps et beaucoup de recul. Les métamorphoses en agriculture comme en politique sont nécessaires et des mutations profondes doivent être opérées, d'abord dans les modes de pensée. Pour les engager, on compte sur la vision juste et le courage politique de nos élus. Attendons que les programmes des différentes autres formations politiques puissent nous permettre de juger des perspectives qu'ils dessinent dans ce domaine...

  • J - 22

    PTPM.jpgHier visite de l'entreprise PTPM à Ay. PTPM (Production De Textiles Et Plastiques De La Marne) est une filiale du groupe Trèves, équipementier automobile. Au départ, ça m'a un peu gênée cette visite... Parce que c'est facile d'aller rendre visite à des salariés victimes d'un plan social quand on est en campagne électorale, d'autant plus que tout le monde y va. Jean-François Kahn lors de la campagne européenne, Martine Aubry, lundi prochain... Ca fait défilé, attraction, c'est à la limite de l'impudeur d'aller questionner encore une fois ces salariés sur la brêche. Bref, une visite de politiques de plus: qu'est-ce que ça change pour eux?

    Pour eux, pas grand chose mais pour moi, beaucoup... Ce que j'ai saisi d'essentiel en discutant avec les représentants du CE qui nous ont reçus, c'est qu'ils se battent pour l'EMPLOI, que cela leur demande beaucoup d'énergie parce qu'ils doivent régulièrement depuis sept mois remotiver les salariés pour ne pas perdre de vue cet objectif. Les gens que nous avons rencontrés sont plutôt jeunes mais il y a dans cette entreprise des seniors qui ne retrouveront pas d'emploi et qui n'auront pas leurs années de cotisation si la fermeture du site aboutit. Ils pourraient collectivement décider de se battre uniquement pour augmenter les prestations touchées en cas de licenciement économique mais, ils ne veulent même pas en entendre parler. Pour eux, l'usine ne doit pas fermer. Je n'entrerai pas dans les détails précis du dédale juridique dans lequel sont pris ces salariés: simplement rappeler que le groupe a touché une dotation de 55 millions d'euros par le FMEA (fonds de modernisation des équipementiers automobile constitué d'argent public et privé) qui investit des fonds propres dans des entreprises importantes pour le maintien de la compétitivité dans la filière. A ce titre, les salariés ont porté plainte contre le groupe en août dernier car il l'accusent d'utilisation frauduleuse de bien public; ce fonds ayant pour objectif également de maintenir l'emploi, aurait été en réalité utilisé pour organiser la restructuration de l'entreprise...

    Les différentes actions engagées par le CE de l'entreprise manifestent la détermination des salariés mais je n'ai pas senti chez eux la crispation caractéristique des syndicalistes durs. Il ne sont pas tous syndiqués en fait mais ils ont été élus au CE pour défendre les intérêts de l'ensemble du personnel de l'entreprise. J'ai trouvé leur lutte juste et les moyens qu'ils ont décidé d'utiliser, raisonnables. Pas de casse, pas de violence, juste le maintien de la présence dans l'usine alors qu'il n'y a plus de travail, et l'utilisation de la voie juridique et légale pour porter leurs revendications. Un expert doit rendre son rapport la semaine prochaine pour vérifier la légalité de la procédure et si la restructuration s'accompagne comme le suspectent les salariés de délocalisation en Turquie et au Maroc de l'activité de l'entreprise. Presque simultanément, le ministre de l'industrie Christian Estrosi a souhaité recevoir les dirigeants du groupe mardi pour leur demander des éclaircissements sur la situation de l'entreprise PTPM. il semble donc que la semaine qui vient soit particulièrment décisive pour l'entreprise.

    Je me suis permis d'intervenir pour leur dire combien je sentais que leur position collective et leur résistance était proche des valeurs que nous défendions au MoDem, d'une part parce qu'ils étaient très clairement victimes d'une forme d'économie que nous ne voulons plus cautionner, d'autre part, parce qu'ils avaient pris l'initiative d'un mouvement visant à responsabiliser collectivement les salariés dans un but d'intérêt général reposant sur une idée noble de l'entreprise comme pourvoyeuse d'emploi et comme noeud de relations et d'échanges humains. Je n'ai pas parlé pour récupérer, juste pour joindre au combat juste la parole sincère...

    En sortant de cette entreprise gardée depuis 10 jours par des agents de sécurité, destinés à prévenir les violences inexistantes sur le site... je pensais à cette boulangère châlonnaise, croisée lors d'une visite de commerçants la semaine dernière, qui reprochait aux profs (parce que je lui avais dit que je l'étais) de ne pas connaître la vie...

  • J - 23 bis

    BD1233-001.jpgA la demande de Jérémy qui je le lui rappelle est colistier ;-)

    Message à destination de tous les médias nationaux de droite, de gauche et d'ailleurs qui ne cessent de rabacher qu'au MoDem, c'est la cata et que la Bayrouthe est annoncée...

    Chez nous, en Champagne-Ardenne, puisqu'on ne nous le demande pas, ça va, merci!

    On fait une campagne sérieuse, on tracte, on boîte, on s'active pour comprendre ce que la Région peut faire pour la région, on stresse un peu à l'occasion et on ne dort pas beaucoup.

    Mais on rigole bien entre nous et avec les citoyens qui veulent bien nous parler. On observe, on considère avec amusement la comédie humaine de la politique des gens importants ;-) Il n'y a aucune tension d'équipe, pas de défection, pas de trahison...

    On fait du terrain, on interroge, on écoute, on relaie, on propose et on voit si ça marche. On bosse pour conquérir notre électorat par autre chose que des belles promesses... La pédagogie nous passionne!

    On a l'impression d'être un peu seuls à faire ce qu'on fait, mais à vrai dire ça ne nous gêne pas vraiment... On profite de la presse et des espaces d'expression qui nous sont donnés en attendant que les autres se sentent enfin en campagne. Alors, on ne manquera pas de créer des événements pour continuer à exister. Parce que nous, au MoDem, on a des idées, on regorge d'idées: on en a des bocaux entiers rangés sur des étagères dans nos placards et qui n'attendent que l'occasion de jaillir en "salve d'avenir"!

    Petit message annexe à l'occasion des charmants UMPS qui se permettent de venir faire la leçon à notre ami restaurateur qui a eu la gentillesse de nous accueillir pour le kébab démocrate de ce soir: laissez la politique revenir au citoyen volontaire et retournez vous-mêmes à vos tripatouillages d'appareil et autres inaugurations copieusement bilantées... Nous vous souhaitons une campagne aussi exaltante que celle que nous sommes en train de mener, même si le temps de plaisir risque d'être plus concentré :-)

    Message final à destination des lecteurs de ce blog: A demain mais sur un ton plus sérieux, on fait de la politique quand même, mince! ;-)

  • J - 23

    truie.jpgDans notre série: découverte de l'agriculture dans la Marne, nous avons visité ce matin une maternité porcine, la SCEA Porcibel qui ne compte pas moins de 600 truies pour la production de porcelets. La filière porcine est en danger dans la Marne. A l'origine la SCEA située à St Rémy sur Bussy a été créée par huit agriculteurs qui se sont rassemblés pour mutualiser le naissage des porcs qui nécessite une technique pointue. Après le sevrage, ils reprennent ensuite les bêtes dans leurs exploitations propres pour les engraisser. La Région avait subventionné l'équipement en contrepartie d'une prestation de formation: la SCEA doit recevoir les visites des scolaires et des lycées agricoles.

    C'est devenu difficile de faire fonctionner l'élevage porcin: l'établissement n'équilibre pas ses comptes, un jeune associé est sur le point de reprendre sa mise et de quitter le groupement. Jacky, qui nous reçoit explique que certains associés en ont assez, qu'il faut les remotiver systématiquement. Il n'y a actuellement aucune aide pour soutenir la production porcine, ils ne vivent que des prix du marché et une fois que les abatteurs et les supermarché ont pris leur marge, il ne reste pas grand chose!

    Pour lui l'avenir de l'agriculture champenoise si on n'inverse pas la tendance c'est l'américanisation! On retourne déjà toutes les prairie sur lesquelles on avait de la vache laitière ou de l'élevage bovin. L'Europe est trop libérale, elle pratique l'orthodoxie pour que les frontières soient ouvertes alors que la Chine et les pays du Nord sont protectionnistes. L'Allemagne, pays traditionnellement attaché à l'industrie développe à nouveau son agriculture en bénéficiant de l'ouverture à l'est et de la main d'oeuvre bon marché et son agriculture souffre moins sur les marchés car elle n'est pas soumise à la grande distribution.

    La politique française pourrait faire davantage mais le discours du gouvernement actuel, même si le ministre de l'agriculture semble vouloir défendre l'agriculture, n'est que de façade: il n'y a rien de neuf dans la projet de modernisation agricole. L'articulation de la politique gouvernementale et de la préférence communautaire se fait mal: cette dernière n'est pas tenable avec des productions issues des pays comme la Roumanie, l'Espagne; il faut rétablir la protection aux frontières.

    Jean-Marie, colistier qui participe à la visite insiste sur le fait que l'année qui vient est décisive en matière de réorganisation du marché agricole. En effet, si la passerelle ne se fait pas entre Paris et Bruxelles, dans l'anticipation de la réforme de la PAC, des centaines d'exploitations ne percevront plus d'aides européennes et seront contraintes de déposer le bilan. Il insiste sur la nécessité de revenir à une vision humaine et à long terme de l'agriculture.

    La Région ne peut pas faire grand chose: son budget en matière agricole est de 1,5% environ... Mais elle se soucie de l'aménagement du territoire et les exploitations qui périclitent influent sur la désertification rurale. Comme en outre, il n'est plus compliqué de travailler seul 250 hectares en plaine céréalière, on risque de perdre encore des habitants, d'autant plus que certaines fermes commencent même à faire de la sous-traitance (prestation de service pour 700 à 800 hectares) sans que l'agriculteur chef d'entreprise ne vive lui-même sur place. Jacky dit que c'est un sujet de dispute avec certains amis qui rachètent toute la terre qui se libère, ce qui engendre une hausse du prix du mètre carré de terre agricole.

    Dans le cadre de la PAC, les aides sociales se sont reconverties en aides économiques, les agriculteurs ont dû faire de la productivité mais la grande distribution en confisque tous les gains. Les agriculteurs ont accepté d'entrer dans la surenchère: pour percevoir des aides, il faut grossir, et plus on grossit, plus on perd de l'argent. Le centre d'abattage des porcs est à Orléans, celui de découpe à Cormontreuil! Celui qui veut s'extraire du système et revenir à un élevage classique est considéré par ses pairs comme un extraterreste, mis à l'écart. La vente à la ferme ne fonctionne pas pour la production porcine. Le veau a pu s'engager sur des démarche de labellisation; pour le porc, ce n'a pas été possible, alors que des critères de qualité environnementale et sanitaire devraient entrer en ligne de compte pour définir les coefficients de prix et déplacer les prix de vente en fonction de la qualité. Le porc est devenu de la salaison qui ne coûte rien... (elle ne contient que 51% de porc au minimum), c'est un marché énorme. Il faut faire comprendre au consommateur à quel prix il consomme!

    L'agriculture a un immense potentiel de création d'emplois mais aujourd'hui, on ne travaille plus que pour payer le personnel... et quand il  a perçu son salaire, il ne reste plus rien... "A 52 ans, je suis lavé. S'il n'y a pas de jeunes pour reprendre derrière moi, à quoi ça sert tout ça?" conclut Jacky. Et Jean-Marie déplore que leurs pairs ne soient pas plus conscients des mutations agricoles nécessaires: "On a à faire à des enfants gâtés de la PAC qui croient que ça va durer toujours." Or, il rappelle que la PAC a été créée par des visionnaires qui ont su anticiper les évolutions. Du traité de Rome à celui de Lisbonne, il y a peu de changement des traités européens en matière d'agriculture. Or, le phare de 57 n'est plus celui d'aujourd'hui. Il y a un défaut d'anticipation et de vision du politique, on n'a pas su faire évoluer les traités... et la France ne peut plus rivaliser avec des pays comme le Danemark ou les Pays Bas qui défendent leurs propres intérêts et n'ont pas les mêmes normes de qualité.

    Merci à Jacky d'avoir pris le temps de nous faire faire cette visite et de nous recevoir si longuement. Nous nous sommes un peu émus devant ces pauvres truies compressées et transformées en usines à produire du porcelet... Nous avons bien compris devant quels choix cornéliens vous étiez placés en terme de survie économique mais aussi de conscience professionnelle. L'agriculture est sinistrée, pas tant par sa situation économique, que par toutes les compromissions auquelles on oblige les agriculteurs qui sont contraints de produire toujours plus dans des conditions qui ne respectent pas toujours l'environnement et la nature...

    La marge de manoeuvre des élus régionaux est limitée mais la Région peut favoriser certaines initiatives innovantes en matière d'économie agricole... Seulement, il est tard, et comme demain, nous retournons au cochon oups! au charbon, je poursuivrai ultérieurement cette réflexion sur ce que peut faire la Région pour aider l'agriculture. Je rappelle au passage que l'emploi lié à l'agriculture dans la région représente 50% environ du nombre total des actifs, ce qui justifie qu'on s'en préoccupe!

  • J - 24

    verzy réu.jpgQu'est-ce qu'on bosse! Nicolas a des cernes visibles, le médecin a dit à Laurence qu'il fallait qu'elle dorme et moi, mes courbatures s'estompent après mes deux jours de tractage intensif dimanche et lundi. Il paraît qu'une bonne campagne vaut tous les régimes, je crois que je veux bien le croire.

    Réunion publique à Verzy ce soir, bon, on ne peut pas dire que mon tractage invitatoire n'ait pas porté de fruits, il y avait foule dans la salle de la mairie ;-) Nous avons poursuivi notre cycle d'interventions sur la ruralité devant un public fort attentif. Le volet aménagement du territoire dont je parlais hier n'a pas semblé susciter de contrariété: il faut dire que l'intercom fonctionne bien sur ce territoire sur l'impulsion de notre président du Modem départemental, Jacques Douadi, qui mène le syndicat dans une culture de recherche du consensus qui l'honore.

    Sur le volet transport, quelques crispations... C'est le maire, Christophe Corbeau, qui commence en parlant du bus scolaire qui arrive plein et qui repart vide. On pourrait imaginer que d'autres gens que les enfants montent dedans pour se rendre à Reims. J'explique alors que dans notre programme, nous avons prévu d'organiser des assises régionales de la mobilité pour mettre autour de la table tous les acteurs du transport, usagers, collectivités, entreprises. Et que ces assises devraient déboucher par la concertation sur l'élaboration d'un schéma régional de la mobilité afin qu'on trouve des alternatives au "tout-voiture" (je fais bien du Nicolas, hein? ;-)) et qu'on puisse envisager tous les modes de transports qu'il est possible de prendre pour couvrir les trajets quotidiens ou de loisirs. Ouais, mais tant que les gens pourront prendre leur voiture... Une ligne de bus régulière, le pedibus avec les enfants sur le chemin de l'école (qui a tellement plu à Jacques Douadi qu'il a inventé un néologisme hilarant :-D), ça ne marchera pas.

    En attendant que le prix du litre monte jusqu'à 3 euros, il faut bien que le politique anticipe et imagine une organisation possible pour que le moment venu, les gens ne soient pas "plongés dans la détresse" c'est mon fan Paul-Jean qui dit ça. Il a une conception fondamentale du rôle du politique qui prépare, anticipe les évolutions. Il ne le dit pas mais je sais qu'il pense aussi que cela doit se faire sans culpabiliser les gens qui ne sont pas toujours prêts. Le politique a une longueur d'avance, comme le prof, mais son rôle est d'entraînement. Motiver, donner l'envie, faire comprendre que c'est du perdant-gagnant... Le pedibus consiste à pratiquer une sorte de relais de ramassage des enfants sur le chemin de l'école, c'est plus long que de les emmener en voiture, mais les parents s'organisent, ils se prennent en main, ils discutent  sur le trajet et ça crée du lien.

    J'aime bien la définition de Paul-Jean, je crois qu'il a raison et que Jacques Douadi, quand il explique pourquoi il  a passé la main, rejoint son point de vue. Il y a une autre culture chez les gens de ma génération: nous sommes davantage sensibilisés au développement durable, nous savons que nous n'avons pas le choix d'attendre comme nos aînés. Mais surtout, nous n'avons pas la culture du mouvement descendant. Nous savons bien que ce que nous gagnerons, il faut l'amener, le "vendre", séduire, emporter l'adhésion par la négociation et non par l'imposition. L'éducation n'est plus la même, les citoyens de notre génération n'ont pas appris à obéir...

    C'est pour ça que j'aime bien travailler avec Nicolas. Il a une bonne expérience de la concertation pour l'avoir pratiquée dans le cadre de la mise en place de l'agenda 21, démarche participative par excellence, sur Epernay. Il faut des portes d'entrée pour favoriser la prise de conscience et la responsabilité. Il ne s'agit pas pour nous d'être dans une logique de dramatisation ou de culpabilisation; il faut expliquer, convaincre, associer, faire réflechir, donner l'envie de changer. Le transport peut être une de ces clés, la réflexion sur les habitudes de consommation peut en être une autre. Une fois que la mécanique est mise en route...

    Voilà pourquoi, je ne suis pas d'accord avec le commentaire de Florent ici, à la suite de ma  note sur le démocratie participative. Le déficit d'éducation existe sans doute mais l'utopie n'est pas une menace pour le bon sens au contraire... Il y a des expériences fortes d'entraînement par la participation qui portent leur fruit aujourd'hui. On n'est jamais prêt à changer si on n'est pas interpellé. Le rôle du politique est d'interpeller avec courage, et de donner des moyens à la parole citoyenne de déboucher sur une mise en acte. On ne peut pas demander aux gens de s'investir et de créer du neuf si on ne va pas ensuite jusqu'au bout de l'accompagnement du projet. C'est tout le débat sur la démocratie de proximité dans les conseils de quartier ou les CESE qui fait polémique à Reims en ce moment et que nous dénonçons à Châlons depuis les Municipales.

    Quand nous serons élus, nous pourrons travailler à l'élaboration de dispositifs participatifs régionaux à expérimenter, financer et évaluer.

    Le site de l'ADELS, mais surtout la revue TERRITOIRES sont une mine d'idées riches dans ce domaine: abonnement obligatoire pour tous les conseillers régionaux! ;-)

    A demain!

  • J-26 J-25

    poisson.jpgDeux jours en une seule note pour ne pas prendre trop de retard et aussi parce qu'il y a une cohérence de parcours entre ces deux journées.

    Pour dire la vérité, j'avais commencé à écrire hier soir... Et c'était trop dur de parler du marché à Ste Ménéhould. Parce que ça a été un rude moment. Peu de monde, des gens malheureux et qui racontent leur malheur. On était démunies, de s'entendre dire qu'on est foutus avec tous ces feignants et ces immigrés, qu'on rêve de vouloir changer les choses et que de toute façon, les politiques... Mais comme ça fait dix fois que je donne la parole aux gens sur ces sujets-là ... Je préfère la reprendre et évoquer nos propositions en matière de solidarité avec les territoires ruraux.

    Ste Ménéhould, c'est la campagne argonnaise et enclavée, entre Valmy et Vatry... Quelques industries, des agriculteurs en difficulté, des commerces qui ferment, des habitants de plus en plus âgés. Que peut-on faire quand on est au conseil régional pour faire évoluer la situation de ces territoires?

    En matière d'attractivité économique, il y a beaucoup à entreprendre mais il faut se rassembler. J'ai vu sur le site de la commune dans le bulletin municipal que le maire expliquait à ses administrés l'intérêt d'augmenter en superficie et en nombre d'habitants la communauté d'agglomération. Nous y sommes absolument favorables. Nous voulons inciter l'émergence de projets de territoire et accompagner les partenariats entre les intercommunalités. De la même façon, pour ce qui concerne la politique de la ville, nous voudrions mettre à la disposition des villes moyennes comme Ste Ménéhould un centre de ressources qui permettra d'accompagner le montage de projets complexes en matière de politique urbaine.

    Il y a beaucoup à faire pour créer des solidarités sur nos territoires et malheureusement les logiques politiciennes handicapent actuellement les évolutions... Voilà pourquoi, je crois de toutes mes forces que le renouveau est au centre, chez des candidats qui ne seront pas soumis aux logiques politiciennes de réseaux et qui seront donc libres de nouvelles pratiques et capables d'impulser des changements réels car détachés des intérêts de pouvoir.

    La réunion sur l'agriculture à Arcis Sur Aube a été passionnante hier soir, tout comme mes rencontres du jour sur la formation - réinsertion et sur l'économie sociale et solidaire. Il y a tant de créneaux de renouvellement, tant de pistes à suivre pour sortir du marasme. Etre élu! Etre élu! Pas pour un poste mais pour travailler dur à faire bouger les lignes.

    Mais non, chers habitants de Ste Ménéhould, tout n'est pas fichu! L'avenir est plein de promesses et il faut faire confiance à des jeunes libres pour les mettre en oeuvre:

    Pour promouvoir l'agriculture innovante et durable et aider les agriculteurs à vivre de leur travail et non plus des aides qu'ils perçoivent en perfusion.

    Pour revoir l'éducation à l'orientation afin que le système scolaire ne produise plus autant d'échec et que chaque jeune puisse valoriser ses talents.

    Pour imaginer des dispositifs stimulants en matière d'économie non lucrative et remettre l'humain et le service à rendre au coeur de la problématique économique.

    De Ste Ménéhould hier à Tauxières-Mutry ce soir, la boucle est bouclée et la ruralité encerclée... Mais surtout le moral s'est remis au beau fixe : nous avons raison, il faut tenir!

    A demain :-)

     

  • J - 27

    Faux-de-Verzy-109.JPGC'était dimanche, un jour béni. J'ai tracté à Verzy :-) Verzy, c'est chez moi, le village de mon enfance dont je connais chaque rue. Même si je n'avais pas le droit de "traîner", on marchait beaucoup. Verzy, c'est un paradis: un village perché dans la montagne de Reims, les rues en pente raide parfois; entre les vignes et la forêt célèbre pour ses "faux".

    J'ai donné mon tract de la main à la main à quelques habitants pour lesquels je suis : "la fille à Pierre", enfin "une des filles à Pierre", on sait plus trop si c'est la première, la deuxième, la troisième ou la cinquième... Parfois, je suis "la soeur à Jean"... Une rue du village porte le nom de mon grand-père, mon père a été maire pendant pfiiiuuuu... (Euh, je ne sais plus, c'était avant ma naissance) et mon frère y est conseiller municipal depuis 2008, c'est à dire depuis que son père n'est plus maire... L'engagement est une valeur dans notre famille et il s'agissait bien pour moi de reprendre le flambeau, en quelque sorte. Mais, à aucun moment je ne m'y suis sentie contrainte. Il faut toujours du temps pour accepter simplement d'être la fille de quelqu'un. C'est une des raisons qui me tenaient éloignée de la politique jusque là... Mais "on devient ce qu'on est" déjà, et il ne devrait pas me sembler si étonnant que dans notre famille élargie, ça n'étonne personne que j'en sois là!

    Tracter à Verzy, c'est faire un saut quelques années en arrière, reprendre racine, se sentir reconnue et liée à un territoire. J'ai lu cette phrase chez mes parents hier. "Plus je m'engage, plus je suis libre." J'y ajouterai: "Plus j'accepte d'être de quelquepart et plus je suis libre."

    Benasayag que j'aime bien, dit qu'il faut reterritorialiser la vie. On est dans le sujet des Régionales là! L'univers "concentrationnaire" du capitalisme nous uniformise, nous deshumanise, nous mécanise. Reprendre appui, se réapproprier son patrimoine est une bonne façon de se définir en tant que personne singulière, d'accepter son destin, de l'habiter pour réaliser ce qu'il nous est demandé d'être... Donner à la Région la mission d'être un terreau pour tous les champardennais, les rendre fiers de se sentir liés à cette terre. De nombreux jeunes quittent la région pour s'établir ailleurs alors même qu'ils y ont reçu une formation satisfaisante et qu'ils pourraient y rester. Ce n'est pas la même question que celle de l'identité nationale, soyons clairs. Le terroir n'est pas une nation, c'est seulement la conscience ancrée d'avoir grandi quelquepart, dans un lieu qui fait sens et qui donne cohérence. Il n'y a pas de définition, ni de critères à poser, ou alors ils sont purement subjectifs, comme ceux des listes des groupes facebook: "Tu sais que tu viens de Reims quand..." ;-)

    On dit que le MoDem est le plus régionaliste des partis, je ne suis pas sure que l'expression soit très heureuse, mais je pense que c'est pour cet attachement au lieu, au paysage que je suis démocrate. Notre programme n'est pas une déclinaison régionale de principes nationaux; nous l'avons construit en tenant compte des spécificités de la région et de l'expérience que nous en avons. Il est donc "territorialisé", plutôt que "régionaliste". Les prochaines réunions publiques et cafés démocrates vont nous permettre de le décliner petit à petit, et nous pourrons ainsi montrer comment nous mettons en valeur la notion de "territoire" dans ce projet.

    Parlons d'idées à présent que la campagne s'achemine vers ses plus belles heures et on ne nous reprochera pas d'en manquer...

  • J - 28

    no.jpgJ'ai trop rédigé aujourd'hui... Il y a des finalisations éreintantes mais qui s'imposent en terme de programme... ;-) Une Région c'est du lourd!

    Alors, je laisse la parole à Laurence qui a fait plus de rencontres que moi ce matin au marché et qui a eu envie elle aussi de raconter...

    "Ce  matin, lorsque le réveil a sonné, je me suis demandée pourquoi me lever si tôt un samedi matin avec cette température extérieure glaciale. Et la réponse m'est venue presque aussitôt. Pour aller tracter sur le marché de Châlons. A moitié réveillée, me voilà partie avec ma colistière préférée, à la rencontre des châlonnais et châlonnaises. Nous nous sommes retrouvés à cinq à tracter avec un  jeune militant vitryat venu nous donner un coup de main. Quelle belle surprise !!! Pas question de se rendormir, d'une part à cause du froid et d'autre part grâce aux conversations chaleureuses avec les marchands et les passants. Certains pensent qu'on ne nous voit que pour les élections, d'autres estiment que voter ne sert à rien et les troisièmes veulent que leur quotidien change. Après tous ces échanges fructueux, j'ai réussi à convaincre trois personnes de voter pour nous et à midi je suis rentrée chez moi avec le sourire, requinquée et hyper motivée."

    Merci Laurence de ces impressions à chaud sur le tractage emmitouflé de la matinée...

    Je reprends sur quelques lignes la parole pour faire remarquer au monsieur qui  a refusé mon tract ce matin parce qu'il m'a vue à la télé et qu'il a, du coup, bien su rebondir sur les paroles entendues et utiliser le mauvais message, que je ne suis pas encore assez connue ;-) et qu'il est fatal qu'il ne m'ait pas récemment côtoyée sur le marché en dehors de cette période d'élection. Je n'y ai pas pensé mais j'aurais dû lui expliquer que depuis les municipales et même depuis les européennes, nous avons travaillé à Châlons dans le cadre de l'association La Nouvelle Force, puisque nous avons, entre autre, déployé une campagne de tractage pour marquer notre opposition au projet de Parc des Expositions tel que la municipalité  châlonnaise le propose. Nous avons aussi utilisé diverses tribunes pour nous exprimer... Mais il est vrai que les dossiers sont parfois si techniques qu'en rendre compte de façon pédagogue tient du challenge et que ce monsieur n'ait pas suivi toutes nos aventures de politique locale ne m'étonne guère...

    Il faudrait engager un grand débat public (qui serait bien plus utile que l'Autre pour créer du lien) sur l'articulation du politique et du citoyen. Comment les gens entendent-ils eux-mêmes s'investir dans la gestion des affaires de la cité? Quel est selon eux, le partage possible entre la délibération et la décision? A quoi cela sert-il de rendre compte aux citoyens quand on est politique? Quelle forme d'éthique dans l'exercice du mandat électif? Parce que je voudrais quand même dire au monsieur qui m'a interpellée ce matin que si j'ai un peu tiré sur la corde à la télé l'autre jour (hum! hum! la caricature n'était finalement pas très loin), je suis convaincue qu'il ne faut pas exiger sans soi-même s'engager à donner. Travailler ensemble, c'est prendre chacun sa part et c'est trop facile de placer toute la responsabilité du même côté! Voilà pourquoi dans notre programme, nous consacrons un très grand volet à l'éducation citoyenne... Mais il est trop tard pour en dire plus ce soir. Je me rends simplement compte que j'ai râté une bonne occasion d'entrer en dialogue ce matin... et, allez, soyons fous, peut-être de gagner une voix ;-)

    Je profite aussi de cette relecture pour rendre un petit hommage tout particulier à une amie à qui j'ai pris le temps de rendre visite aujourd'hui et qui souffre d'une maladie invalidante. Auprès d'elle il est facile de relativiser tous les aleas de cette campagne...

    Et remercier Florian, un jeune homme qui n'a plus besoin qu'on fasse son éducation citoyenne ;-) puisqu'il est venu de Vitry le François ce matin pour nous aider sur le marché. A charge de revanche, bien sûr.

  • J - 29

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    Pas grand chose de remarquable aujourd'hui. Un boîtage de nuit et pas mal d'écrits...

    La lettre à mes amis les informant de ma candidature, une sorte d'appel au soutien qui replace dans la continuité de ma trajectoire de vie l'engagement que je prends aujourd'hui... L'occasion de faire le point sur ce qui m'a conduit jusqu'ici et de le formuler d'une façon assez communicative. Il y en a qui vont être surpris de recevoir un tel message, mais il ne faut pas faire mentir le slogan: "osons ensemble".

    Celle aux habitants de la commune dont je suis conseillère municipale, une commune rurale de 600 habitants dont je connais tous les cidex ;-) Comme ils m'ont fait confiance autrefois, il fallait leur dire à eux aussi ce qui justifie ma présence sur cette liste. La campagne est l'occasion de  réveiller, de susciter des questions. Je sais bien qu'il faut distinguer l'efficacité électorale et l'éducation citoyenne, le court-terme et le long terme. Mais je préfèrerai toujours fonder que draguer... Voilà pourquoi, ce qui s'amorce aujourd'hui, quel que soit le résultat des prochaines élections, se poursuivra jusqu'aux prochaines.

    En plus, avec le tract à distribuer, il y avait l'invitation pour le mardi gras de la commune que j'organise avec la commission Fêtes et Cérémonies...Un gag entre Nicolas et moi quand on se présente de façon pseudo-officielle: il est adjoint au maire d'Epernay chargé du développement durable et je suis conseillère municipale de Mairy sur Marne membre de la commission Fêtes et Cérémonies...

    Il y a eu aussi en début d'après-midi un coup de colère contre la presse régionale mais je préfère le garder pour moi. Nicolas a fait l'objet d'un article sur l'Union Vitry, cela rattrape le doublon de l'article du Figaro paru ce matin dans les pages nationales "Chronique d'un crash annoncé" alors que notre liste n'a toujours pas été publiée...

    Et puis des questions d'un ami expert sur les transports; il y a tant de sujets à maîtriser... Soyons stratégiques. S'appuyer sur les compétences de l'équipe, la constituer, la souder...

    Et puis une réunion logistique qui blinde l'agenda de visites et de rencontres...

    Et puis ce projet de kébab démocrate (c'est vrai, ça! Pourquoi se limiter au café, alors qu'on peut joindre le solide au liquide!) qui va finir par voir le jour, à force d'en parler... Nous expérimentons des outils d'échange citoyen parce que nous nous appliquons à nous mêmes ce que notre programme propose: le droit à l'expérimentation (des collectivités, mais pourquoi pas des politiques? ;-)), et aussi parce qu'"ensemble", si nous savons à présent que tout n'est pas possible, nous avons bien compris qu'il nous reste la capacité d'"oser"!

    Mon article "Quand la démocratie doit devenir participative, c'est qu'elle est en passe d'être réinventée"est sorti sur Générations Engagées fort à propos: il me permet de joindre la théorie à la pratique.

    partie 1

    partie 2

    partie 3

    Demain tractage marché, avec des moufles et les tracts départementaux tout nouveaux, tout beaux. Merci à Laurence qui veille sur moi et sur l'organisation des actions sur Châlons.

    On continue! On y croit! On se bat!

    A demain.